❈ 0.1: 𝔖𝔞𝔫-𝔉𝔯𝔞𝔫𝔠𝔦𝔰𝔠𝔬

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- Maman, tu ne peux pas me faire ça !



Ses larmes inondant désormais ses joues, me pousse vraiment à croire que ce qu'elle m'a annoncé n'est pas une blague comme je le pensais. Je la supplie presque du regard, ayant un infime espoir qu'elle me dise que c'est une blague. Elle n'a pas le droit. Pas le droit de baisser les bras aussi facilement. 




- Maman, je m'assieds à ses côtés et prend ses mains pour les serrer dans les miennes, si c'est parce que tu n'arrives plus à payer le loyer, pas grave je chercherais un autre travail mais s'il te plaît, tous mais pas ça !


- Kendra bébé, ton père t'offre l'ultime chance de ta vie. Tu sais que ton père a beaucoup d'argent, c'est lui même qui m'a proposé que tu viennes étudier là-bas. Ses mains viennent attraper mon visage entre ces dernières. Tu es intelligente mon bébé, et grâce à ton père tu pourras étudier dans une grande université, et finir ta dernière année de lycée correctement.



- Tu ne peux pas me faire ça maman !



J'enlève ses mains de mon visage les yeux embués de larmes. Je pince mes lèvres, passant mes deux mains sur mon front les glissant jusqu'à mes cheveux pour qu'elles atterrissent ensuite, autour de ma nuque.



- Il nous a abandonné comme le lâche, qu'il est pour aller vivre avec celle qui lui sert de femme. Et toi, tu veux m'envoyer là-bas ? Chez un inconnu ?


- Que tu le veuilles ou non chérie, c'est ton père. Tu portes son nom de famille, tu as son sang-


- Ce n'est pas mon père !



Ma mère sursaute avant d'éclater en sanglots. Je ne mets pas longtemps à la rejoindre, me blottissant contre elle pour rechercher la chaleur de ses bras qu'elle me donne sans hésitation partageant elle aussi ma peine. Depuis un appel qu'elle a reçu il y'a trois mois, elle agissait bizarrement. Elle voulait qu'on passe plus de temps ensemble, qu'on fasse plus de choses, comme si elle profitait jusqu'au dernier instant et à présent je comprends pourquoi. Celui qui a la charge d'être mon père, a décidé de prendre ses responsabilités dix sept ans après ma naissance, et se proposer pour m'offrir le confort que j'aurais dû avoir dès ma naissance. Lorsque je vois sa tête dans les journaux et espaces publiques, j'ai comme seule envie de crier que ce n'est qu'une pourriture. La plus grosse des pourritures. Avoir abandonné ma mère un mois après ma naissance, pour s'enfuir en Californie avec sa putain de blondasse, voilà ce que l'homme adulé par des millions de personnes pour ses inventions de génie avait fait.




- Je ne peux vraiment pas, rester ?



Elle secoue négativement de la tête, caressant doucement mes cheveux. Même moi qui n'aime pas qu'on touche à mes cheveux, ce simple geste va me manquer.
























- Tu as tous Kendra ?


Elle ouvre doucement la porte de ma chambre, un sourire qui trahit son émotion actuelle. Elle est aussi détruite que moi, il l'abandonne une fois puis la deuxième fois, il lui prend son enfant. Michael Jefferson, je te hais du plus profond de mon âme. 

J'hoche de la tête, en refermant ma deuxième valise que je pose sur le paquet dont quelques parties sont décollés depuis des lustres. Même me cogner les orteils contre les parties décollées, va bizarrement me manquer. J'enfile ma veste en jean et suis ma mère hors de ma chambre. J'explore du regard une dernière fois le piteux appartement dans lequel j'ai vécue toute mon enfance. On a bien essayé de faire des travaux, mais ils n'ont pas tenus et les murs se sont encore plus dégradés.


𝐑𝐈𝐂𝐇 𝐓𝐄𝐄𝐍𝐒 ; 𝘚𝘢𝘯 𝘧𝘳𝘢𝘯𝘤𝘪𝘴𝘤𝘰 𝘦𝘥𝘪𝘵𝘪𝘰𝘯 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant