Chapitre 29

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Summer.

    La médecin en face de moi vient de m'annoncer que je pouvais enfin sortir de l'hôpital. Après une semaine d'ennui mortel, je vais enfin pouvoir revivre. Les médecins m'ont fait passer des tonnes de test pour être sûr que j'étais apte à remarcher, à remanger, à revivre. Cependant, ce qui m'a franchement étonnée, c'est le fait qu'il n'y ait eu aucun suivi psychiatrique. Il est vrai que j'ai survécu à ma tentative de suicide mais rien ne m'empêche d'en refaire une en théorie. Je suis peut-être guérie physiquement mais psychologiquement j'ai toujours aussi mal. Je ne me sens personnellement pas prête a voir un psychiatre ou un psychologue mais peut-être que la contrainte m'aurait aidé à franchir le pas. J'en parlerai avec Ashley, peut-être qu'elle acceptera de m'accompagner en voir un, ça me donnera du courage. 

    Zac n'est pas revenu me voir. Je sais que notre dernière conversation l'a énervé, j'accepte de lui donner du temps pour encaisser tout ce qu'il s'est passé. C'est normal qu'il ait besoin de se reposer, de vivre comme si je n'existe pas. Cependant, je ressens une grande angoisse quand je pense à lui. Je ne sais pas si c'est une sorte de manque ou bien de l'inquiétude de n'avoir aucune nouvelle. Cette anxiété ne me quitte pas depuis une semaine. J'ai une boule qui se forme dans mon ventre chaque fois qu'il me revient en tête, ça m'en fait presque mal. J'ai parfois même du mal à respirer et je n'arrive plus à rien faire, par manque de motivation, mais également car mon cerveau est trop concentré sur ce qu'il peut bien faire ou penser. Je repasse souvent dans ma tête le souvenir de notre dernière conversation. Pourquoi a-t-il accusé James de toutes ces choses malsaines ? Est-ce par jalousie ? Zac ne le connaît pas, moi si. Certes, James s'est montré particulièrement insistant ces derniers temps mais je ne pense pas qu'il serait capable de faire du mal à qui que ce soit. En attendant, je préfère garder la face. Si Zac préfère m'ignorer, grand bien m'en fasse. S'il décide de redevenir la personne indifférente qu'il s'efforce d'être alors j'arrêterais d'espérer ou de tenter de le faire changer. On ne force pas quelqu'un à devenir ce qu'il ne veut pas être. D'habitude, Zac est un égoïste, je ne peux pas me permettre d'attendre quelque chose de sa part. Comme il aime si souvent le dire : "Zac Efron obtient toujours ce qu'il veut et il se fiche bien d'une fille comme moi !". Bref, je reprends le travail demain, j'ai hâte de revoir James. Non pas qu'il m'a manqué, ce qui m'inquiète un peu, mais... Je ne sais pas. Savoir que quelqu'un s'intéresse à moi, que j'ai une épaule sur laquelle me reposer si je suis triste, etc. Ça me fait du bien. Certes, il n'est pas venu me voir mais je sais qu'il est très occupé et il m'a envoyé un message, à la différence Zac. 

    Mon sac est prêt, j'ai bien vérifié qu'il ne reste plus rien qui traîne dans cette chambre jaunâtre. Je ne peux pas y rester une minute de plus, l'odeur de cette hôpital me hante presque autant que l'odeur de l'appartement de mon père. Je remercie la médecin ainsi que l'infirmier qui s'est occupé de moi cette semaine et me voilà fin prête à quitter cet endroit pour ne plus jamais y revenir.

    Je n'ai personne pour venir me chercher. On m'a déconseillé de prendre le bus, rester debout et statique n'est pas bon pour moi, de plus, les fortes odeurs (et dieu sait qu'il y en a dans le bus) me font vomir, mon corps n'est pas encore totalement rétabli. Marcher me fera le plus grand bien, je pourrais me dégourdir les jambes, éliminer les toxines et puis quand on est resté alité des jours, on se rend compte que marcher est un réel plaisir. Mes jambes sont encore un peu douloureuse, j'ai perdu pas mal de muscles en étant dans le coma. 

    Demain, je dois aller voir mon père. Encore une autre source d'angoisse. Je sais pertinemment que mon état ne l'a en rien inquiété, ce qui m'amène à penser qu'il rentrera dans une colère noire en me voyant car je ne suis pas venue m'occuper de lui. Penser à mon père me donne envie de vomir mais c'est une obligation pour moi, je n'arrive pas à me résigner à l'abandonner. 

LOVE OR HATE ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant