Chapitre 10

1.5K 80 3
                                    

Zac.

    J'ai réussi à perturber Summer Jones ! Notre proximité soudaine l'avait faite rougir. Est-ce qu'elle me trouve attirant ? Je trouve ça plaisant de la voir comme ça face à moi. D'un autre côté c'est bien différent de nos querelles habituelles et je ne sais pas vraiment si c'est une bonne chose de se comporter si respectueusement avec elle. Il ne faut pas que j'oublie que je la déteste, mais il est hors de question que je laisse qui que ce soit en danger. Depuis lundi dernier, j'ai l'impression qu'un véritable interrogatoire se déroule dans ma tête. Elle ne m'a peut-être rien dit mais ses mensonges l'ont trahie. Elle n'était pas malade et elle a bien compris que je n'étais pas stupide. Malgré tous ses stratagèmes, j'ai bien remarqué que son corps est faible. J'ai essayé pourtant de ne pas trop appuyer sur son poignet mais j'ai pu voir qu'elle grimaçait et quand elle est descendue de la table, elle a poussé un gémissement de douleur. Il n'y a plus aucun doute, elle se fait bien frapper chez elle. Mais pourquoi se laisse-t-elle faire ? Peut-être que pour elle la réponse est évidente mais pour moi elle ne l'est pas. J'ai bien compris qu'elle ne voulait pas que je m'en mêle mais qu'est-ce que je suis censé faire ? Je vais essayer de ne pas enquêter, d'arrêter de lui poser un tas de question, mais à chaque détail que je remarquerai j'irai lui en parler jusqu'à ce qu'un jour, elle m'avoue tout. Je ne l'aime pas, mais je ressens le besoin de lui venir en aide. Je sais qu'un jour, elle regrettera de s'être laisser faire. Pourquoi est-elle si différente en dehors de chez elle ? Il faut vraiment que j'arrête de me poser autant de question, surtout pour ma pire-ennemie ! Je n'ai vraiment pas la tête à faire les cartons. Je décide d'aller dans en ville prendre un verre.

    -   Hey beau gosse ! m'interpelle une voix féminine

    Je me retourne vers la voix, une jolie brune avec un très joli corps s'approche de moi. Elle n'a pas les yeux bleus, c'est dommage. La belle me lance un regard aguicheur et je sais d'avance quel sera la suite du programme.

    -   T'as quelque chose de prévu cet après-midi ?

    -   Non pas à ce que je sache.

    La brune s'est rapprochée de moi et passe un regard langoureux sur mon corps.

    -   Alors qu'est-ce qu'on attend ? dit-elle avec un sourire charmeur.

    J'ai au fond de ma tête une sensation qui me dit de ne pas m'amuser alors que Jones est en danger mais après tout, j'ai bien le droit de m'amuser un peu ! Depuis que je me pose autant de questions, je ne profite plus du tout. Bon certes, ma dernière baise remonte à lundi et on est que mercredi mais j'ai l'impression que ça fait une éternité que ces histoires avec Summer ont commencé. 

    En allant chez la fille, nous passons devant un Night-Club, je ne saurais pas dire pourquoi il a retenu mon attention mais je l'observe quelques secondes. À travers la vitrine, je crois apercevoir Jones à l'intérieur, je cligne des yeux et la personne à l'intérieur a déjà disparu. De toute façon je ne vois pas comment ce serait possible, elle est mineure et puis Jones strip-teaseuse ou même serveuse dans un lieu aussi mal famé, elle qui est plus prude qu'une bonne sœur, jamais de la vie. J'ai sûrement dû rêver. Toute cette histoire me monte à la tête, je la vois partout. 

    Nous arrivons chez la brune dans un quartier plutôt réputé pour son manque d'hospitalité. D'ailleurs son immeuble est dans un piteux état. En montant les étages, nous passons devant une porte où une odeur de cigarette et d'alcool se dégage. Cette odeur me ramène à mes pensées, c'est l'odeur que traine Jones. La fille qui m'accompagne me dire le poignée, je détourne donc mon attention de la porte. Nous rentrons dans l'appartement du dessus, il est un peu plus classe que l'immeuble mais ce n'est pas non plus un design de fou. Nous ne discutons pas avec la charmante fille qui m'accompagne, de toutes façons on est pas là pour ça. Elle commence à se déshabiller, je la contemple un moment avant de faire de même. Je sors un préservatif car il est hors de question de choper quoi que ce soit où même d'avoir des gosses. Nous commençons notre affaire. Alors que nous sommes tout les deux sur le point de jouir, j'entends un hurlement. Celui-ci me coupe totalement dans mon élan. Mes mouvements se stoppent ne pouvant pas continuer en faisant comme si je n'avais rien entendu.

