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Louka


Le lendemain, Mouse me conduisit au travail. On se parla à peine. Pour dire quoi... J'étais mortifié. On se retrouvait de nouveau dans une situation où elle ne semblait pas vouloir m'adresser la parole. Je venais de lui demander pardon, ça s'était arrangé et... rebelote !

En arrivant au magasin :

- Louka. Va t'occuper du réassort, je suis en retard à mon rendez-vous avec le fournisseur.

- Bonjour à toi aussi, Maman...

Ma mère m'embrassa rapidement sur la joue et fila.

Je traversai la salle de repos et ouvris la remise. J'étais en train d'empiler les cartons sur le chariot quand j'entendis un bruit de pas en provenance du couloir.

- Qu'est-ce que t'as oublié, Maman ? demandai-je sans m'arrêter.

- C'est moi, dit Mouse.

Mon cœur fit un bond. Je me tournai vers elle.

- Hé. Qu'est-ce qui se passe ?

- Ben... je voulais te demander un truc concernant ton frère...

Mouse entra.

- Mouse, attention, la porte !

- Quoi, la porte ? Tu veux que je la ferme ?

Dans un petit claquement, la porte se referma derrière elle. Je poussai un gros soupir.

- Non, je voulais que tu la maintiennes bien ouverte, Mouse !

- Ben fallait le dire, comment je pouvais savoir ?!

- ... tant pis.

- Qu'est-ce qui se passe avec cette porte ?

- On ne peut pas ouvrir de l'intérieur, le loquet est cassé, expliquai-je en haussant les épaules.

- Hein ?? Tu veux dire qu'on est coincé ici ?

- Ouais.

- Mais je dois travailler !

- Tu seras en retard, pour changer.

- Dis donc, je t'ai pas demandé ton avis. Y'a vraiment pas moyen d'ouvrir ?

- Non. Mais ma mère doit revenir... simplement, pas tout de suite. Elle comprendra ce qui s'est passé et nous ouvrira. Appelle ton chef.

- Bon sang.

Mouse passa son coup de fil, avant de me dire, hésitante :

- Il fait un froid de canard, ici.

Il faisait plus frais dans la remise que dans le reste du magasin, en effet. Je retirai mon pull.

- Mets mon pull.

- Oh, et toi ?

- Moi, ça va. Mets-le.

Je l'entendis s'approcher de moi et elle me prit doucement le vêtement des mains.

- Merci.

- On s'assoit ?

- Ouais, j'imagine.

Je m'assis contre le mur, le chariot non loin. Mouse se laissa tomber à côté de moi. Il y eut un silence. Je m'enivrais de l'odeur de ses cheveux comme un foutu drogué.

- Qu'est-ce que t'as enfilé, ce matin ? demandai-je au hasard.

Je voulais qu'elle me parle, entendre le son de sa voix.

Tout le temps du mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant