❄ Chapitre 7 (partie 1)

1.6K 218 169
                                    

Média : Lily Davis (meilleure amie d'Eloane) 

Musique : Wake me up de Avicii


Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.


Chapitre 7
Je te le jure sur le chocolat !


Lycée d'Eloane
18 avril 2017


Je courais dans le couloir vide, en retard en cours... La rentrée de vacances commençait mal, mais avec un peu de chance Mr Breton n'allait pas en faire tout un drame. J'avais eu le bus de justesse, et heureusement sinon ce n'était pas cinq minutes de retard que j'aurais eu mais vingt !
Après ce que mes parents m'avaient expliqués, deux jours auparavant, je n'avais pas dormis de la nuit et, celle-ci, je n'avais dû trouver le sommeil qu'après deux heures du matin lorsque, trop fatiguée et l'esprit embrouillé par toutes mes réflexions intenses, mes yeux s'étaient fermés tout seuls. En plus, je ne savais même pas qui étaient les Garcia, ma mère m'avait juste dit de les fuir comme la peste. Mais bon, vu comme elle avait l'air de les porter dans son cœur, je n'avais pas vraiment envie d'aller copiner avec eux - de toute façon, ils étaient dans une autre dimension, donc il n'y avait aucun problème.

Mon père, hier matin, m'avait bien précisée de ne surtout rien dire à personne ; sauf que je ne pouvais rien cacher à Lily, alors résoudre ce dilemme avait été plutôt simple : j'avais décidé de tout lui raconter. Nous nous étions toujours tout dit et je ne voyais pas pourquoi lui cacher une chose aussi importante, ce serait comme une trahison ! Et puis, j'avais confiance en elle : si je lui demandais de ne rien dire, elle n'en ferait rien.

Après avoir couru un marathon dans la moitié du lycée, j'arrivai finalement devant ma salle de cours. J'eus un instant d'arrêt, face à la porte. Pourquoi avait-il fallu que je commence par des maths... Satané emploi du temps de malheur !

J'inspirai pour me donner du courage et je toquai. Dans le meilleur des cas, je m'en tirerais avec une simple remarque ; dans le pire, je serais obligée de m'asseoir au premier rang.

- Entrez !

- Veuillez m'excuser de mon retard, monsieur, dis-je juste après avoir poussé la porte.

Avec Mr Breton, mieux valait prévenir que guérir. Il pouvait tout aussi bien être doux comme un agneau que foncer tête baissée dans le tas, un peu à la façon d'un bélier.

- Ah, mam'zelle Soizik, nous avions failli vous attendre ! railla Mr Breton. Que cela ne se reproduise plus à l'avenir ! Allez vous asseoir, et plus vite que ça !

Je hochai la tête, soulagée de n'avoir qu'un simple avertissement, et me dépêchai d'aller rejoindre Lily. La tignasse rousse de ma meilleure amie flamboyait sous le soleil du matin. On aurait dit une fusée de détresse.

Mr Breton n'était pas réellement terrifiant mais il avait quelque chose de mystérieux et d'inaccessible qui charmait toutes les filles, et m'intriguait. Non pas que j'eus envie de le suivre en filature jusqu'à chez lui pour y découvrir de sombres secrets - Lily avait refusé l'idée lorsque je la lui avais soumise - mais j'étais persuadée qu'il avait quelque chose de spécial. Peut-être était-ce le fait qu'il portait une montre-à-gousset en permanence sur lui, que ce soit dans une poche de sa redingote ou tout simplement dans son sac de cuir, qui me troublait ? En même temps, qui porterait encore une montre de ce style de nos jours, à part pour se donner un genre décalé... En pensant à la montre du prof de maths, je tripotais la mienne. Zéphyr avait insisté pour que je le prenne avec moi aujourd'hui, prétextant qu'il me serait plus utile qu'une simple montre lambda. Je ne pouvais malheureusement pas le contredire puisque c'était lui qui m'avait réveillée, ce matin, après que j'eus éteint mon réveil, dans un état comateux proche du somnambulisme, et que je me sois rendormie.

