Chapitre 86

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Nicoleï tira son épée, rejoignit Axel. Il jeta un coup d'œil au Messager et à l'impérial. C'était rassurant de savoir qu'ils n'étaient pas seuls, qu'eux étaient plus expérimentés, qu'ils sauraient quoi faire.

Parce que Nicoleï savait n'avoir aucune chance contre Ishim. Son Messager était bien trop fort pour lui. Quant aux deux Émissaires, pour s'être entrainé avec eux quelques fois... peut-être qu'Axel avait une chance, lui pas.

Les trois Mecers piquèrent vers eux et Nicoleï se prépara à défendre sa vie.

— A terre !

La voix de Maitre Kenog.

Nicoleï se jeta au sol, dans l'humus froid et humide, juste à temps pour sentir une bourrasque de vent ébouriffer son plumage. Mais oui ! Pourquoi n'avait-il pas pensé ?

Il se redressa, aux aguets, mais les autres étaient détendus.

Le Messager Ishim et les Émissaires Léo et Kiren gisaient au sol, apparemment étourdis contre des troncs d'arbre. Et ils n'avaient même pas eu à se battre.

— Bien joué, Niléen, lâcha le Messager Léander.

Maitre Kenog s'inclina légèrement en se frottant les mains.

— Je n'ai pas osé mettre trop de force...

Déjà le Messager Ishim secouait la tête, cherchait à se redresser. Léander bondit vers lui et le désarma d'un coup de pied, avant de le plaquer au sol pour lui lier les mains. Alistair et Axel s'occupaient de ligoter les Émissaires et Nicoleï s'empressa d'aller leur prêter main-forte.

— Tu as encore de la corde, Nicoleï ?

Il alla fouiller dans son sac. Des pommes, ça oui, mais de la corde...

— Non, désolé, Axel.

— J'en ai, intervint Tabatha. Ce sont les cordes de rechange pour mon arc mais j'imagine que ça fera l'affaire.

Nicoleï vint aider Axel à maintenir Kiren immobile. L'Émissaire avait repris conscience et se débattait, rendant leur tâche difficile. Le plus difficile était quand même de croiser leur regard vide, dépourvu de toute émotion, de toute humanité. Nicoleï frissonna. Eraïm le préserve de connaitre un sort similaire !

— Nous pourrions utiliser ces lianes pour les attacher contre les troncs, indiqua Maitre Kenog.

— Je n'aime pas trop l'idée de les laisser à la merci de n'importe quel prédateur, sourcilla Léander.

— Nous n'avons vu aucun prédateur depuis notre arrivée, Messager, dit Nicoleï. Les animaux sont bizarres, ici. Je pense qu'ils ne risquent rien.

Axel appuya ses dires et Léander se rangea à leurs avis.

— Il est temps d'aller trouver les Bénis, dit Alistair en rengainant.

Il ôta la cape de ses épaules, dévoilant ses ailes rouges, pour la ranger dans son sac, puis se tourna vers son jeune frère.

— De durs combats nous attendent, Aéryn. C'est peut-être mieux que tu ailles avec l'oiseau-tempête. Tu serais en sécurité. Qu'en penses-tu ?

Nicoleï vit les yeux du petit ailé s'illuminer. C'était jeune, huit ans, pour se retrouver seul avec un animal aussi impressionnant, mais bon... Il aurait adoré être à sa place. Il lui tardait tellement d'obtenir sa Troisième Barrette pour retrouver Scratch !

— C'est vrai ? Je peux ?

Alistair acquiesça.

—Ce sera pour longtemps, prévint-il. J'expliquerai à maman. Tu es sûr que ça ira ?

Les Vents du DestinWhere stories live. Discover now