Seryna: Fuis moi je te suis, suis moi je te fuis.

Partie 58

Seryna. 

Flash-Back. 

Je me suis donc assise faisant assez de bruit pour qu'elle sache que je suis toujours là. Avant d'attendre qu'elle n'ouvre la porte pour m'informer, à peine quelques minutes après j'ai entendu la porte s'ouvrir pour qu'elle me tende le bâtonnet.

- Putain...

J'ai encore une fois regardé le test pendant qu'elle se tenait à l'encadrement de la porte, le teint pale et le bras complètement appuyé contre le cadrant. On n'aurait dit qu'elle etait à deux doigts de l'évanouissement. 

Je lui ai rendu le test qu'elle m'a repris des mains avant de claquer la porte derrière elle pour enchainer les autres. Heureusement le premier etait négatif, une seule barre c'était affiché et vu la notice ça signifiait qu'elle n'était pas enceinte. 

J'ai attendu quelques minutes pour qu'elle se déicide à ouvrir mais elle ne le faisait pas, j'ai essayé de toquer mais pareil aucuns bruits. Je commençais à me dire qu'elle devait s'être évanoui de stresse en plein milieu de ses toilettes. J'ai attendu encore quelques minutes pour me décider avant d'ouvrir la porte toute seule. 

Ce que j'y ai vu m'a brisé le coeur, j'ai senti l'angoisse monter comme si il s'agissait de moi, comme si c'est à moi que cette descente aux enfers arrivait. 

Elle etait recroquevillé sur les toilettes le visage crispé, pour la première fois je la voyais pleurer à chaude larme sans aucune retenue. J'ai ramassé le test qu'elle avait laissé tomber par terre avant d'y voir les deux barres bien distinctes. 

Mon coeur a accéléré et les memes images qui devaient défiler dans sa tete défilaient dans la mienne. J'ai tenté de la réconforter comme je pouvais mais elle a violemment repousser mon bras en plantant son regard pleins de larme en moi. 

Hasna : DEGAGE, DEGAGE, DEGAGE ! *SNIF* J'AI PAS BESOIN DE TA PITIÉ LAISSE MOI DEGAGE ! LAISSE MOI-

- Parle moins fort tu vas rameuter tout le quartier. 

Hasna : J'EN AI PLUS RIEN À BRANLER J'AI FOUTU MON AVENIR EN L'AIR ! TU COMPRENDS OU T'ES TROP BOUCHÉ POUR L'ENVISAGER ?! J'AI PLUS RIEN ! RIEN DU TOUT *SNIF*

Je me suis éloignée comme elle voulait sans pour autant m'en aller, elle avait beau me dire de dégager elle me sortait ce qu'elle avait sur le coeur. C'était le plus important, je ne le savais que trop bien alors jouer ce rôle pour quelqu'un ne me dérangeait absolument pas. 

Hansa : J'AVAIS UN MEC IL S'EST BARRÉ ! UNE FAMILLE ELLE EST MORTE ! UNE DIGNITÉ JE ME LA SUIS FOUTUE DANS LE CUL PUTAIN DE MERDE ! 

Elle tremblait de tristesse, de colère, d'angoisse tout semblait se mélanger dans sa tete elle devait perdre les pédales. 

Hasna : JE ME SUIS LAISSÉE GUIDER COMME UNE CONNE, JE ME SUIS DONNÉE À CETTE ENFLURE COMME LA PLUS DOCILE DES GARCES ET MAINTENANT ! MAINTENANT JE RECOLTE CE QUE J'AI SEMÉ JE-JE 

Elle s'est arrêté avant de refondre en larme, et cette fois elle ne m'a pas repoussé. Je l'ai prise dans mes bras alors qu'elle était à même le sol de sa salle de bain. Elle me serrait fort comme si elle se raccrochait à moi, et je la serrais en retour. Elle me brisait le coeur, voir une fille aussi confiante qu'elle, aussi forte s'écrouler devant soi ça ne me laissait pas indifférente. J'avais presque l'impression de revoir son frère le soir où tout a basculé entre nous, le soir où il est rentrée à moitié inconscient. 

Hasna : ...J'ai pas besoin de ta pitié...

Pourtant elle ne me lâchait pas, au contraire elle me serrait plus fort et je le faisais en retour.