Même mon fond de teint super-épais-et-camouflant-pour-les-mauvais-jours, que je ne mettais quasiment jamais, n'avait pas réussi à camoufler mes cernes de vampires. (Oui, j'avais pris le temps de me maquiller alors que j'étais en retard et que j'avais dû faire une impasse sur mon petit déjeuner. Parfois, je ne me reconnaissais plus...).

Le professeur ne reprit son cours qu'une fois que je fus assise à ma place. Durant tout le chemin jusqu'à ma table je sentis son regard me suivre et je me mis même à regretter qu'elle soit aussi loin de la porte, de l'autre côté de la classe.

- Qu'est-ce qu'il t'était arrivé ? me chuchota Lily lorsque le prof recommença son discours. Tu n'es jamais en retard à ce point d'habitude, juste d'une minute ou deux.

- Une longue histoire incluant du fond de teint et un réveil, soupirai-je. Je te raconterai ça à la récré.

Elle acquiesça avec amusement, habituée à mes aventures abracadabrantes, et nous écoutâmes notre professeur de mathématiques nous parler passionnément de polynôme du second degré, d'équations à trois inconnues, de vecteurs et autres choses toutes aussi incompréhensibles pour nos petites caboches creuses - selon lui, du moins.

Tout en nous expliquant une démonstration particulièrement difficile, il nous fit l'un de ses sourires Colgate dont il avait le secret et il me parut que la température de la salle augmentait sensiblement ; mais peut-être n'était-ce que les hormones des adolescentes de la salle qui s'agitaient...

«Calmez-vous mesdemoiselles, il doit avoir au minimum le double de votre âge : soit trente-quatre ans !» pensais-je en riant intérieurement de l'air d'adoration peint sur le visage de certaines filles de ma classe, elles étaient pitoyables.

Non parce que, d'accord, il avait de jolis yeux verts et un physique plus qu'avantageux. Oui, je concevais que ses boucles brunes étaient plutôt mignonnes. Mais bon sang, elles le faisaient ressembler à un mouton ! Il ne manquerait plus à ce que son prénom soit Shaun et je ne répondais plus de moi et de mes fous-rires.

- Mam'zelle Loiseau, où est votre stylo ? demanda soudainement ledit mouton.

Chantal - mam'zelle Loiseau, comme disait Mr Breton - venait d'être prise en flagrant délit de bavardage avec Léonie, assise à côté d'elle. Elle n'avait de toute évidence pas entendu la question, trop occupée à décrire quelque chose à son amie, et semblait désemparée. Elle était assise au fond, dans la rangée du milieu, c'est-à-dire l'endroit que Mr Breton voyait le mieux, du haut de son estrade.
Léonie lui chuchota quelque chose qui ressemblait vaguement à un «Il te demande où est ton stylo» - que je n'entendis que parce que j'étais assise à la table d'à-côté - et Chantal la remercia silencieusement.  

- Ici, dit finalement la rousse en pointant son stylo du doigt - bien au chaud dans sa trousse.

- Eh bien, prenez-le dans votre main et allez donc à la rencontre de votre feuille ! Le cours ne va pas s'écrire tout seul, nom de Zeus ! tonna le professeur tandis que Chantal se recroquevillait sur elle-même.

Il faut dire que le prof de maths aimait tout particulièrement la taquiner, mais qu'il avait une façon bien à lui de le faire, tandis qu'il adorait Léonie - la meilleure élève de la classe.

- Et, par pitié, au lieu de divertir Mlle Gratinet - Léonie -, prenez-en de la graine !

Je soupirai, c'était la même chose à chaque cours. Il trouvait toujours quelqu'un à embêter mais cela tombait régulièrement sur Chantal, quand ce n'était pas sur Alan Desbordes - un autre élève de ma classe - ou sur moi.
Le reste de l'heure se passa sans qu'aucun autre incident ne se produise. La cloche sonna et tout le monde sortit en récréation. Une autre heure de mathématiques suivrait celle-ci... Oh joie ! 


La Revanche de l'HiverWhere stories live. Discover now