🌿 Chapitre 1 (partie 3)

1K 153 257
                                    

Média : Garance Potier
Musique : Lost in Japan de Shawn Mendes (remix de Zedd)


Rebelote : je sursautai ; un peu moins discrètement, toutefois ils étaient tous concentrés sur la conversation et aucun n’y fit attention ou ne m’entendit. Tom était le petit-fils du dictateur – ou du roi, je ne savais pas trop comment l’appeller. C’était pour cela qu’il avait participé à une patrouille dans Longaville, alors qu’il ne portait pas des habits des Traqueurs. Et qu’il était là aussi pendant l'attaque du quartier général.

— Non ! Tu ne l’appelles pas ! Juste Diego Garcia, ou à la limite Diego !

Il soupira et se massa les tempes.

— De base, j’étais venu pour lui faire un compte-rendu des nouveaux prisonniers et vérifier si l’hermine était enfin réveillée, alors je vais faire comme si rien de tout cela n’avait eu lieu et faire mon travail. Et vous, dit-il en désignant Théo et Vera, vous la fermez, ça vaudra mieux pour tout le monde.

Ils grognèrent puis Tom continua :

— Bien, récapitulons. Dans ces cachots, nous avons toujours Denys Duval, ton neveu, Théo (Il alla rapidement regarder dans la cellule pour vérifier qu’il y était toujours puis revint devant celle de la brune.), et Vera Azarova, le tigre insupportable.

— Insupportable toi-même, entendis-je cette dernière bougonner.

Il pointa Théophane du doigt sans tenir compte de la remarque de Vera.

— Et nous avons, en nouveaux pensionnaires, Théophane Villiers, le traître, et…

Il se tourna vers moi et je vis enfin son visage. Il plissa les yeux. Ces mêmes yeux marrons qui m’avaient troublée mais qui ne m’inspiraient plus que de la répulsion maintenant que je savais à qui ils appartenaient.

— … et l’hermine qui s’est finalement réveillée.

J’étais presque ravie qu’il ne sache pas qui j’étais – mis à part une hermine. Ça me laissait une certaine forme de pouvoir, privée de libertés comme je l’étais.

— Ton nom ! ordonna-t-il en penchant légèrement la tête sur le côté et en plissant toujours les yeux pour essayer de m’apercevoir dans la pénombre de la cellule.

Non mais il se prenait pour qui ? J’allais lui apprendre la politesse, moi, à cet homme des cavernes.

— Un s’il-te-plaît, ça t’arracherait la langue peut-être ? râlai-je en levant les yeux au ciel.

— Ton nom, s'il-te-plaît, reprit-il en appuyant exagérément sur le «s’il-te-plaît», aussi agacé par ma personne que je l’étais par la sienne.

— Je m'appelle Eloane. Je dirais bien «enchantée», mais je ne le suis pas, donc autant éviter les mensonges.

Il fronça les sourcils, visiblement mécontent. Il allait falloir qu’il s’y fasse, parce que ce n’était certainement pas pour lui que j’allais mâcher mes mots. Il ne manquerait plus que cela.

Tom souffla puis mit ses mains dans ses poches et me demanda ensuite :

— Eloane comment ?

Je jetai un coup d’œil à Théophane, derrière Tom, qui haussa les épaules et me dit signe de le lui dire. Bien, j’allais lui faire confiance.

— Soizik, Eloane Soizik.

Il écarquilla les yeux et garda un air suspect pendant quelques secondes.

La Revanche de l'HiverМесто, где живут истории. Откройте их для себя