🌿 Chapitre 2

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Musique : Imagination de Shawn Mendes

• Point de vue de Tom •

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• Point de vue de Tom •

Centre de commandement, Ville des Lumières, Royaume des Quatre Saisons,
22 juin 2017

J’étais assis à même le sol, dans la pénombre apaisante de la salle des archives. Le dos appuyé contre une étagère, j’avais une plaque entre les mains : un Registrarium. En verre quasiment incassable, d'un centimètre de large pour vingt de haut et trente de long, la tablette avait tout de l’allure d’un carreau de vitre. Pourtant, des figures, des lettres et des nombres apparaissaient dessus sous forme d’écritures lumineuses. Là, elles étaient jaune-orangé ; ça voulait dire que c’était un fils de l’Été – moi – qui l’utilisait.

J’avais passé deux jours entiers, depuis que j’étais allé voir Théo, en fait, à chercher dans tous les Registrariums qui me tombaient sous la main. Je voulais penser à autre chose qu’à mon meilleur ami et à son retournement de veste, et il fallait vraiment que je retrouve cette Lune ; alors, j’avais fouillé dans presque toutes ces mémoires de verre, mais rien. Il me fallait des informations sur elle, sauf que je n’en trouvais pas. C'était comme si elle n’avait jamais existé.

Dans ces plaques, on entrait des informations – beaucoup d’informations – qu’on pouvait consulter plus tard. La plupart des Registrariums existaient en plusieurs exemplaires, comme des livres, pour pouvoir conserver les informations dans plusieurs endroits. Sinon, quand il n’en existait qu’un seul, c’était des Unitariums.

J’avais consulté les Registrariums des naissances, ceux avec la liste des élèves de l’école des Quatre Saisons, des enfants de l’Été, de l’Automne et du Printemps, et beaucoup d’autres. Des informations confidentielles auxquelles j’avais eu accès grâce à mon grand-père. Je lui avais dit que j’étais sur la piste de la Résistance et il m’avait laissé carte blanche.

Le problème, c’est qu’il n’y avait aucune trace d’elle. Comme si j’avais eu une vision d’une personne qui n’existait pas. Sauf qu’elle était réelle, je n’étais pas fou. L’équipe qui était avec moi à Longaville l’avait vue, comme moi, et Alejandro aussi avait entendu sa comparse l’appeler Lune. Elle devait bien être répertoriée quelque part.

Je me levai, remis l’objet à sa place, dans l’étagère, parmi ses innombrables clones et sortis de la pièce.

En franchissant le pas de la porte, je faillis rentrer dans quelqu’un qui passait justement devant.

— Si tu veux m’arracher une excuse, tu peux toujours attendre, s’exclama la personne en continuant son chemin sans même regarder qui elle avait bien pu éviter de justesse.

C’était ma sœur. Évidemment, il n’y avait qu’elle pour parler comme ça. Si ça n’avait pas été ma jumelle, je lui aurais volontiers remontée les bretelles. Sauf que c’était Garance et que, de toute façon, elle n’en faisait toujours qu’à sa tête. Je me demandais parfois comment nous pouvions être frères et sœurs… même Gabin, du haut de ses dix ans, n’était pas aussi survolté.

La Revanche de l'HiverWhere stories live. Discover now