Chapitre 27

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Zac.

    Cela fait maintenant une semaine que Summer est inconsciente. Les médecins disent qu'elle est dans le coma. Ce mot est particulièrement effrayant, il est la source de tellement de questionnement... Je ne sais pas si elle peut m'entendre, je ne sais pas si elle ressent la douleur, si elle ressent des émotions... Je n'ai aucune explication. Je ne sais pas pourquoi Summer a fait ça, il n'y avait aucun message, aucune lettre. J'ai du mal à croire que la dispute avec Ashley l'ait mise mal au point de vouloir disparaître de cette planète. Jamais, jamais, je n'aurais pu penser que Summer souffrait autant. Je n'arrête pas de revoir en boucle l'image de son corps dénudée, gelée, inerte... J'ai eu tellement peur... Cette peur ne m'a pas quitté depuis. Mais malgré moi, je suis en colère. Cette colère n'arrive pas à disparaitre, j'ai envie de tout détruire sur mon passage. Je n'arrive même pas à comprendre ce qu'il se passe dans ma tête. Je suis en colère contre elle, contre le monde entier, contre la vie de lui faire vivre autant de choses, je suis en colère contre moi d'être aussi égoïste, je suis en colère contre son père de faire d'elle ce qu'il veut... Mais au delà de cette colère, je ressens également de la tristesse. Chaque jour, lorsque je suis à son chevet, je retiens mes larmes. Il faut que je reste fort pour elle. Mais des dès que je rentre et que je ressens sa terrible absence, je ne peux me retenir plus longtemps. La chaise vide à côté de moi lors de mes vaines tentatives pour me nourrir, sa chambre qui n'a pas bougé depuis qu'elle a décidé de laisser la vie derrière elle, la place vide à côté de moi avant de m'endormir alors qu'il y a quelques semaines à peine la chaleur de son corps réchauffait les draps avec moi... Les larmes coulent chaque soir quand j'essaye de dormir et que les cauchemars m'assaillent. La peur de l'avoir perdu ce soir là, la peur de la perdre qui subsiste car rien n'est sûr.  La seule chose qui arrive à me faire oublier, à me faire souffrir assez pour moins penser à Summer, c'est le sport. Je vais à la salle et porte autant de poids que mon corps me le permet. 

    Aujourd'hui on est dimanche, je vais passer la journée au chevet de Summer. La culpabilité m'assaille chaque fois que je la vois étendue sur son lit d'épisode. Si nos disputes n'avaient pas eu lieu, si j'étais rentré plus tôt ce soir-là ... Je m'en veux. Les médecins sont plutôt optimistes, elle n'est pas restée longtemps dans l'eau apparemment et j'ai réussi à relancer son pouls à temps. Cependant, ils préfèrent ne pas me faire de faux espoirs. Ils m'ont dit qu'elle avait fait une overdose d'anti-inflammatoires et c'était évanouie dans la baignoire et qu'elle s'était donc noyée par la suite. Je suis arrivé à temps mais je ne cesse de me demander ce qu'il se serait passé si j'avais passé la nuit à l'hôpital avec ma mère. Est-ce que les médecins me mentent pour que je reste calme ou alors sont-ils vraiment optimistes sur la santé de Summer ? Impossible de trouver de réponse. 

    Cela fait 6h que je suis assis sur la chaise en bois à côté de son lit. La chambre est on ne peut plus banale. Elle devait être blanche autre fois mais les murs ont jaunis avec le temps. Le lit a des draps blancs, sur le côté une sorte de table de chevet en métal semble être le seul élément de "déco" de cette salle. Summer est en position allongée, immobile sur son lit d'hôpital. Mon regard la sonde à la recherche du moindre frémissement de sa peau. Elle est toujours aussi belle, bien que plus pâle avec les traits tirés et les yeux fermés. Quelqu'un entre dans la pièce. Je m'attends à voir un médecin puisque personne d'autre à part moi n'est venu voir Summer. Finalement, c'est un jeune homme blond aux yeux verts avec une dégaine sortie tout droit d'un film des années 50 avec son jean brut coupé droit, son t-shirt blanc et sa veste en cuir rouge. Il me regarde étonné, puis fronce les sourcils. C'est James, c'est évident. Je ressens un élan de jalousie, alors c'est ce type qui ressemble plus à une poupée qu'à un humain qui a conquis le cœur de Summer Jones... Ce n'est pas fameux.

    -   Qu'est-ce que tu fous là toi ?

    -   Je suis au chevet de Summer, ça me semble assez évident, répondis-je calmement.

LOVE OR HATE ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant