Chapitre 72 / Cernés par l'amour

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Lupita se comporta comme si de rien n'était. Elle était forte à ce jeu-là. Après avoir ôté méticuleusement le sable de ses vêtements, - ce genre de tâche avait le mérite de reprendre contenance à moindre coût, elle rejoignit ses amies trop heureuses elles-mêmes pour remarquer son visage, où ses yeux si intenses reflétaient une activité qu'aucune d'elles n'aurait imaginé de sa part, ici et en ce jour.

— Je savais bien que c'était toi la psychopathe, dit Jung le regard rivé sur le bosquet dont Darius n'émergeait pas.

— Je crois qu'il voulait profiter de la mer avant de repartir, répondit Lupita en souriant.

— Mais il n'a plus ses affaires ?! Tout est dans la voiture ! s'exclama le demi-frère reprenant son rôle d'assistant et protecteur.

Lupita haussa les épaules d'innocente ignorance, tandis qu'elle et ses amies s'éloignaient pour rejoindre le parking et la plage. Jung hésita une seconde avant de s'engager sur la dune. Il ne pouvait pas laisser Darius complètement seul.

***

— Bien, maintenant qu'on est seules, tu accouches ?! murmura Aïko avec un air de conspiratrice en attrapant le bras de Lupita.

— De quoi tu parles ? demanda la jeune femme avec un air de première communiante.

— Tu ne vas pas nous faire ça, quand même ?! ajouta Emmanuelle en prenant l'autre bras de son amie.

— Je ne vois pas.

— Je vais te torturer jusqu'à ce que tu parles ! lâcha alors Aïko en la chatouillant.

Rigolant contre son gré, Lupita tenta une feinte pour lui échapper en se tortillant sous les assauts, mais ne parvint à rien. Emmanuelle n'avait pas non plus l'intention de la lâcher.

— C'est bon, je capitule, souffla Lupita en se redressant.

— Alors ?

— Nous nous sommes mis en condition pour prendre les photos.

— En condition ? Ça ne veut rien dire ça ! dit Aïko.

— Mais si. Ça veut dire plein de choses, dit Emmanuelle en souriant. Tout plein même.

— Ohhhh ! Je vois. Mais... Non ! Pas assez de temps !

— Pas autant de choses, Aïko ! Mais un début, sourit Emmanuelle en enlaçant Lupita qui ne savait plus où se mettre.

Fallait-il détromper ses amies à l'imagination galopante par l'explication du simple baiser échangé ou les laisser divaguer au risque de devoir rattraper le coup plus tard ? La voix de Jung derrière elle, vint mettre fin à son dilemme.

— Mesdemoiselles, je suis tout à vous, dit alors le jeune homme en se mettant à leur hauteur.

— Jung ! Tu tombes bien ! Il me faut un baiser immédiatement avec photo à l'appui ! s'écria Aïko en lui sautant au cou pour s'exécuter, faisant fi du tas de vêtements qu'il tenait et de son air éberlué.

— Aïko ! Mais... vous avez voler les fringues de quelqu'un, s'exclama Lupita, imaginant déjà un pauvre gars obligé de revenir chez lui en maillot.

— Hum... commença Jung en détachant ses lèvres d'Aïko à contrecœur. Non. Ce sont les affaires de Darius. Il rejoint la plage à la nage.

— J'y serai avant lui, déclara Emmanuelle en se mettant à courir.

— Je me disais bien aussi. L'eau était trop froide pour qu'elle daigne y nager. Mais Emma sans challenge sportif que les trois roues et sauts arrière réalisés pour égayer les gosses tout à l'heure, ça ne pouvait pas durer ! sourit Lupita.

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