mitochondrie, n.f. : granule du cytoplasme, indispensable aux réactions énergétiques de la cellule
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Malo, Alizé, Léopold, Anh, Jasmine, Achille et Esther étaient comme des mitochondries, indispensables à la vie de Clélie.
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━ 3 septembre 2019 ━
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ASSISE EN TAILLEUR DANS LA PÉNOMBRE, le regard ambre dans le vague, fixant avec imprécision les deux larges fenêtres s'étirant face à moi, j'attendais.
Les draps roulés en boule au bout de mon lit, une bouteille d'eau rabougrie à mes côtés, j'observais les rayons de l'astre d'Apollon qui peinaient à franchir la barrière de mes stores grisâtres. Quelques stries indécises s'échouaient sur mon visage poupon, caressant mes joues rendues écrevisses par les coup de soleil, se jouant de mes pupilles défectueuses.
Il n'était même pas sept heure du matin et pourtant, j'avais l'impression qu'il était déjà huit heure. Mes muscles, bien reposés de cette nuit, me sommaient de me lever et de préparer le petit-déjeuner, tandis que mon cerveau — souvent réticent à exécuter toute activité —, me criait de me rendormir et de profiter de mes dernières heures de liberté.
J'aurais bien aimé lui faire plaisir en me couchant à nouveau, mais dès lors que je fermais les yeux, mes pensées s'agitaient avec plus d'ardeur dans ma boîte crânienne, me rappelant sans cesse quel jour nous étions et ce que cela signifiait. Alors lassée par ce manège incessant, j'attrapai mes lunettes et décidai de m'extirper de mon matelas.
Un frisson parcourut mon échine à l'instant où je posai le pied contre le parquet de ma chambre et je m'étirai de tout mon long, attisant la curiosité de Van Gogh, mon chat roux, qui en fit autant. Je souris à la vue de cette boule de poil angora et lui caressai doucement le sommet du crâne, suivant le rythme de ses délicats ronronnements.
À l'origine, Van Gogh n'était pas le véritable prénom de mon animal de compagnie. En outre, ce dernier se nommait Mirage. Hélas suite à une bagarre, il avait perdu un petit bout de son oreille gauche, ce qui lui avait tout de suite valu le surnom de Van Gogh.
— Si seulement on pouvait échanger nos vies parfois, murmurai-je en laissant mes phalanges vagabonder au travers de sa fourrure cuivrée. Moi aussi j'aimerais bien dormir toute la journée et me faire chouchouter.
Pour simple réponse, Van Gogh se contenta d'éternuer, ce que je supposai être sa manière de me témoigner son accord. Aussi je feignis un rictus et continuai de jouer avec lui jusqu'à ce que mon réveil sonne.
Lorsque je pénétrai dans la cuisine ce matin-là, je fus agréablement surprise de découvrir que Malo — mon colocataire et accessoirement meilleur ami — était d'ores et déjà levé. Le brun avait relevé ses iris jade à ma venue, délaissant avec regret le paquet de Miel Pop's posé face à lui. De jolis rubans violines s'étiraient sous ses orbes guillerets et j'en déduisis que lui non plus n'avait pu fermer l'œil de la nuit.
— Ça fait longtemps que t'es levé ? demandai-je en sortant une tasse du placard.
— T'es sûre que tu veux vraiment savoir la vérité ? renchérit Malo en baillant sans retenue. Parce que j'ai pas trop envie que tu me tapes à nouveau, genre.
