12 - Ain't No Sunshine When (S)he 's Gone... - Part 1

325 24 2
                                    

L'avenir...

Voilà un mot qui pouvait parfois se montrer effrayant. Pour être honnête, jusqu'à présent, je n'avais pas beaucoup envisagé l'avenir de manière générale. En fait, depuis que Tyler était entré dans ma vie, je n'avais pensé qu'à notre futur à nous. Mais mon futur à moi, il me semblait être un grand mystère. Qu'allais-je faire dans la vie ? Qu'avais-je envie de faire exactement ? Voilà des questions toutes simples auxquelles j'aurais sans doute dû réfléchir... mais je dois avouer que prise dans ma nouvelle vie, je ne m'étais pas vraiment penchée sérieusement dessus.

Or, les cours à la fac allaient reprendre d'ici une poignée de semaines. Et pour être honnête, je n'étais pas prise d'une grande excitation à l'idée d'y retourner. Mais attention, je ne parle pas uniquement de la flemme, que tout le monde peut connaître, en s'imaginant retourner sur une chaise pour écouter un type nous dispenser son savoir.

Non, c'est bien plus profond que ça !

Pour bien comprendre mon état d'esprit actuel, il faut savoir que j'ai passé la quasi-totalité de ma scolarité à rêver de la fac. Certes, le côté « soirées étudiantes » m'intéressait, mais je voyais surtout en ce lieu imposant, une possibilité d'ouverture d'esprit. Pour moi, la fac était un endroit où l'on été assis face à un enseignant, là pour nous apprendre tout ce qu'il savait et tout ce qu'il avait pu découvrir et ce, avec passion. Notez bien que la nuance est grande par rapport à un type qui ne fait que lire le même bouquin d'histoire depuis des années, sans ferveur, et ne s'adressant à ses étudiants que pour leur dire de se taire de temps à autre. Non, moi, j'étais bien trop imprégnée par l'ambiance Indiana Jones où un grand aventurier-archéologue raconte ce qu'il a vécu avec ce désir toujours constant de transmettre au plus grand nombre ! Naïvement, je m'étais donc attendue à rencontrer mon « Harrison Ford » dés le premier cours magistral.

Dès le premier mois, j'ai vite compris l'absurdité de mon fourvoiement.

Au moment des inscriptions, il y avait maintenant un an, j'avais choisi « sciences humaines» plus par dépit que réelle vocation, je dois bien l'avouer. Je n'y voyais même pas là une opportunité de devenir Professeur. En fait, les autres matières m'avaient encore moins attirées. Je m'étais donc dit qu'étudier les sciences humaines (à savoir l'étude des cultures, de l'histoire, des modes de vies et des comportements sociaux de mes congénères) me paraissait être le meilleur choix pour ne pas avoir trop l'impression de gaspiller l'argent d'un semestre dans des cours qui me seraient totalement inutile dans ma vie future. Bref, j'avais essayé de limiter la casse...

Nell , de son côté, s'était bien plus préparée que moi et avait eu une vision de l'université bien plus réaliste que la mienne. Pour mon amie, c'était juste une ultime étape pour se préparer sa carrière, ni plus ni moins. Au-delà des profs plus ou moins passionnés, c'était le travail personnel qui primerait. Donc, la tête sur les épaules, elle avait étudié les divers catalogues proposés et avait méthodiquement recherché les débouchés possibles si elle suivait tel ou tel cursus. Du coup, dès qu'elle avait reçu sa feuille d'inscription, elle avait noté au stylo bille les cours qu'elle souhaitait suivre, sans la moindre hésitation. Sans surprise, elle avait choisi « sciences naturelles », ce qui reflétait bien son côté plus terre à terre.

Drew, elle, était à peu prés aussi perdue que moi quant à son projet professionnel. Tout comme moi, elle avait attendu le dernier moment pour effacer le crayon à papier et recopier avec l'encre indélébile ses choix définitifs. Par contre, personne ne fut étonné lorsqu'elle nous annonça avoir choisi la section « communication » et s'être présentée au journal de la fac pour voir s'ils avaient une place de libre.

Reality - Tome 2 - Abby aux Pays des Merveilles... ou pas (Terminé)Where stories live. Discover now