Chapitre 11

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Summer.

    Bip. Bip.

    Mon réveil me sort d'un sommeil comateux. Comme si je n'en avais pas eu assez avant-hier, mon père a décidé d'ajouter quelques bleus sur mon corps. Il a vu que j'étais en train de préparer mes cartons et c'est mis en colère. Je ne sais pas comment je trouve la force d'être encore debout mais je me dis qu'on est jeudi et que dans quelques jours le cauchemar sera en partie terminé. Même si il me coûte de laisser mon père seul, je ne peux pas continuer comme ça, il va finir par me tuer. 

    J'ai cru apercevoir Zac devant le night-club hier alors que j'étais passée pour récupérer des affaires que j'avais laissé là-bas. J'ai dû rêver. Il ne faut surtout pas qu'il apprenne que je travaille comme serveuse dans ce trou à rat, si il le sait ma réputation est finie. Même si je ne fais que servir, je sais qu'il va tout déformer et c'est vrai que ça me fait honte d'être dans une tenue pareil. Je me suis aussi faite frapper car je nettoyais l'appartement pendant que mon père regarder la télévision. Je ne supporte plus l'odeur de cigarette, d'alcool et de vomi qui flotte dans l'air. 

    Mes blessures de mardi soir me font moins mal je vais pouvoir retourner au lycée et montrer à Efron qu'il se fait des films, que tout va bien. Surtout que je n'ai pas du tout envie de passer la journée avec mon père. Heureusement il dort encore. L'odeur ambiante commence vraiment à me dégoûter, j'essaye tant bien que mal de la retirer en me douchant mais elle imprègne mes vêtements et mon sac. 

    En arrivant en cours, je croise le regard de Zac. Celui-ci m'inspecte du regard de façon très précise mais je suis confiante, il ne trouvera rien, j'ai passé une heure ce matin à vérifier qu'on ne voyait aucunes de mes ecchymoses. La voix du prof lui fait détourner son regard, je suis soulagée, il n'a rien vu.

    -   Bonjour à tous, comme j'en avais déjà parlé dans mon précédent cours, les prochaines séances font se faire en groupe de deux afin de travailler votre cohésion et votre capacité d'adaptation. 

    Un brouhaha commence à se former dans la classe, tout le monde cherche à former son duo. 

    -   Calmez-vous, ça ne sert à rien de s'exciter ! Si c'était vous qui choisissiez les groupes ça ne vous apporterait rien. C'est donc le hasard qui va décider pour vous.

    Oh non, pitié. À part Ashley et Thomas, je ne parle à personne dans la classe, peu importe avec qui je suis je sais que je vais être mal à l'aise. J'ai deux chances sur 29 d'être avec l'un des deux. La seule chose qui me rassure c'est que j'ai aussi 2 chances sur 29 de me retrouver avec Zac ou Zoé. 

    Le prof lance un logiciel qui tire des noms au hasard, il commence à faire les groupes au fur et à mesure.

    -   Ashley et Thomas.

    Bon, mes deux seules chances viennent de me passer sous le nez en même temps. Bon au moins Ashley n'a pas un mauvais groupe mais j'avoue que je les envie un peu d'avoir autant de chance. Je n'ai pas écouté les autres groupes mais il semblerait que je suis dans les dernières. 

    -   Vous êtes un nombre impair, on va devoir faire un groupe de trois pour le dernier. 

    Attendez. Qui sont les deux derniers avec moi ? Argh, je m'en veux j'aurais du écouter le prof.

    -   Zac, Summer et Zoé. 

    Sérieusement ? C'est une blague, ce n'est pas possible autrement. Premièrement, on dirait le cliché d'un film romantique à deux balles et de deuxièmement, qu'est-ce que j'ai fait pour subir ça ? À la limite Zac ces derniers temps est plutôt tranquille vis à vis de moi, mais Zoé j'ai vraiment du mal avec cette fille, elle est mauvaise, égoïste et elle critique tout le monde. Je vais vraiment avoir galérer à garder mon sang froid avec elle, en plus de ça Zoé a vraiment un QI se rapprochant de 3. 

    -   Monsieur, proteste Zac.

    -   Non, je ne veux rien savoir. Les groupes sont faits.

