Le 3eme Prénom

Chapitre 47

Kian

- Comment va-t-elle ? Ses signes vitaux sont bons, elle est en excellente santé.

- En excellente santé ? Vous êtes sûre ? Elle a vécu à l'extérieure pendant des mois.

J'ouvris brusquement les yeux à l'entente de cette voix. J'ouvris la bouche pour respirer mais quelque chose entravait ma gorge, me donnant envie de vomir. Alors que je haletais, je tentai de prendre appuie pour me relever mais mes mains glissèrent sur du duvet. On saisit mes bras et je me retrouvai plaquée contre le duvet. Immédiatement je me braquai et redoublai d'ardeur pour tenter de me redresser, même si j'ignorais encore où j'étais ou ce qui avait pu se passer. Je me sentais vaseuse, lourde. Ma vision, d'abord floue, devint de plus en plus nette. C'était comme si je portais un masque de plongée.

- Donnez-lui un calmant ! Tout de suite !

Je sentis une légère pression sur mon bras et je me sentis brusquement encore plus lourde. Avant de replonger dans les ténèbres, je parvins à discerner le visage de ma mère, penché au-dessus de moi.

****

- Kian ! Kian ! Réveille-toi !

Je grognai. Je manquai de gémir en roulant sur le côté. Le matelas était bien moins confortable que prévu.

- Kian !

Je clignai des yeux tout en me redressant lentement. Mon entourage était si blanc que mes yeux me brûlaient. Il me fallut quelques secondes pour parvenir à m'y habituer. Je me trouvais dans une pièce totalement blanche, les murs, le sol, le plafond, les draps et le lit. Tout ce qui m'entourait était blanc. Il n'y avait pas de fenêtre, mais une grande vitre sur chaque mur latéral me permettait de voir l'intérieur des pièces d'à côté. Je m'assis dans le lit et passai ma main dans mes cheveux. A ma grande surprise, mes doigts n'accrochèrent pas les innombrables nœuds accumulés au fil des road-trip, mais glissèrent sans problème. Mes boucles n'avaient jamais été si douces et si soyeuses. Je m'extasiai silencieusement sur la propreté de ma peau, brûlée par le soleil puisque l'écran total n'avait pas été l'une de mes priorités ces derniers mois, mais lisse, nette, agréable au toucher. J'avais bien pris de longues douches à l'ampoule, mais elles ne m'avaient pas désincrustée comme je l'étais à cet instant. Je portai ensuite plus grande attention à ma tenue. Je portais un espèce de pyjama blanc, sans forme, agréable à porter.

- Kian !

Je me tournai vers la baie vitrée à gauche du lit. Hack se trouvait de l'autre côté, dans une pièce similaire. Derrière la baie vitrée à droite se trouvait Silver.

- Qu'est-ce que... Qu'est-ce qui s'est passé ?

Je déglutis. Ma gorge sèche me donnait une voix enrouée.

- On était dans l'hôpital, on s'apprêtait à descendre retrouver les autres quand on a trouvé des espèces de petites boites dans le couloir qui faisaient de la fumée et après c'est le trou noir.

- Okay... Okay...

Je lâchai un long soupire en repassant mes mains dans mes cheveux incroyablement doux.

- Ça fait combien de temps qu'on est là ?

- Aucune idée, souffla Silver. On vient de se réveiller.

- Il n'y a pas les autres ?

Je n'eus pas trop de mal à me lever. Les chambres de Silver et Hack possédaient elles aussi des baies vitrées donnant sur d'autres pièces, vides au premier abord.

- Non, ils ont peut-être réussi à s'échapper.

- J'espère pour eux, soupirai-je en m'avançant.