Chapitre 9

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« Tout se passera bien ».

Lorsque Kenog leur avait souri, Nicoleï aurait dû savoir que tout n'allait pas être si simple. Ils avaient eu la permission de rentrer à l'auberge, à deux rues d'ici, pour prendre un bain et changer leur uniforme.

Heureusement, l'auberge était pourvue de bains, avec une cuve remplie d'eau chaude. Néanmoins, se déshabiller avait été long. Très long.

S'ils avaient eu de réels boutons sur leurs uniformes, ils y auraient passé la journée. Au lieu de quoi, tirer sur les liens sur les côtés de leurs chemises s'avéra compliqué, mais faisable. Axel considéra brièvement l'option de brûler leurs vêtements, mais comme lui fit remarquer Nicoleï, ils ne disposaient que de deux tenues de rechange.

Une fois propres et habillés, faire le lit se révéla bien moins que simple. Nicoleï envoya la couette voler d'une bourrasque, sous le rire moqueur d'Axel.

Nicoleï croisa les bras.

— Vas-y, fais mieux.

Axel se concentra, ferma les yeux un instant. Nicoleï savait que le Vent lui était moins naturel que le Feu ; et il se délectait par avance d'un éventuel faux pas. Il ne pouvait pas se permettre la moindre erreur.

Avec un très léger geste de la main, il mobilisa son pouvoir. Le léger duvet se déroula tout doucement, et au moment où Axel savourait sa victoire, s'embrasa.

Nicoleï éclata de rire tandis qu'Axel éteignait les flammes avec un juron. L'odeur des plumes brûlées emplissait la pièce ; il s'empressa d'ouvrir la fenêtre pour aérer les lieux.

L'aubergiste apparut dans l'embrasure de la porte, poings sur les hanches.

— Qu'est-ce que vous... mon lit !

— Le lit n'a rien, s'empressa de la rassurer Axel. C'est juste... la couette.

Elle roula des yeux, exaspérée.

— Encore une idée saugrenue de Maitre Kenog, j'imagine ?

Axel hocha piteusement la tête.

— Dites-lui bien que je refuse que vous vous exerciez sous mon toit. Maintenant, ouste ! Dehors, je ne veux plus vous voir avant ce soir.

Les Vents du DestinWhere stories live. Discover now