Le 3eme Prénom

Chapitre 34

Charly

Je n'osais pas bouger. Je devais sûrement partir, avant qu'elle ne se réveille, pour éviter LA discussion gênante. Mais quelque chose me poussait à rester.

J'humidifiais régulièrement mes lèvres sèches sans retirer mon bras de sa hanche.

Après tout nous n'avions rien fait !

Je ne voyais que son dos et ses cheveux encore plus emmêlés que la veille.

J'avais simplement réalisé hier que j'avais besoin de quelqu'un, d'elle.

J'entendais son souffle et les battements de son cœur. J'osais à peine respirer et ne me permettais pas de bouger, de peur de la réveiller.

J'étais faible.

Soudain, elle se mit à remuer, étendit ses bras en se mettant sur le dos puis se tourna vers moi. Ma main se trouvait toujours sur sa hanche et personne ne semblait s'en soucier. Elle cligna quelques secondes des yeux avant de froncer les sourcils, oubliant sûrement pourquoi je me trouvais dans le même lit qu'elle. Puis elle lâcha un soupire et se détendit.

« Salut...

- Salut... murmurai-je en la contemplant. »

Ses yeux paraissaient plus clairs avec la lumière et me fixaient avec insistance. Elle me semblait parfaite, comme si je la découvrais pour la première fois. J'adorais de savoir qu'elle se réveillait à mes côtés sans même qu'il se soit passé quoi que ce soit. Je me sentais bien. C'était ce que je voulais, elle et moi, et personne d'autre. Nous, je voulais un nous.

« Tu as finalement réussi à dormir ? me questionna-t-elle doucement en glissant sa main droite sous l'oreiller. »

Je hochai la tête.

« Merci d'avoir accepté que je dorme avec toi.

- C'est rien, sourit-elle avec douceur. »

Un léger sourire se dessina sur mes lèvres.

« Quoi ? Qu'est-ce que tu regardes ?

- Toi. »

Elle se mordit la lèvre inférieure en baissant les yeux.

« Pourquoi ?

- Tu es belle. »

Elle ne put s'empêcher de sourire et rit légèrement.

« Arrête Charly ! »

Je ris à mon tour quelques secondes avant de me remettre à la regarder.

« Charly ?

- Mmh ?

- Tu pues de la bouche. »

J'explosai de rire et me mis sur le dos, retirant ma main de sa hanche tandis qu'elle se moquait toujours de moi. Soudain la porte s'ouvrit.

« Eh ! Kian, tu sais où est passé Charl... »

Hack s'arrêta en nous voyant dans le même lit.

« Hack, ce n'est pas c... commença Kian.

- Vous me dégoutez, la coupa-t-elle en sortant.

- Hack ! »

Kian sortit du lit rapidement pour courir maladroitement après son frère. Quant à moi, je jurais de désespoir en mettant mes mains devant mes yeux. Qu'est-ce qu'il allait encore aller raconter !?