|Chapitre 88|

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6 mois plus tard :

On dit souvent que la mort n'est pas la fin, qu'il s'agit seulement d'un obstacle dans notre vie mais laissez-moi vous dire qu'en ce moment, la mort est mon pire ennemi. C'est comme si elle me suivait depuis le jour où j'ai quitté les locaux d'INTRA1. Ma plus grande crainte c'était l'attachement. J'ai toujours voulu m'éloigner de tout ce qui se rapportait à un quelconque attachement. J'ai toujours voulue m'éloigner de ce qui a causé ma souffrance pendant dix longues années sous Terre.

Si seulement j'avais su à quel point ça aurait été douloureux. La perte d'une personne aimée est l'une des pires sensations au monde.

On la pleure, on la crie en attendant qu'elle vienne nous réconforter mais ça n'arrivera plus jamais.

Tout s'est déroulé un terrible jour d'automne il y'a deux semaines. La vie continuait, notre vie continuait et personne ne semblait pouvoir nous la retirer.

Seulement si j'avais su que ce serait nos derniers moments ensembles croyez-moi, j'en aurais bien plus profité.

J'étais tranquillement en train de préparer nos affaires pour voyager sur la côte ouest et il était censé voir son médecin pour une simple visite lorsque j'ai reçu cet appel.

- Mademoiselle Carter ?

- Oui c'est bien moi. Disais-je en attrapant ma valise.

- Je suis le médecin de Jamie Falcon.

Je me souviens à quel point mon cœur s'était mit à accélérer à cet instant. C'est comme si je savais, comme si je le sentais.
Les seuls mots que j'ai retenus de cette conversation sont les suivants :

- Je vous présente mes sincères condoléances Mademoiselle.

Le téléphone me glissa des mains et mes jambes me lâchèrent. Je ne sentais plus la douleur physique. La seule et unique douleur que je ressentais était bien pire.

Le vide.

Il était partit.

Je ne sais combien de temps je suis restée là à pleurer et hurler seule dans ma maison.

Je sais seulement qu'à un moment Maya était là. Elle m'a demandé ce qui se passait et je lui avais répondu :

- Il est partit.

C'était bien plus difficile de le dire à haute voix.
Elle m'a accompagné chez Leila et là, j'ai vu défiler Killian, Léo, Mathis, Addy, ma mère, mon père et je ne sais encore qui d'autre.

Je les voyais mais je ne pouvais leur parler. J'étais sans cesse enfermée dans ma chambre et je vivais une troisième fois le cauchemar de perdre quelqu'un que j'aimais.

Ce n'est seulement au bout de deux semaines que j'ai réussis à parler et à sortir.

J'ai réussis à aller voir mes parents et cette fois-ci leur parler. Ils m'ont aidé tout comme l'ensemble de mes proches.

Le plus difficile a été de rentrer chez moi. Voir la maison à la fois vide et remplie de valises était très éprouvant.

Il voulait tellement faire ce voyage avec moi mais son heure était arrivée.

Aujourd'hui, je prépare tristement son enterrement qui aura lieu dans les prochains jours.
Il ne me reste donc que quelques jours pour lui faire mes adieux.

La plupart du temps, Leila et son fils me rendent visitent pour me tenir compagnie mais ça ne suffira jamais pour combler le vide qu'il a laissé.

A chaque fois qu'elle l'appelle, je repense à lui et je sais qu'elle l'a remarqué car étrangement elle évite maintenant de l'appeler quand je suis près d'eux.

Au fond de moi, j'espère sincèrement et infiniment qu'il soit en paix et que malgré tout notre parcours, je finirais pas exhausser son plus grand souhait.

Les derniers jours avant l'enterrement n'ont pas été simples mais après tout j'ai déjà vécu ça et j'avais presque réussis à m'en remettre plus ou moins.

***

Ce matin c'est le jour J et je finis doucement par me lever, par prendre ma douche et me préparer une jolie tenue noire pour cette après-midi.

J'ai préparé un discours, pour lui dire au revoir et pour honorer sa mémoire évidemment. J'espère seulement que je réussirais à le lire entièrement.

Ça va être difficile j'en ai conscience mais je dois faire cet effort pour lui et notre dernier moment.

Perdue dans mes pensées je n'avais même pas remarqué la présence de Killian.

- Comment ça va ma belle ?

- Comme un jour d'enterrement. Dis-je en souriant mais manquant de verser une larme.

Killian s'approche alors de moi l'air désolé.

- Je n'imagine pas à quel point ça doit être difficile pour toi mais je te garantie d'être là à tes côtés tout le long de ton trajet vers la guérison.

- Tu penses que je vais finir par l'oublier ? Cette douleur va réellement finir par s'en aller ? Demandais-je désespérément.

Il secoue la tête de gauche à droite avant de reprendre.

- Tu ne l'oublieras jamais mais tu sais quoi ? Seuls les bons souvenirs resteront ici. Dit-il en me pointant ma tête. Et la douleur d'ici, Ajoute-t-il en pointant mon cœur, finira par s'en aller.

Je le prend finalement dans mes bras espérant sincèrement que ce qu'il dit est vrai.

- Allez on doit y aller. Annonce-t-il en me tendant son bras.

Je m'accroche à celui-ci non sans prendre une grande inspiration pour faire face à ce cap important.

Hffmbx.

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INTRA 1 : Puisse votre sacrifice nous libérerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant