INTRA 1 : Puisse votre sacrifice nous libérer

Chapitre 39

- On peut vous aider, il suffit seulement de coopérer Mademoiselle Carter.

Ça doit être la cinquième ou bien la quatrième fois—je ne sais plus, que M.Scott me pose la question. Cette fois-ci il m'a apporter une bouteille d'eau, ainsi qu'une ration de nourriture.

Le goût familier de cette soupe à moitié froide, brûle ma gorge en passant. Mais je ne me plein pas. J'ai beaucoup trop faim pour cela d'ailleurs.

- Vous vous êtes fait pourchassée. C'est pour ça que vous avez préféré rentrer ici ? Nous représentions un moindre mal ?

Bon sang mais il n'a aucune idée de ce qui se passe à l'extérieur.

Soudain un nom me passe à l'esprit, Martin. Non ce n'est pas Martin enfin plutôt son frère. A-t-il réussit à atteindre INTRA1. Il ne connaît pas le code d'accès donc ça m'étonnerai.

Je finis de boire mon verre d'eau et une idée me traverse l'esprit. Il n'y a que Monsieur Scott et la porte n'est pas fermé à clé. Il suffit juste que je fasse une distraction.

Je me met donc à tomber au sol volontairement et me met à gémir de douleur. Dès que je sens Monsieur Scott s'approcher, je prend le verre et lui explose sur la tête. Bien sûr je ne manque d'attraper un bout de verre avant de sortir par la porte.

Je ne sais même plus où je suis. Je ne connais pas cet endroit du bunker. Alors je me met à courir vers je ne sais où, avec un morceau de verre en main.

Ma main est en sang et les gouttes s'éparpillent au sol. Je risque de me faire repérer ainsi.

Tout en courant, je déchire un morceau de mon tee-shirt et m'enroule la main avec.

Je finis par arriver devant une porte mais celle-ci est fermé. Une carte, il me faut une carte.

C'est absolument impossible de retourner jusqu'au bureau pour prendre celle de M.Scott. Je suis foutue.

J'entend des pas s'approcher de moi et instinctivement je me plaque contre le mur et brandit le morceau de verre.

- Ne m'approchez pas. Dis-je d'un voix menaçante que je reconnais à peine.

L'homme qui se situe devant moi, s'arrête.

- Je ne vous veux aucun mal Alyssa. Nous sommes juste là pour vous aider.

- M'aider ! Vous voulez m'aider ?

- Exactement.

- Ouvrez cette porte alors.

Il secoue la tête signe de désapprobation.

- Je sais que vous vous cachez ici, si vous voulez sortir, ils s'en prendront à vous alors laissez nous vous aider et racontez-nous ce qui s'est passé.

Sans réfléchir je m'approche de cet homme qui doit avoir la trentaine et m'apprête à lui trancher la gorge mais il m'attrape ma main et me la passe derrière mon dos, puis m'immobilise contre le mur.

- Vous êtes blessé.

Je sens le bout de verre quitter ma main et l'homme me lâche le bras.

- Philippe Mayer's ça vous dit quelque chose.

Je lève la tête en entendant le nom qu'il vient de prononcer.

- Le frère de Martin Mayer's. Ajoute-t-il.

- Comment ?

- Nous l'avons trouvé devant le bunker il y'a quelques heures.

- Je dois lui parler ! Dis-je.

- Impossible.

- Si voulez que je vous raconte, laissez-moi lui parler.

- Il est mort.

J'émets un mouvement de recul en entendant ces derniers mots. Non, non c'est pas possible. S'il est mort, Théo l'est aussi. Je refuse de l'accepter.

- Vous mentez.

- Et si on faisait un deal ok ? Je vous laisse voir le corps de M.Mayer's et en échange vous nous racontez ce qui s'est passé.

J'hésite un instant, me demandant si c'est la bonne chose à faire. Si Théo avait été avec moi, il aurai immédiatement eu la réponse et saurait exactement que faire. Mais moi seule, j'en suis incapable.

- Croyez-moi, vous venez d'agresser le président Scott. L'offre que je vous fait est bien plus qu'attirante en constat de votre situation.

Je finis alors par accepter. C'est le seul moyen.

Il m'emmène dans le même bureau, cette fois-ci me laissant la lumière allumée. J'attend et les minutes semblent interminables.

Lorsqu'il revient, il n'y a personne avec lui.

- Alors ! Dis-je.

- Avant il y a quelqu'un qui voudrait vous parler Mademoiselle Carter.

Il laisse entrer cette personne et je me lève brusquement lorsque je la vois arriver.

J'accours vers elle pour la prendre dans les bras.

- Addy.

- Ma petite Alyssa.

Je suis tellement émue de la revoir, elle m'avait trop manqué.

- Tu es vivante. J'avais perdu espoir.

- Oui je suis vivante, Maya l'est aussi.

Elle fond en larme dans mes bras. Je comprend à quel point ça doit la bouleversé de me revoir après tout ce temps passé sans nouvelles de sa fille.

- Alyssa ma chérie, il faut que tu leur dise ce qui se passe là haut. Ils t'aideront.

L'homme à la trentaine est toujours derrière nous à nous observer.
C'est alors que je finis par prendre ma décision.

- Je vais leur dire. Dis-je.

Je le fais pour l'ensemble des personnes qui sont ici, en l'hommage de l'oncle à Théo et pour Théo. S'il y'a une infime chance pour que je puisse le retrouver en vie, alors je dois tout faire pour y arriver.

- Je vais vous demander de quitter les lieux Madame Lodge. Demande l'homme.

Cette dernière accepte, nous laissant moi et cet homme.

Il prend place sur la chaise devant moi et dépose élégamment ses coudes sur la table.

- M.Scott n'est pas en mesure de prendre votre témoignage, je veux dire après ce que vous lui avez, vous savez. Ce sera donc moi qui me chargerai de votre cas à partir de maintenant.

Je ne sais pas pourquoi mais cet homme m'inspire plus confiance que M.Scott soit dit en passant.

- Je commence par quoi ? Demandai-je.

- Par le jour où vous avez quitter le bunker.

Je commence alors mon récit et au moment où je raconte ce qu'il s'est passé quand Théo s'est fait tiré dessus, je m'arrête.

Mes mains tremblent sur la table, alors je les dépose sur mes jambes en essayant de dissimuler mon stress.

- Prenez un verre d'eau.

L'homme me tend un verre en plastique cette fois-ci et je lorsque je le prend en main,je manque de faire reverser l'eau.

- Laissez-moi vous aider.

Il dépose ses mains sur les miennes pour m'aider à conduire le verre jusqu'à ma bouche.

- Je vous donne ma parole, Alyssa. Nous allons tout faire pour le retrouver.

Il s'apprête à me laisser de nouveau seule dans le bureau mais je l'interpelle avant.

- C'est quoi votre nom ?

Avec un air sérieux, il se retourne et me répond.

- Jamie Falcon.

Hffmbx.