un treizième rapport

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CARNET DE RAPPORTS DE REINA LYANGE, p. 67

5ème fugue

Treizième rapport : 24/10/16

« Ce soir, je dors cachée dans la chambre d'Olivia. Demain, je vais le chercher.

Calypso. Calypso. Calypso.

Quel prénom mélodieux qui me rappelle la nymphe qui a retenu sept années Ulysse, héros de la mythologie grecque.

Je me mets à complexer sur mon nom. Calypso, ça claque par rapport au faible Reina. Elle doit même avoir un joli nom de famille, une jolie vie et une jolie garde-robe. Elle doit être tellement plus géniale que moi, la pauvre vagabonde aux sweats trop grands.

Puis, je m'en veux. Nous nous sommes embrassés, Neville et moi. Il a trompé sa copine en laissant ses lèvres frôler les miennes. Il a délaissé une fille sûrement géniale pour une escapade de quelques jours accompagnée d'une fille avec trop de soucis.

Calypso.

Sa meilleure amie, sa petite-amie ou celle qui le rattache à sa vraie vie.

Qui suis-je pour avoir crée un trou dans mon cœur pour lui laisser le combler aveuglément ? Qui suis-je pour être tombée amoureuse d'un gars que je ne connaissais pas vraiment ? Qui suis-je pour être aussi coupable d'avoir aimé aussi intensément ?

Je ne veux pas être cette fille-là. Je ne veux pas être cette nana des films qui se morfond de façon nunuche au fond du lit. J'ai besoin d'entendre et comprendre ses raisons si impardonnables.

Je suis Reina Lyange, celle qui doit se ficher de tout pour subsister;

Je veux :

- arrêter d'être blessée.

- arrêter de blesser.

- m'excuser auprès d'elle.

- me venger de lui.

- lui faire comprendre que ça valait le coup de l'aimer.

Je veux tout recommencer pour ne jamais arriver à ce maudit baiser. »

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