Chap. 48

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-Jean est un gosse, et Urbain une brute. Moi je ne suis ni l'un ni l'autre.

Lentement, Colombe se retourne face à lui, crispée:

-Qu'est ce que... qu'est ce que tu veux dire?

Il s'approche un peu plus d'elle, doucement.

-Je veux juste dire, que eux ne peuvent ni te satisfaire, ni faire preuve de douceur. Mais tu n'es pas pour autant destinée à rester malheureuse.

Colombe fait un pas en arrière en sentant la tension entre eux. Elle doit se faire violence pour ne pas faire une grimace, ou éclater de rire. Il s'approche encore d'elle. Leurs corps sont tout proches, ils se frôlent. Que compte-t'il faire?
Doucement, il tend sa main vers elle et vient prendre la sienne entre ses doigts. Il s'approche tout contre elle et penche son visage sur le siens pour l'embrasser.
Colombe se laisse faire. Essayer de résister physiquement aux hommes lui a passé depuis longtemps.

-Tu sais, je peux leur interdire de te toucher.
-...Ce qui impliquerait que toi tu me touches à la place, n'est-ce pas? dit-elle avec détachement.

Il fronce les sourcils et lui lâche la main.

-Je pensais que tu aurais préféré. Que tu avais envie peut être même. Après tout... nous nous entendons bien tous les deux.
-Une queue est une queue. Je me moque bien de savoir laquelle vient me voler mon propre corps. Et non, nous ne nous « entendons » pas bien. Je suis ta prisonnière et tu es mon geôlier. Aucune sympathie de ma part ne pourra jamais naître de cette relation. Et même si ça avait été le cas, cela va peut être te surprendre, mais je ne veux pas sucer toutes les personnes avec qui je m'entends bien.

La mâchoire de Tristan se crispe, son poing de serre et son regard se durcit plus que jamais. Pendant un instant, Colombe sent qu'il va la frapper pour avoir osé être si ingrate et cruelle. Mais avant qu'il n'est le temps de faire quoi que ce soit, un cri d'homme les tire de leur tête à tête. Colombe fait volte face, le regard a l'affût du moindre mouvement dans les arbres.

-...Qu'est-ce que c'était?
-Jean.

Que se passe t'il? Colombe sent la peur l'envahir. Elle recule lentement.

-Je vais aller voir. Toi tu restes ici.

Et sans lui demander son avis il l'attrape par le bras, la plaque contre un arbre et l'y attache par les poignets avec une corde.

-Non. Non ne fais pas ça!

Elle tire sur l'attache, essayer de l'en empêcher, mais il parvient sans mal à la maîtriser.

-Calme-toi. Il ne va rien t'arriver si tu restes silencieuse et calme.
-Détache-moi je te dis!
-Ferme la. On terminera notre conversation lorsque je reviendrai.

Et sans lui laisser le temps d'essayer de le convaincre, il disparaît dans la forêt.
Colombe tire de toutes ses forces sur ses liens. Et si c'était des loups? Ou quelque chose de pire encore? Le cri avait été saisissant. Colombe ne veut pas mourir. Pas après tout ça, pas maintenant.
Avec ses dents, elle tente de dénouer le noeud. Tristan a de la force, mais il était pressé, il n'a pas pris soin de faire un noeud suffisamment sécurisé. Après cinq bonnes minutes à triturer la corde encore et encore, elle la sent enfin se desserrer autour de ses poignets. La jeune femme parvient à libérer ses mains. Elle se précipite alors sur son sac, réalisant que c'est maintenant sa meilleure chance pour s'enfuir loin de ces trois hommes et retrouver sa liberté.
Mais alors qu'elle relève les yeux devant elle pour se mettre à courir, elle se retrouve nez à nez avec un homme armé et casqué. Elle fait volte face pour fuir dans l'autre sens mais un second est derrière elle. En fait, elle réalise qu'elle est complètement encerclée par tout un groupe. Qui sont-ils? Que veulent-ils?

Soudain, d'autres hommes sortent du bois, et jettent à genoux sur le sol les trois frères bâillonnés et les poignets attachés.

ColombeWhere stories live. Discover now