INTRA 1 : Puisse votre sacrifice nous libérer

Chapitre 13

Lorsque j'arrive à l'extérieur, j'aperçois Théo au fond du jardin assis contre un arbre la tête baissée. Je suis Léo et nous nous approchons de ce dernier.

- Théo, déclare Léo, il faut te soigner.

Mon regard cherche immédiatement sa main mais il l'a caché derrière son dos.

- Laisse-là au moins regarder. Ajoute-t-il.

Mais Théo ne semble pas du tout vouloir coopérer et ne change pas de position.

Je décide alors de me mettre à son niveau et de lui attraper le bras sans rien lui dire.
Il parait surpris quand il réalise que c'est moi et il finit par me laisser faire.

Ses poings sont serrés, ses phalanges gonflés et rougis par le sang. J'essaie de passer délicatement ma main sous la sienne pour tenter de lui faire desserrer les poings et il finit par lâcher prise.

- Léo, j'ai besoin d'une trousse de secours.

- Tu penses pouvoir lui faire confiance ?

J'imagine qu'il fait référence a Théo et son comportement violent. J'hésite un instant puis je fais signe à Léo de nous laisser.
Je n'ai pas peur de lui.

- D'accord. Déclare Léo avant de se diriger vers la maison.

Je passe délicatement ma main sur ses phalanges pour vérifier si rien n'est cassé, mais il émet un mouvement de recule.

- Ça te fais mal ? Désolé.

Théo me regarde sans rien dire, le soigner va s'avérer bien plus compliqué que ce que je pensais.

- Pourquoi t'as fait ça ?

Encore une fois son regard croise le mien sans pour autant qu'un son ne sorte de sa bouche. Alors que je m'apprête à ajouter quelque chose, Léo débarque, la trousse de secours en main.

- Merci. Lui dis-je.

- Il y'a quelque chose de cassé ? Me demande Léo.

- J'en ai peur mais sans radio je ne peux pas vraiment en être sûr.

Je décide quand même de faire tous les soins nécessaires à la désinfections de sa main. J'évite de trop m'attarder sur ses phalanges sachant pertinemment qu'il a bien mal.

J'attrape finalement une attelle et la lui met. Théo semble sur le point de vouloir me dire quelque chose mais son regard s'assombrit quand il aperçoit quelque chose derrière moi. En me retournant, j'aperçois Killian arriver.

- Aly ça va ? Me demande-t-il.

- Oui. Repondis-je simplement.

- Je comprend pas pourquoi il fait des choses pareils. Il cherche à attirer l'attention sur lui mais tous ce que tu réussis a faire mon vieux, c'est de te ridiculiser...

La main de Théo quitte immédiatement la mienne et se dernier se lève brusquement en direction de mon ami.
Léo et moi nous nous mettons entre les deux.

- Bon sang ce n'est surtout pas le moment pour se battre là ! Dis-je.

Je sens Théo d'un côté qui semble vouloir lui sauter dessus et Killian qui se tient de sa hauteur lui lançant un regard de défi.

- Killian je crois qu'il vaudrai mieux que tu rentres. Déclare Léo.

Voyant que Killian n'est pas près à écouter Léo je décide de m'imposer.

- Killian rentre s'il te plaît, je serais là dans 5 minutes.

Alors que Killian décide enfin de s'en aller Léo ajoute.

- Nous allons à leur recherche, Théo et toi vous rester là.

- Pardon ? Non j'y vais aussi. Déclare Théo.

- Théo, d'après Adina et Georges, tu n'es pas en état de marcher et Alyssa il faut quelqu'un pour rester avec lui et on a pensé qu'avec ta jambe ça te ferai un peu de repos.

- Mais nous n'avons même pas fait le rapport à INTRA1. Repondis-je.

- Il faut d'abord les retrouver. A notre retour on fera le rapport un peu plus tard que prévu.

- Attend, attend... T'es en train de me dire que je vais devoir poireauter ici avec elle, pendant que vous chercherez Avery et Maya ? Il en ai hors de question putain !

Ces propos me paraissent blessants et même si je sais que ce sont ceux de Théo, ils me blessent étrangement.

Alors comme s'il s'agissait d'une force qui me poussait à partir, je me dirige vers la maison sans adresser la parole à quiconque.

Adina, Georges, Mathis, Ellie et Killian semblent prêts à partir. Je n'adresse le regard à personne et monte à l'étage.

Cette journée est une catastrophe. Nous n'avons trouvé aucune source d'eau, nous n'avons pas bougé par rapport à hier et pire que tout nous avons perdus Avery et Maya. Il s'agit seulement du deuxième jour et nous sommes déjà deux à être blessés. Je pensais que nous finirions par réussir à passer une semaine sans que tout ne dérape mais je sens que cela va être bien plus compliqué que ce que j'imaginais.

Je me jette sur le lit, mon regard face au plafond et essaie de me vider l'esprit. Je n'ai envie de penser à rien.

Après une trentaine de minutes, le brouhaha du dessous semble avoir cessé. J'imagine qu'ils doivent tous être partis. La seule chose que je remarque c'est que personne n'a eu la descente idée de monter voir comment j'allais. Je comprends que Théo veuille retrouver Avery, c'est une amie de longue date. En revanche Maya, ne mérite même pas que l'on se plie en quatre pour la retrouver.

Je décide finalement d'attraper mon sac pour grignoter quelque chose. Mon ventre ne cesse de gargouiller depuis cette après midi. Le moment serait mal choisit pour faire un malaise...

Dans mon sac, il reste une dizaine de boîte de soupe. J'en prend une et me décide à descendre pour préparer de quoi manger.

Sans surprise, il n'y a personne en bas. J'ai un léger pincement au cœur quand je vois que même Killian ne m'a pas dit au revoir.
Non mais j'ai vraiment était débile de penser que certaines personnes pouvaient ne serais-ce que m'apprécier ici. Ça n'a jamais été le cas depuis mes que mes parents sont partis... En cuisinant, j'essuie les larmes qui coulent sans que je puisse les arrêter.

- Tu pleures ?

Je lâche le bol que j'avais dans les mains et il vient s'écraser au sol dans un bruit fracassant.

Théo se tient devant moi me regardant droit dans les yeux.

- Tu n'es pas partis avec eux ?

- Je t'ai posé une question. Est-ce que tu pleures ?

- Non. Repondis-je en essayant de cacher mon visage.

Je me met à ramasser les débris de verre et je jette ça dans ce qu'il me semble une poubelle. Tout cela bien sûr en évitant de croiser son regard.

J'attrape un nouveau bol dans lequel je met la soupe que je viens de faire cuire puis me dirige sur la table pour boire ma soupe.

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