Chapitre 67

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Ces trois jours lui avaient fait un bien fou. Axel n'avait pas réalisé à quel point il avait vécu dans la peur jusque-là. Teclelt restait toujours proche de lui, mais commençait à s'éloigner de quelques mètres, de temps à autre. Axel n'osait lui en demander davatange. Leur séparation était encore une blessure vive, pour tous les deux.

Son père l'avait informé que les Messagers Ishim et Itzal, ainsi que les Emissaires Léo et Kiren arriveraient en début d'après-midi.

Ils volaient vite, pour mettre moins de deux jours à les rejoindre après avoir franchi la Porte. Nicoleï avait demandé pourquoi les phénix ne les avaient pas transportés, avec leur capacité de téléportation et Satia lui avait répondu qu'ils ne le faisaient que lorsqu'ils le jugeaient nécessaires. Axel avait acquiescé. Les Compagnons de ses parents les aidaient au besoin, là, il n'y avait aucune urgence. Mieux, cette pause bienvenue lui avait permis d'affiner son projet, de récupérer des cartes de la région, de discuter avec les villageois. Avec réserve, certes, mais c'était un premier pas.

Ils arrivent, indiqua Telclet.

Axel leva les yeux et regarda dans la direction transmise par son Compagnon. Oui, trois silhouettes fendaient les cieux.

Ils n'eurent pas à attendre longtemps. Le Messager Ishim se posa bientôt avec les deux Emissaires, suivi par Itzal. Axel et Nicoleï s'empressèrent de les saluer, poing sur le cœur.

— Vous avez fait bonne route ? demanda Lucas.

— Les vents nous ont été favorables, répondit Ishim. Nous avons été plus rapides que je ne le pensais.

— Pas de pluie, renchérit Léo. Une bénédiction !

Axel ne put s'empêcher de sourire. C'était bien Léo, ça, de détester voler sous la pluie.

— Tu vas mieux ? demanda Itzal.

— Oui, répondit Axel avec un sourire que le Messager lui retourna.

Leur relation avait changé, réalisa-t-il. Itzal s'était soucié de son état de santé tout en gardant une distance que Nicoleï n'avait pas avec Ishim. Ils resteraient proches, mais Axel ne dépendait plus de lui. Il avait pris son envol. Un frisson lui échappa. A quel prix.

— Nous allions manger, poursuivit son père. Installez-vous.

Les braises de leur feu réchauffaient un ragout dont Axel commençait à se lasser mais qui alluma des étoiles dans les yeux de ses collègues. Pour arriver si vite, ils avaient du se contenter de rations séchées ; un plat chaud serait réconfortant, il était bien placé pour le savoir.

— Tu as l'air en forme, fit Kiren.

— J'y travaille, répondit Axel en posant son bol bien récuré.

— Nous nous sommes inquiétés, ajouta Léo. Nous n'arrivions plus à te joindre. Ton Compagnon va mieux ?

Il hocha la tête.

— Oui. Je ne sais toujours pas ce qu'a fait Solerys, exactement, mais Telclet a fini par s'éveiller de nouveau. Il a quand même fallu l'intervention d'un phénix.

Kiren frissonna.

— Eraïm... et tu comptes poursuivre tes recherches, c'est ça ? Les Messagers nous ont dit que tu voulais explorer une forêt.

— Plus au nord, oui.

Axel passa la main dans l'une de ses poches et en sortit un morceau de papier qu'il déplia.

— La forêt de l'Orgueux, là.

Kiren siffla.

— Ce n'est pas à côté. Il y en a pour au moins une semaine de vol.

Les Vents du DestinWhere stories live. Discover now