Chapitre 44

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Le soleil s'est couché, et un vent frais s'est installé. On aperçoit même le croissant de lune. Jamie est assis sur l'herbe et je vais le rejoindre.

- Ça te plaît ? Lui demandai-je.

- De quoi ?

- La Terre, est-ce comme ça que tu l'avais imaginé ?

- J'avais imaginé bien mieux. 

Je viens m'asseoir à ses côté et observe l'horizon à mon tour.

- Dis moi comment tu avais imaginé le jour où tu sortirais.

Il prend une grande respiration puis reprend.

- Je pensais que je sortirai avec ma famille, mes enfants, tout le bunker. Je pensais vivre heureux. J'étais très loin de la réalité.

- Tu me demandes de me confier à toi, mais en réalité tu es bien plus mystérieux que moi. Remarquai-je

Je pense ce que je dit. Je ne sais rien de lui. Mise à part qu'il travail pour la NASA.

- J'ai passé le stade de me confier. Je ne souffre plus, en revanche toi ce n'est pas le cas.

- Je me confierai au moment où j'aurais assez confiance. Lui dis-je.

- Qu'est-ce que tu comptes faire après tout ça ? Me demande-t-il.

- Tu veux dire après que tous les bunkers soient ouverts et que tout le monde trouve sa place dans ce monde de paix ? J'aimerais retrouver Théo dans un premier temps, puis mes parents et vivre ma vie comme je le voudrais.

- Avec Théo, vous êtes tombé amoureux pendant l'expédition ? Ajoute Jamie.

- Je ne sais pas moi même si je suis amoureuse de Théo. Je sais juste que je tiens à lui, et pour l'instant c'est beaucoup.

- J'ai hâte de le rencontrer.

- Vraiment ? Demandai-je.

- J'entend tellement parler de lui, alors je veux savoir qui est ce Théo.

- Tu auras l'occasion de lui parler, enfin s'il est toujours en vie...

Un silence s'installe entre nous et l'atmosphère redevient pesante.

- Tu sais si je ne parle pas beaucoup de moi, c'est parce que j'essai d'oublier le passer. Il y'a 5 ans, quand j'avais 23 ans j'ai aimé quelqu'un. Elle était belle, douce et j'adorais sa joie de vie. Elle réussissait toujours à me faire sourire, elle me faisait sentir bien. Elle est tombée malade et je l'ai perdu du jour au lendemain. Ça été un vrai désastre pour moi. Je ne souriais plus, je ne parlais plus à personne. C'est comme si j'avais perdu ma seule et unique raison de vivre dans ce bunker. Je l'ai vue s'éteindre sous mes yeux, c'était une sensation atroce et j'étais incapable de l'aider. Elle m'a tenu la main et ma souris une dernière fois. J'aurais tout donné pour revivre ce moment, pour lui dire un dernier mot. J'ai souffert aussi, j'ai pris sur moi et je suis devenu celui que je suis aujourd'hui. Sans famille, sans enfants, seulement moi et mon boulot. J'ai passé 5 ans seul et tout ça parce que je souffrais intérieurement. C'est pour ça que je te donne ce conseil. Il ne faut pas que tu gardes tout pour toi, il ne faut pas que tu arrêtes d'avancer pout une seule personne. J'ai tellement aimé Madison que j'en étais aveuglé et me rendait pas compte que je me détruisais a petit feu.

- Je suis sincèrement désolé, Jamie.

Il détourne enfin le regard de l'horizon et m'observe.

- Comme je te l'ai dit, je ne souffre plus, ce n'est plus qu'un souvenir lointain.

Naturellement, je vais m'asseoir près de lui et lui attrape sa main. Au lieu de me repousser, il serre la mienne.

- Je ne veux pas que tu vives la même chose, je vais tout faire pour que tu le retrouves. Me dit-il.

- Merci.

Nous restons ainsi dans le silence écoutant le bruit des chouettes et le vent qui passe à travers les branches des arbres.

Je suis contente qu'il m'ai raconté son histoire. Ça me permet de le connaître un peu plus. Nos chemins se sont croisés par simple hasard et une voix me dit que ce n'était pas par hasard.

Hffmbx

INTRA 1 : Puisse votre sacrifice nous libérerWhere stories live. Discover now