un sixième rapport

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CARNET DE RAPPORTS DE REINA LYANGE, p.58

5ème fugue

Sixième rapport : 17/10/16

« C'est à minuit que j'ai reçu son message. Vous savez le type de message qui nous fait douter sur l'existence, qui nécessite la réflexion. Pourtant son message était plus simple qu'un calcul de maternelle où l'on compte les pommes d'un bac ou les parts d'un gâteau.

' T'es libre, là, maintenant ?'

J'ai froncé les sourcils, ai regardé l'heure en me demandant ce qu'il peut bien vouloir me demander pour me voir à une heure pareille.  Ça ressemblait drôlement aux plans foireux de romances américaines où le gars lançait des pierres sous la fenêtre, la guitare sous l'aisselle à attendre que la vitre se pète. J'étais encore devant l'océan, un peu plus loin des vagues que l'après-midi mais je n'ai pas vraiment bougé de mon emplacement.

Les vagues sont si proches de celles de mes rêves, où je coule dans l'espoir d'atterrir à Atlantis. Je m'y suis toujours crue, là-bas, dans cette ville sous-marine idéale; à gober les bulles et tenter de saluer la star de mon enfance, une éponge adorable nommée bob.

Ma couverture ne me réchauffe plus tant que ça.

J'ai longtemps hésité, les joues rouges de confusion et de froid avant de l'appeler.

Néanmoins, Neville n'a pas décroché.

Puis j'ai bien réfléchi et ai décrypté le vrai sens de son message. Il ne cherchait pas à me voir. Non, loin de là. J'ai répondu en sentant le vent marin porter mes mèches, la liberté m'ouvrant ses bras :

'Libre de vivre' »

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