    -   Qu'est-ce que c'était ?

    -   C'est la voisine d'en dessous, il paraît que son père la bat, dit-elle avec un air totalement détaché de la situation.

    L'image de Jones en pleurs refait immédiatement surface et le peu d'excitation qui me restait baisse instantanément pour laisser place à une colère sourde qui gronde en moi. Comment cette fille peut-elle prendre un air si détaché ?

    -   Ça arrive souvent ?

    -   Ouais et d'après leur voisine de palier hier, il y est allé vraiment fort hier. J'étais pas là hier donc je peux pas te dire que c'est sûr et puis de toutes façons c'est pas très important. Dans ce quartier c'est un peu la loi du plus fort. Vaut mieux pas faire de vagues.

    Hier... Je ne peux m'empêcher de penser que c'est elle en dessous de moi. Un deuxième cri se fait entendre et me glace le sang. C'est horrible, même si ce n'est pas elle, ça reste horrible.

    -   Tu connais leur nom de famille?

    -   Non, j'en n'ai aucune idée.

    -   Vous n'avez jamais pensé à appeler les flics ?

    -   C'est leurs problèmes pas le nôtre et puis je n'ai pas vraiment envie de subir le même sort. Tu peux la boucler et continuer ?

    Je suis dégoûté par cette fille et par tous les habitants de cet immeuble ! Comment peuvent-ils laisser une gamine se faire frapper par son père ! Je lâche la fille comme si la répulsion que j'éprouvais envers elle me brûlait les mains à son contact. J'ai envie de partir, c'est d'ailleurs ce que je suis en train de faire. Je jette le préservatif et m'habille en silence.

    -   Tu fais quoi ? hoquet-elle interloquée par mon comportement.

    -   Je rentre chez moi. J'ai entendu assez de connerie pour la journée, marmonnai-je les dents serrées.

    -   Mais on n'a pas fini, me dit-elle langoureusement.

    -   J'ai vu assez de conneries pour aujourd'hui ! Je ne perds pas mon temps avec des abrutis.

    Je sors de son appartement en claquant la porte. Je ne peux pas faire comme si je n'avais rien entendu, il faut que j'aille voir ce qu'il se passe en bas. Je me dirige vers la porte où la mauvaise odeur se déploie et frappe. Un grand homme avec une barbe mal rasée ouvre la porte brusquement. Une odeur de vomi, d'alcool et de cigarettes se dégage plus fortement de l'appartement maintenant que la porte est ouverte. Elle est tellement forte qu'elle me pique les yeux. L'homme porte un t-shirt plein de tâche, un caleçon détendu et ses yeux sont injectés de sang. Il me toise de son regard bourru sûrement en pensant m'impressionner mais une étincelle d'inquiétude s'y décèle.

    -   Qu'est-ce que tu me veux ? grogne-t-il.

    -   J'ai entendu des cris, je voulais m'assurer que rien de grave ne se passait ici, dis-je en bombant légèrement le torse pour qu'il remarque que je ne suis pas venu ici dans le but d'être sympathique.

    Il lève un sourcil et ricane, son haleine est putride. C'est un rire légèrement nerveux.

    -   C'est la télé, maintenant arrête de fouiner et dégage de là.

    Il me claque la porte au nez et j'entends derrière celle-ci le bruit du verrou se fermer. Je reste devant la porte fermée avec un air hébété en essayant de reconstituer les évènements dans ma tête. Cet homme est fortement alcoolisé, si je tente quelque chose, il pourrait s'en prendre à la personne qui est avec lui dans l'appartement et connaissant un peu les flics de cette ville, je ne suis pas sûr qu'il fasse grand chose, ce qui ne ferait qu'aggraver la situation. Je ne sais pas quoi faire... Bon, je ne peux pas aider tout les gens de cette ville, je décide de mettre ma conscience de côté et de quitter l'immeuble. Ses yeux me reviennent en mémoire, ils avaient quelques choses de familier mais je n'arrive pas à savoir quoi. Enfin bref, il faut que j'aille faire mes cartons, il commence à se faire tard.

LOVE OR HATE ?Donde viven las historias. Descúbrelo ahora