Le 3eme Prénom

Chapitre 37

Kian

En moins d'une minute, nous étions tous déjà en train de les descendre tour à tour. La difficulté ne se trouvait pas dans leurs mouvements ou même dans leur riposte, mais plutôt dans le nombre. A six, contre les centaines et centaines de robots qui nous bloquaient le passage, c'était long. Charly avait repris sa technique des pieds conducteurs et attaquait donc lui aussi, le buste passé par la fenêtre. Lorsque nous passions à côté de petites ruelles ou à des croisements, nous constations que là aussi, des novots nous attendaient. Le plus perturbant dans tout ça, c'était l'espèce de silence qui régnait. Les robots ne contrattaquaient pas, ne bougeaient pas. Ils se laissaient anéantir sans broncher, sans quitter leur emplacement initial, même lorsque le bus leur roulait dessus. Je finis par m'arrêter tandis que les autres poursuivait l'attaque en prêtant attention à un cadavre de robot sur le sol. De la mousse ? Lors des précédentes attaques de Novus, les robots, une fois percés, laissaient voir des rouages, des circuits, un système mécanique. Mais ce que je distinguais, s'échappant des ventres écrasés par les roues des robots, n'était autre qu'une espèce de rembourrage compacte.

« Arrêtez ! »

Les rues se trouvant être particulièrement silencieuses, tout le monde m'écouta sans que j'aie à hausser la voix.

« Quoi ?

- Ça ne sert à rien. Ce ne sont que des mannequins. »

Charly ralentit et Nyx attrapa une tête au passage qui se décrocha immédiatement du reste du corps du robot. Elle le ramena dans le véhicule tout sourire.

« Je devrais peut-être la garder en souvenir, non ? »

Delta ne prit même pas une seconde à l'imiter, avant de la lancer à Silver qui sourit à son tour.

« Charly ! Ramène un super souvenir à Mindy et prend lui ça !

- On n'est pas là pour le tourisme ! En gros on ne risque rien, ils sont tous faux ? »

Je m'avançai jusqu'à lui alors que les jumeaux cueillaient les têtes sur tous les robots alentours, les entassant au fond du bus. Quant à Nyx et Nachos, ils les regardaient faire, pour elle avec incompréhension et pour lui avec désespoir.

« Accélère. »

Il ne se fit pas prier. Après s'être réinstaller sur son siège, il appuya sur l'accélérateur, poussant le bus à son maximum. Malgré le fait que ces milliers de mannequins devraient nous inquiéter, on pouvait lire sa frustration due à la faible vitesse sur son visage. C'était perturbant de voir cette marée d'ennemis complètement inoffensifs. C'étaient des répliques exactes des originaux, traits pour traits, c'était sûrement pour cela que nous n'avions pas cherché à creusé leur inactivité.

« Pourquoi ? Pourquoi avoir implanté cette fausse armée au milieu de New-York ?

- Peut-être que c'était pour dissuader les rebelles d'aller dans ce coin-là, hasarda Charly sans quitter le passage des yeux.

- Alors qu'y a-t-il à cet endroit ? Et depuis combien de temps sont-ils là ? Ils auraient pu tomber avec le vent, ou se désarticuler avec les intempéries, mais ils sont tous intactes ! Et puis ça prend du temps de placer autant de mannequins ! »

Charly ouvrit la bouche pour répondre, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Je finis par appuyer mes coudes sur le tableau de bord.

« Tu penses qu'ils auraient pu les placer ici juste après le message de Dominic Preston pour nous dissuader d'aller à l'aéroport ?