La Revanche de l'Hiver

❄ Chapitre 13 (partie 2)

Média : Aurore

Musique : The XX - intro HQ.

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Nous arrivâmes devant une double porte, en métal brut, garnie de carreaux flous sur la moitié supérieure. Elle se situait en plein milieu du couloir, sans aucune autre porte dans les environs, et rien n'indiquait qu'il s'agisse d'une salle d'entraînement. Rien, si ce n'était les bruits étouffés qui nous parvenaient de derrière cette porte. Quelqu'un était en train de râler.

Lily toqua puis appuya doucement sur la poignée de la porte avant d'entrer dans la pièce.

Je la suivis.

Ce que j'y vis me laissa perplexe : Théophane, agenouillé sur ce qui me sembla être un tatamis, avait les mains pressées sur ses yeux. Une jeune femme, de deux ou trois ans de plus que moi, était debout face à lui et le tenait en respect malgré sa petite taille.

En entendant la porte s'ouvrir, elle se tourna vers nous et son regard de pierre nous transperça tandis qu'un sourire éclatant prenait place sur ses lèvres. Décidément, je n'avais jamais vu autant de personnes avec les yeux gris qu'ici, dans la Résistance. Théophane, Arcturus, et maintenant elle ; ça faisait quand même beaucoup.

- Aurore, arrêtes ça s'te-plaît ! Je vais mourir des yeux ! gémit le jeune homme.

Elle leva les yeux au ciel, amusée, et il poussa instantanément un soupir de soulagement en les frottant longuement.

- Pour ta gouverne, ça ne se dit pas «mourir des yeux»... pouffa-t-elle.

Il grogna mais ne dit rien. Peut-être avait-il peur de représailles... lumineuses ?

Aurore, quant à elle, s'avança d'une démarche chaloupée vers nous en remettant ses deux tresses brunes derrière ses épaules.

- Bonjour Lily, Eloane. Vous êtes là pour le test, c'est ça ?

- Exactement, acquiesça Lily, qui referma la porte et s'avança dans la pièce.

- Bien, allons-y alors. Ça laissera le temps à Théophane de se remettre de ses émotions, ou plutôt de ses visions ! gloussa-t-elle en jetant en regard en coin au jeune homme.

Celui-ci grogna, allongé en étoile de mer sur le sol et les cheveux ébouriffés au possible.

- Eloane, Lily, ayez pitié du pauvre être que je suis et libérez-moi de ma tortionnaire ! gémit-il théâtralement.

Il tendit une main vers le ciel, puis deux, et mima un mourant en pleine agonie.

Je voyais bien qu'il jouait la comédie en exagérant ses souffrances - il n'était pas très crédible - mais j'espérais que les entraînements de la base n'étaient pas aussi terribles qu'il voulait me le faire croire.

- Est-ce que les entraînements sont si durs que ça ? m'enquis-je en essayant de masquer ma crainte.

Théophane était maintenant à moitié dressé face à nous, toujours au sol, et se frottait les yeux.

- Ouiii... dit-il en continuant sa comédie.

- Si tu t'entraînais plus, tu pourrais te défendre et répliquer à mes attaques ! le contredit Aurore.