Chapitre 1

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⚠️TW: Abus sexuels, violence physique et psychique⚠️


Summer.

          Aujourd'hui est un jour comme les autres, triste et gris. Je m'appelle Summer Jones, j'ai 17 ans et je vis seule avec mon père depuis le décès de ma mère. J'avais 5 ans quand c'est arrivé. Elle s'est battu contre une leucémie mais malheureusement n'a pas remporté son combat.

          Mon père est tombé en dépression suite à cet événement. La vie ne lui avait pas fait de cadeau, sa seule fierté, son seul bonheur, c'était ma mère. Ne pouvant pas faire face à cette peine qui le ravageait, il s'est réfugié dans l'alcool. Mon père n'avait jamais vraiment était impliqué dans mon éducation mais avec le départ de ma mère, il devait faire face à ses responsabilités.

          Au début, il faisait comme si je n'existais pas et m'envoyait souvent dormir chez ma meilleure amie, en prétextant à ses parents qu'il avait des choses à gérer à cause du décès. Trop concentré sur son propre malheur, il avait tendance à oublier que moi j'avais perdu ma mère. Ma colère envers lui, une colère d'enfant bien sûr, me poussait à lui montrer à quelle point je le méprisais. Incapable de voir la vérité en face et d'assumer ses erreurs, son seul moyen de me faire taire était de me crier dessus en m'insultant de tout les noms. Il arrivait à me faire taire, jusqu'à ce que je m'habitue à sa violence verbale, jusqu'à ce que je ne la trouve plus si menaçante que ça. Certes, cela me faisait mal, mais après tout ce ne sont que des mots.

        J'avais désormais une dizaine d'années. Cela faisait 5 ans que ma mère était décédée et 5 ans que je souffrais de son départ, de l'attitude de mon père et de cette sensation d'avoir grandi trop vite. Un soir, alors que je lui reprochais une énième fois son comportement, dépité face à son manque de contrôle sur moi et rendu fou par l'alcool, sa main se leva et s'abattît sur mon visage. Je me tus, tétanisée par la violence de son coup et la lueur de son regard. Après tant d'années de combat pour essayer d'exprimer ma colère envers lui, je compris que j'avais perdu. J'avais perdu car chaque coup qu'il m'infligeait laissé une marque bleue sur mon petit corps d'enfant. La moindre petite erreur me laissait des douleurs pendant plusieurs jours. Ses coups n'avaient pas d'arrêt, il n'y avait plus l'ombre d'un père, uniquement celle d'un bourreau.

        Avec le temps,  j'étais devenue un simple moyen de se défouler, une façon d'exprimer sa colère et sa peine qui n'avait jamais cessé de croître depuis le décès de ma mère. 

       Mon père est littéralement le cliché de ce qu'on peut appeler un macho. Il passe son temps affalé sur le canapé à regarder la télé et à boire tout type d'alcool, le plus important c'est d'être mort soul. Conclusion, si je ne veux pas vivre dans un taudis, c'est à moi de faire le ménage, si je veux manger c'est à moi de faire les courses et de cuisiner. J'ai encore une nouvelle fois l'impression d'être une adulte, de ne pas pouvoir profiter du temps que la vie me donne pour m'amuser comme le font mes amis au lycée. 

       Mais le pire dans tout ça, ce qui augmente encore plus mon dégoût pour mon père ainsi que cette sensation de ne pas m'appartenir, c'est le fait qu'il souille mon corps pour se satisfaire. Mon père est passé d'un ingénieur, plutôt svelte, propre sur lui à un alcoolique, obèse et sale. Son succès auprès des femmes se résument à celles qui acceptent d'être payées. Sauf que mon père vit uniquement des aides de l'état et travail de temps en temps pour faire profil bas, donc il a rarement de quoi payer. Mon père est fou, l'alcool lui a brûlé le cerveau il y a bien longtemps, toute trace d'amour et de bon sens a quitté son corps. Il se réduit à un animal avec des besoins. Il me répugne, chaque fois que ses mains se posent sur mon corps, j'ai la nausée et des frissons de dégoût me parcourent l'échine. Chaque fois que j'essaie de me débattre, mon père me roue de coup de poing féroce dans la mâchoire ou dans les côtes. Il m'arrive parfois lorsque je suis à bout de force, de ne même pas me débattre. 

LOVE OR HATE ?Where stories live. Discover now