Chapitre 26 : Les montagnes d'Aldia

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*Désolée pour les délais de publication. J'ai pas d'excuse, je suis juste fatiguée. Promis, je reprend un rythme décent :) *


Nous sommes au pied de la toute première des montagnes de la chaîne, et je n'arrive même pas à apercevoir le sommet.

Le vent nous claque les joues, tandis que Lory nous donne les derniers conseils avant de partir une nouvelle fois :

- Il faut absolument arriver au sommet avant qu'ils ne se lancent à notre poursuite. Il y aura sûrement des cachettes, des failles là-haut. Sur le flanc de la montagne, nous serons à leur merci et obligés de nous battre. Et surtout en danger. Si l'un de vous tombe, sachez que nous ne pourrons peut-être pas le rattraper.

Son joyeux monologue est suivi d'un silence de mort. Puis elle pose ses mains sur la roche, et commence à monter, suivie par nous tous.

Cette ascension est celle de la liberté. Ou de la fin.

Nous escaladons depuis plus de deux heures. Mes mains sont complétement écorchées, et mes jambes menacent de céder à tout moment. Mais je continue.

Un seul faux pas et je me retrouverai au pied de la falaise. Nous sommes là, cinq minuscules silhouettes contre le flanc d'un pic mortel. Chaque pas est peut-être le dernier, mais nous devons atteindre le sommet. Car c'est notre seule chance de survie.

Une réalité me frappe alors : je n'en ai rien à faire de mourir. J'ai peur pour eux. Parce ce que j'ai envie qu'Isis continue de croire au monde, Oren d'avoir peur de ce qu'il peut faire, Elia de cacher ses émotions sous la haine, Lory de tous nous guider. Parce que les quatre sauvages qui m'avaient accueillie sont devenus ma famille.

Tous mes membres tremblent, et pourtant l'épaisse couche de nuage qui entoure le sommet me paraît toujours si loin... Il suffirait de l'atteindre pour que les soldats ne puissent plus nous voir.

Le soleil est presque couché. Nous savons tous ce que cela veut dire. Le moment où les soldats s'apercevront de notre fuite ne fait que se rapprocher dangereusement. Nous pouvons toujours passer au-dessus des nuages avant qu'ils ne découvrent notre disparition, il nous reste encore une chance, une chance en laquelle mon cœur qui bat beaucoup trop vite refuse de croire.

Je resserre encore plus mes mains sur la roche et fait un pas de plus vers notre destination. Je continuerai jusqu'à atteindre mon but. Tant que je ne serai pas hors de portée des soldats, je ne m'arrêterai pas. Sous aucun prétexte.

Mais un cri fend le silence. Pas un cri d'humain, un cri d'homme ou de femme. Un cri de Maoka. Les soldats sont là.

- Faites-les tomber ! Tirez leur dessus ou faites ce qu'il vous plaît, mais ne les laissez pas monter encore plus ! Il nous les faut morts ou vifs !

Les ordres fendent l'air de toute part. J'étouffe un cri et accélère. Il ... faut ... continuer. Les lances s'écrasent et se broient contre la paroi, à quelques centimètres de nous. J'ose un regard derrière moi. Des ... centaines de Maokas volent en dessous de nous, montés chacun par un soldat armé. J'avance, j'escalade avec de plus en plus de difficulté. Je ne peux pas me concentrer à la fois sur mes gestes et sur les flèches des soldats.

Il faut monter, monter le plus haut possible, sans s'arrêter. Nous ne savons pas à quelle hauteur se trouve le sommet, mais nous ne devons plus en être loin. J'espère.

Les cris de guerre des soldats fusent de toute part, tout comme leurs flèches et leurs lances. Et des cris de détresse aussi. Surprise, je jette un œil en arrière.

De longues flammes destructrices effraient les Maokas et font tomber les soldats. Oren.

De l'autre côté, Elia envoie d'énormes rochers sur les soldats. Je ne peux rien faire, moi, la petite princesse déchue au milieu de ces êtres surnaturels. Isis lance elle aussi toutes les pierres qui sont à sa portée. Elle n'a pas la force d'Elia mais sa précision est telle que chaque tir fait tomber un soldat.

Valandia. T1_MauditeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant