un septième rapport

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CARNET DE RAPPORTS DE REINA LYANGE, p.60

5ème fugue

Septième rapport : 17/10/16

« J'ai erré dans les rues pendant de bonnes heures avant de tomber sur l'auberge de jeunesse. Là, j'ai posé mes affaires, ai soudoyé la générosité de la propriétaire des lieux qui s'appelle Véronique. Je l'ai appelée Véro' sans hésiter et elle m'a parue réticente à m'héberger à bas tarifs avant de me laisser la permission de traîner dans les parages deux trois nuits.

Ici, il y a une douche commune, des bruits malicieux provenant des couloirs et des rires entendus du jardin. Le lieu est vachement plus sympa que les autres établissements de la ville et des jeunes grouillent un peu partout, les sodas à la main.

J'ai un lit qui ne pue pas, un VRAI matelas et un oreiller. Et bon dieu, qu'est-ce que ça a pu me manquer... Le sable rugueux, l'herbe mouillée, la terrasse frigorifique ou la belle étoile pouvaient être fascinants à expérimenter mais à force d'y dormir, on perd la notion du confort quotidien.

Je tente désespérément de taper la discut' avec Véro, de façon à ne pas trop passer pour la clodo qui squatte par ici. Sur sa carte de présentation, il est noté "Véronique Morel, propriétaire de l'auberge de jeunesse Morel" et le nom me donne une vague impression de déjà-vu – sauf si ma mémoire se fout de ma gueule –.

La ville à l'océan me plaît. Mais au fond, j'en tremble encore. C'est dans l'océan que ma véritable figure paternelle, sans traces laissées, s'est suicidé pour me laisser seule face au vain monde.

Et pour comprendre, je dois y rester.  »


nda: new couverture, vous en dîtes quoi? vous préférez celle-ci ou la toute première?

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