Chapitre 46

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Charly

Le lendemain, Kian ne put se résoudre à retourner à l'ampoule pour ramener Alérys et Hack, pour le plus grand bonheur de ces derniers. Ainsi, ils prirent entièrement part à la mission. Hack avait interdiction de quitter la voiture à moins qu'elle ne le lui en ait donné elle-même l'autorisation. Nous avions formé des duos afin de veiller les uns sur les autres. Kian veillait sur Hack, les jumeaux s'assuraient l'un l'autre, Peter et Alérys faisaient équipe et Nyx et moi formions donc le dernier binôme. Kian nous avait expressément mis ensemble afin de tenter de faire disparaitre la haine de la jeune fille à mon égard. Le but n'était pas qu'elle oublie soudainement ce que les profiteurs ont pu lui faire, mais qu'elle apprenne à me supporter.

Au matin, nous avions repris notre route pour Winchester. Les jumeaux, Alérys et Peter étaient restés dans le véhicule noir et Hack et Nyx nous avaient rejoint dans le rouge. L'ambiance craignait et c'était peu de le dire. Même si Hack pouvait rester, il n'avait pas le droit à la parole, Kian le coupait dès qu'il ouvrait la bouche. Quant à Nyx, elle refusait de parler et dès que je tentais une approche, son regard noir me dissuadait de toute approche. Nous passions donc en boucle un CD de musique pop que personne n'aimait. Mais c'était toujours mieux qu'un silence pesant. Par chance, Winchester n'était qu'à une demi-heure de Boston et nous pûmes rapidement échapper à cette ambiance pesante. Les passagers de l'autre voiture semblaient, eux, avoir passé un bon moment, ils riaient encore en sortant du véhicule, devant l'hôpital.

- Alérys et Peter, vous prenez la réserve. Charly et Nyx vous vous occupez des urgences. Les jumeaux, Hack et moi nous occupons des chambres des patients et des salles d'opération. On se retrouve à onze heures devant le bâtiment.

Nous approuvâmes tous et nous divisâmes rapidement. Alors que je m'apprêtais à emprunter un couloir, Nyx me stoppa froidement.

- On ne peut pas passer par là.

- Le panneau indique que les urgences sont par-là, la contredis-je.

- On ne peut pas y accéder par-là.

- Qu'est-ce que tu en sais ?

- J'ai regardé au bout du couloir, grinça-t-elle.

Je fronçai les sourcils, fit quelques pas en direction de la double porte et constatai qu'effectivement, on avait fait tombé plusieurs meubles de l'autre côté, peut-être pour résister à une attaque de novots. Je dus ravaler ma fierté pour la suivre à l'extérieur où nous rejoignîmes l'entrée extérieure réservée aux ambulances. Cependant, celles-ci étaient également fermées par un cadenas.

- C'est bon, il suffit d'enfoncer la porte avec une voiture.

Je m'approchais déjà d'une ambulance garée en désordre quand elle explosa le cadenas en deux coups secs avec la crosse de son arme.

- Vous, les profiteurs... Toujours obligés de faire le plus de dégâts possibles, siffla-t-elle en passant les portes.

Je fermai quelques secondes les yeux avant de la suivre. Les urgences présentaient le même état de délabrement que le reste de la ville. Du sang tâchaient par grosses flaques plusieurs draps et matelas. Un chariot de réanimation était renversé au travers de la pièce. Il était évident que cette salle avait un jour servi d'abris pour un, peut-être même plusieurs groupes, et étant donné la quantité de sang présente sur certains lits, on en déduisait facilement qu'ils n'avaient pas tous survécu.

- J'espère qu'on ne tombera sur aucun cadavre.

Nyx se retourna sans dissimuler son agacement et pointa plusieurs chevets du doigt.

- Tu vois ces lits, profiteur ? Ils n'ont plus de draps.

Je haussai un sourcil, attendant la suite de ses explications.

Le 3eme PrénomWhere stories live. Discover now