Chapitre 20 : L'affrontement. Partie 1.

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Je me lève, guettant d'autres flammes mais rien ne vient. Soit je reste ici pour garder la vie sauve, soit je vais arracher Oren aux mains des soldats. Mon choix était fait avant même que je ne me pose la question. J'ai à peine fait un pas pour rejoindre la forêt qu'Isis me prend le bras. Je me retourne pour lui dire qu'elle ne pourra pas me faire changer d'avis, mais elle ne m'en laisse pas le temps :

- Je viens avec toi. Tout à l'heure, nous étions en position de faiblesse. Ils étaient beaucoup trop nombreux, mais je pense que la plupart des hommes sont à notre recherche maintenant, ce qui signifie qu'ils sont peu à garder Oren.

Elle a l'air sûre d'elle. Je hoche brièvement la tête et lui fait signe de partir. Nous ne pouvons pas perdre plus de temps si nous voulons rattraper les soldats.

- Attends ...

Elle siffle et deux cerfs arrivent au galop. Elle monte gracieusement sur un animal et me désigne l'autre :

- Prends celui-ci. Nous serons beaucoup plus rapides qu'à pied ! Accroche-toi à sa crinière et élève ta jambe pour la passer par-dessus son dos.

Je tente une première fois mais je glisse lamentablement le long du flanc de l'animal, qui semble me regarder d'un œil moqueur. La deuxième fois est la bonne, et je m'installe sur son dos. Ma montée était beaucoup moins gracieuse que celle d'Isis mais, au moins, j'ai réussi. Alors, mon amie s'écrie :

- En avant !

Et nos deux montures s'élancent, presque côte à côte. Mon buste part en arrière au moment du départ, mais je me raccroche rapidement aux bois, suivant l'exemple d'Isis. Je crie pour qu'elle m'entende à travers le vent :

- Comment on les dirige ?

- On ne peut pas les diriger. Ils nous écoutent s'ils le veulent, c'est tout.

Je préfère ne pas répondre et resserrer ma prise.

Je commence à apprécier l'air et la vitesse de cette course folle. Mais le cerf voisin s'arrête.

- Ils ont dû quitter le sentier. Tu les entends ?

Portés par le vent, quelques bribes de phrases et d'ordres criés m'atteignent.

- Par-là !

Je pointe la direction à Isis et aussitôt elle demande à nos montures de repartir. Notre course continue jusqu'à l'orée d'une clairière dans laquelle les soldats et leur prisonnier se sont arrêtés, nous les entendons se vanter :

- Un Méridian ! Nous avons capturés un Méridian ! La prime sera grosse si vous voulez mon avis. Il a été difficile à maitriser, mais assommé, il ne représente plus aucun danger !

Ces paroles sont suivies d'un rire gras qui résonne entre les arbres. Je hais ces hommes.

Les cerfs commencent à piaffer.

- La proximité des Maokas les inquiète, Jade. Il faut terminer à pied.

Nous nous arrêtons à quelques mètres des derniers arbres et descendons des majestueux animaux, qui repartent dans la forêt. Nous nous approchons lentement et nous cachons derrière un buisson :

- Quelles armes as-tu ?

- J'ai cinq flèches mais mon arc s'est brisé contre un tronc pendant que je vous cherchais.

Tous les reproches dans sa voix ont disparu, désormais nous n'avons qu'un seul et même but : libérer son frère.

- J'ai toujours mon poignard mais j'ai perdu mon épée quand on était poursuivi par l'armée. Cinq flèches et un poignard... On ne peut pas battre quatre hommes armés chacun d'une épée.

Valandia. T1_MauditeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant