Chapitre 53

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—Toujours aucune nouvelle d'Axel ? demanda Satia.

—Toujours rien, comme tu le sais déjà, répondit Lucas avec patience.

Ils avaient réservé la nuit dans une coquette auberge, sur la grande île au sud du continent principal de Massilia.

Demain, ils feraient les derniers kilomètres de route et arriveraient à Nacre, où vivaient les parents de Lypherin Veres. La cérémonie de mariage aurait lieu en fin d'après-midi, ce qui leur laissait le temps du voyage. Surielle, leur fille ainée, était déjà sur place. Elle était restée très proche d'Alistair, depuis la mission qui les avait réunis. Elle participerait à la cérémonie en tant que représentante d'Eraïm, le dieu qui veillait sur la Fédération des Douze Royaumes. Lysabel, leur benjamine – seize ans déjà ! – avait préféré voyager avec ses cousines.

Satia et Lucas avaient apprécié de se retrouver seuls pour ces quelques jours de voyage. Et ils les auraient davantage appréciés s'ils n'avaient pas été aussi inquiets pour leur fils.

Axel était censé se rendre sur Kléïto, le Sixième Royaume, pour prendre des renseignements sur l'évasion de Solarys. Le Niléen était dangereux, pour le peu que Lucas l'avait côtoyé. Il aurait dû être surveillé. Son évasion était incompréhensible. Lucas soupçonnait bien plus que de simples complicités là-dedans, d'ailleurs.

Mais Axel n'était jamais arrivé sur Massilia, l'étape suivant de son parcours, où il aurait dû déposer l'Envoyé Nicoleï qui revenait de son séjour chez les Maagoïs impériaux. Un séjour raccourci parce que le Messager Ishim, après avoir reçu des éloges par ses tuteurs impériaux, l'avait jugé apte à passer l'épreuve pour obtenir la deuxième Barrette.

C'était Itzal qui l'avait contacté, s'inquiétant de ne pas avoir de nouvelles, transmettant aussi l'inquiétude d'Ishim.

Plus étrange, Axel n'était pas joignable via le Wild.

Lucas avait dû essayer lui-même pour se convaincre qu'Itzal ne plaisantait pas. Son ancien Envoyé possédait le Don du Wild, était capable de communiquer avec tout animal lié au Wild, pas seulement son Compagnon. Raison pour laquelle il en avait cinq, d'ailleurs.

Mais même Iskor, son Compagnon, pourtant un phénix, à l'origine du Wild, n'avait pas pu joindre Telclet, le Compagnon d'Axel.

Quelque chose clochait.

Ils auraient pu croire Axel mort, mais leurs Compagnons avaient été catégoriques. Telclet était vivant, perceptible de façon ténue dans le Wild. Comme s'il s'était mis en retrait. Il ne répondait pas à leurs appels.

Lucas savait que la situation surprenait Iskor et que Satia était bien plus inquiète qu'elle ne le montrait.

Avec douceur, il caressa ses cheveux, déposa un baiser sur ses lèvres. Elle le serra contre elle, fort.

—Si nous n'avons toujours pas de nouvelle après la cérémonie, commença-t-elle.

—Nous irons le chercher, termina Lucas.


Les Vents du DestinWhere stories live. Discover now