    Le regard de Zac se durcit et sa mâchoire se contracte, Efron nous lance à toutes les deux un regard assassin comme si on était responsable. Zoé, elle, minaude, c'est sûr qu'elle espérait être avec Zac depuis le début. Elle m'énerve ! Pourquoi ne veut-elle pas le laisser tranquille ? Il lui a bien fait comprendre qu'il ne s'intéressait pas à elle pourtant. Une minute ? Je ne suis pas censée être agacée, qu'est-ce que j'en ai à faire que Zoé s'intéresse à Efron ou non ? Rationalisons, c'est juste que je déteste Zoé. Les autres possibilités sont totalement improbables.

    -   C'est trop bien Zac, on est ensemble ! caquète Zoé sans remarquer qu'Efron n'est pas du tout ravi.

    Elle a une voix aiguë qui me vrille les tympans.

    -   Non, ce n'est pas « trop bien », l'imite-t-il avec une voix suraiguë.

    -   Tu peux te taire ? Ta voix me donne la migraine Zoé, on n'est pas dans un club de Soprano ! lançai-je en même temps.

    La concernée fait comme si ni Zac ni moi n'avions parlé. Efron se place à ma gauche ce qui fait que je suis coincée entre lui et Zoé. Quoi ? Il m'oblige à être à côté d'elle ? Je le déteste encore plus à ce moment précis et lui lance un regard haineux.

    -   Pousse-toi ! J'ai envie d'être à côté de Zac !

    -   Je l'aurais fait volontiers mais le problème c'est que vu comment tu me l'as demandé mes fesses ne bougeront pas d'un centimètre.

    J'entends Zac rigolait derrière. Je me retourne et lui jette un regard noir avant de reporter mon attention sur l'écervelée qui me serre de voisine. Il rigole encore plus fort et je lui envoie mon coude dans le ventre. 

    -   Aïe ! Mais t'es malade !

    -   Non, plus aujourd'hui.

    -   Tu ne l'étais pas non plus hier.

    J'ai été bête, mon sous-entendu sur mon absence d'hier fait revenir le sujet sur le plateau. Je lève les yeux au ciel, et souffle. Il ne va pas recommencer !

    -   Qu'est-ce que tu en sais ?

    -   Moi ? Je sais tout.

    -   Non, tu ne sais rien justement. Et c'est très bien comme ça !

    Notre petite voûte verbale ne manque pas d'attirer l'attention de Zoé. Je n'ai pas du tout envie que Zoé sache quoi que ce soit. Zac a son regard fixé au mien et je commence à être un petit peu déstabilisé.

    -   Hé oh, je suis là je vous rappelle !

    -   Oh mais tais-toi ! On en n'a rien à faire !

    Zac rigole une nouvelle fois.

    -   Tu ne me parles pas comme ça, t'as compris ! Tu me respectes un minimum ! Je ne suis pas ta pote !

    -   Je te parle de la façon dont toi tu me parles, ce n'est pas parce que tu es une cheerleader que tout le monde doit te respecter et s'abaisser devant toi. Tu te respectes pas toi-même en suivant Zac comme un petit chien alors qu'il ne veut pas de toi, comment tu veux que je te respecte ? Et non, heureusement que tu n'es pas ma pote.

    Elle devient cramoisie et serre les poings. Zac, lui, s'amuse toujours de la discussion.

    -   Nan mais pour qui tu te prends ?

    -   Pour quelqu'un qui ne se laisse pas marcher sur les pieds tout simplement.

    -   Mais dis-lui quelque chose Zac ! Elle n'a pas à me parler comme ça !

    -   Tu veux que je lui dise quoi ? Elle a raison, dit-il d'un ton las.

    -   En plus tu la défends ! piaille-t-elle.

    -   Je défends qui je veux, ce n'est pas parce qu'on a baisé ensemble qu'il y a un truc entre nous! Maintenant fous moi la paix, fous lui la paix et remet toi un peu en question.

    Je me retourne vers lui l'air surprise. Il hausse les épaules comme s'il ne savait pas lui même pourquoi il m'avait défendu. Zoé me foudroie du regard et me pousse de mon tabouret surélevé. Je tombe en plein sur la blessure au bassin que m'a fait mon père avant-hier. Je m'évanouie de douleur, une nouvelle fois.

LOVE OR HATE ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant