CHAPITRE 15 - intense chute

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Je laisse mes yeux se perdre dans l'immensité du ciel

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Je laisse mes yeux se perdre dans l'immensité du ciel. Ce jour si ensoleillé a la saveur des lèvres de Céleste. Je ne la connaissais pas il y a encore quelques semaines, et pourtant, c'est comme si je l'avais toujours attendue.

Je n'ai jamais rêvé d'un prince ou d'une princesse qui viendrait me chercher sur un grand cheval blanc. Juste d'une épaule sur laquelle me reposer. D'iris dans lesquels me plonger. De bras aux creux desquels me blottir. D'une âme à chérir.

Le sourire sculpté sur mon visage depuis que je me suis levée s'est effrité

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Le sourire sculpté sur mon visage depuis que je me suis levée s'est effrité.

Etincelle m'avait promis qu'elle viendrait aujourd'hui. Ce matin, à dix heures. Et treize heures après, elle n'a toujours pas donné signe de vie. Blottie dans mon lit, je me tourne et me retourne.

Je me sens si petite et seule, calée ici.

Est-ce que quelque chose de grave lui est arrivé ? Ou est-ce qu'elle n'a finalement plus envie de me voir ? Est-ce que rien de tout ça n'a d'importance à ses yeux ?

Peut-être. Sans doute.

Les questions martèlent mon crâne. Elles vont bientôt le fracasser. Je ferme les yeux et plante mon regard sur le mur. Je fuis du regard les moindres couleurs agressives. Je me concentre sur le néant de ce mur trop blanc. Je m'efforce de ne penser à rien. Jusqu'à-ce que le sommeil m'accueille entre ses bras réconfortants.

 Jusqu'à-ce que le sommeil m'accueille entre ses bras réconfortants

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Le tronc de notre arbre est vide.

Rien.

Maintenant, je regrette de ne pas avoir pris son numéro de téléphone. Je voulais lui demander hier, mais l'occasion ne s'est finalement pas présentée.

Je me sens vide.

Pour m'occuper l'esprit, j'ai finalement décidé de donner rendez-vous à Celia. Je retourne auprès d'elle. Elle a l'air intrigué.

— Qu'est-ce que tu faisais ? demande-t-elle.

— Rien du tout.

Elle hausse les épaules. Je la rejoins, assise dans l'herbe. J'arrache des poignées de fleurs et de feuilles. Demain, c'est la rentrée, mais je n'ai pas le cœur à étudier. Je voudrais bien en parler à Raphaëlle. Je le ferai demain soir, en rentrant.

Pour l'heure, je profite de la présence de mon amie.

— Donc, je voulais te parler de Barmé.

Et moi qui m'attendais à quelque chose d'intéressant. Je m'efforce de me concentrer sur ce qu'elle dit, mais n'y arrive pas. Il me semble qu'elle me parle de sa vie sentimentale avec Bartholomé. Mais est-ce qu'elle se soucie de la mienne ?

Elle continue son discours à grands renforts de gestes et de mouvements inutiles.

— Cyrielle, tu as l'air ailleurs.

— Oui, un peu.

Elle me jette un regard déçu.

— J'en ai assez, Cyrielle. Tu ne fais que ça, en ce moment. Tu adores quand on parle de toi, de ta petite vie. Tu adores quand je te pose des questions sur ton petit monde intérieur, ton univers comme tu l'appelles. Mais dès qu'il s'agit d'autre chose, tu disparais ! Etrange, non ?

Je ne réagis pas, un peu sonnée par ce flot de reproches.

— Je peux comprendre que ce que je dis ne te passionne pas forcément, mais c'est important pour moi. Je fais de mon mieux, pour être là pour toi, pour être toujours disponible...

Elle hausse un peu la voix.

— Mais toi, tu t'en fous, hein ?

Je reste figée.

— Réponds, Cyrielle.

— Je ne sais pas.

Elle me contemple un moment. Puis, sans crier gare, elle prend sa veste et se lève. Elle s'éloigne, avant de se retourner une dernière fois :

— T'es juste une sale égoïste.

Et elle s'en va.

Je hausse les épaules. Elle reviendra.

Je me lève et pars dans la direction opposée. Je ne réalise pas ce qu'il vient de se produire. Celia. Celia qui n'ose jamais rien dire, la douce Celia, la gentille Celia. Depuis quand pense-t-elle tout ça ? Je ne suis pas égoïste.

Elle reviendra.

Mes pensées dévient vers Céleste.

Elles reviendront.

Je sors mes écouteurs et les enfonce dans mes oreilles. Je monte le son pour sentir la guitare exploser dans ma cage thoracique. La voix du chanteur s'infiltre dans mon cerveau. Fait bouillir mon sang dans mes veines.

Marcher m'ennuie.

Je veux voler.

Nuages et étincellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant