Reality - Tome 2 - Abby aux Pays des Merveilles... ou pas (Terminé)

14 - Happy - Part 2

Paris. Capitale mondiale de la mode.

Et je ne dis pas ça pour rien. En entrant dans la boutique que Sean m'avait conseillée, je pris la mesure de son influence dans la profession. Nina n'avait pas exagérée ! Lorsqu'il avait parlé de jeunes créateurs, j'avais imaginé des vêtements bizarres, pleins de couleurs. Je m'y étais rendu en me disant que je devais garder l'esprit ouvert et oser au moins essayer. Que je devrais faire confiance aux professionnels en espérant pouvoir limiter la casse. Au final, en moins de dix secondes, mes yeux avaient déjà repéré des tonnes de fringues à tomber par terre.

La responsable, Alice, m'accueillit chaleureusement. C'était une grande blonde aux yeux bleus, mince et élégante, une vraie Barbie vivante, mais en plus naturelle. Par chance, elle était américaine, expatriée ici depuis dix ans et passionnée de mode. De toute façon, j'avais prévu le coup et avais supplié mon cousin de m'accompagner pour traduire au cas où. Naturellement, Nina, qui avait lu la lettre, m'avait demandée si elle pouvait nous accompagner. La nouvelle s'était répandue comme une traînée de poudre et tout le monde avait décidé de venir, pour voir et donner leur avis. James, du coup, avait dû prendre du service et nous accompagner aussi, mais vu son sourire, il avait plutôt l'air content. Évidemment, seul Dan était resté à l'hôtel, ce qui m'allait très bien !

Il faut dire que ça avait un peu chauffé avec Tyler suite au plan que Dan avait imaginé lors de l'émission télévisée d'hier soir. Tyler avait été furieux de n'avoir pas été mis au courant, lui rappelant au passage que notre accord tenait uniquement si je pouvais valider les actions que nous devions mettre en place. Comme je l'avais imaginé, Dan avait tenté de se justifier en prônant l'improvisation, mais vu comment avait été amenée les choses, Tyler lui avait dit ne pas être dupe. Bref, je vous passe les détails, mais en conclusion, Dan devait à l'avenir nous prévenir de toutes idées qu'il pourrait avoir et surtout, me lâcher la grappe une bonne fois pour toute. Inutile de préciser que depuis, il faisait une tête de trois pieds de long.

Bien fait !

Après avoir présenté toute la smala à Alice, elle nous invita à la suivre pour poser nos affaires et passer aux choses sérieuses. Elle proposa aux filles de se faire plaisir en essayant tout ce qu'elles voulaient. Elles sautèrent de joie et assumèrent parfaitement leurs conditions de femmes futiles en essayant tous les vêtements du magasin. Tandis que les garçons ne se firent pas prier pour s'affaler sur le canapé en tissu noir pour patienter.

Un vrai cliché !

Alice me désigna un grand fauteuil rouge et s'assit dans celui d'à côté.

- Abby, parle-moi un peu de toi. Quels sont tes goûts ? Me demanda-t-elle.

- Vous savez, je n'ai pas vraiment de goûts particuliers. Répondis-je en rougissant légèrement. A vrai dire, jusqu'à peu, je me contentai d'enfiler ce que je trouvais.

- Ok, je comprends. C'est pour ça que je suis là pour t'aider. Me rassura-t-elle avec un ton maternel. Parle moi maintenant de tes goûts en général. En matière de musique, de film, tout ce qui te passe par la tête...

- Eh bien... je dirais que j'ai une préférence pour le jazz, mais que j'aime et écoute de tout. J'ai découvert il y a peu de temps, la pop folk anglaise avec ses nouveaux artistes qui émergent depuis un an. Et plus récemment, j'ai vraiment accroché sur un groupe d'électro français.

- Je vois... acquiesça-t-elle avec un grand sérieux. Et si tu devais te définir en deux qualités et deux défauts ? Lesquels te viendraient en tête ?

- Je... je dirais timide et maladroite.

- Et les qualités ?

- Je... je ne sais pas...