- 9 -

243 28 0
                                    

   Les cours se déroulèrent normalement, du moins les trois premières heures. Kynriel était maintenant en cours d'histoire et surveillait du coin de l'œil Kineo qui l'avait évité tout le reste de la matinée. Cal leur jetait de temps à autre des regardes, quelque peu surpris, par le silence entre ses deux amis. Son cousin refusait de lui adresser la parole et gardait bien ses manches baissées pour que personne ne puisse apercevoir les bracelets. La jeune fille ne parvenait pas à effacer de sa mémoire la manière dont-il s'était dégagé de son contact et s'était empressé de baisser ses manches. D'un pas rapide, Kineo avait rejoint le le lycée avant même qu'elle ne puisse lui parler de ses propres bracelets, laissant sa cousine seule. Pour une fois Kynriel n'avait pas sorti son portable durant le cours et surprit le professeur Quinzel qui lui décochait de temps à autre des coups d'œil afin de déterminer s'il rêvait ou non. Ne supportant plus le malaise qu'elle ressentait envers son cousin, l'adolescente déchira un morceau de papier de son cahier et écrit quelques mots.

" Kineo, il faut qu'on parle. Arrête de m'éviter. "

Elle plia en quatre le petit papier qu'elle lança adroitement sur la table de son cousin. Kineo regarda le projectile surpris puis lui lança un regard méfiant tandis qu'elle l'encourageait à l'ouvrir d'un mouvement de tête. Il poussa un soupir et déplia le message. Quelques secondes lui suffire pour rédiger une réponse qu'il renvoya aussitôt. Avide, elle ouvrit le plus vite possible le message.

" Il n'y a rien à dire Kynriel... Et je ne t'évites pas ! "

L'intéressée leva les yeux vers lui, septique. Comme si elle allait gober ce qu'il disait ! Elle lui lança son mot sur la joue cette fois pour montrer son agacement alors qu'il poussait un petit cri de protestation qui attira l'attention de son voisin de devant, à savoir Cal. Kineo renvoya sa réponse à la jeune fille qui constata qu'il avait écrit juste en-dessous de sa réponse.

" Il faut qu'on parle de ces bracelets. Le jeu dont tu voulais me parler s'intitule Destiny n'est-ce pas ? "

" Il n'y a rien à dire là-dessus, oubliez-les. Efface de ta mémoire tout ce que j'ai pu te dire ce matin et ne va pas sur ce jeu, s'il te plaît. "

Kynriel était quelque peu touchée que son cousin se soucie autant d'elle, malheureusement il était trop tard. Il lui lança un regard pour juger sa réaction et elle en profita pour remonter les manches de sa veste afin de lui montrer ses propres bracelets. Le visage de Kineo avait pris une étrange teinte livide, ses yeux étaient totalement écarquillés de frayeur.

— Mademoiselle Wayne, je suis très heureux que pour une fois, vous ne sortiez pas votre portable pour jouer durant mon cours mais évitez s'il vous plaît de distraire l'attention de votre cousin, lança le professeur qui s'était arrêté d'écrire pour les regarder, il n'a pas les mêmes facilités que vous...

— Pardonnez-moi Monsieur. J'étais juste en train d'expliquer à Kineo comment autant d'événements avaient pu toucher les civiles, cela n'arrivera plus.

Tous les élèves se tournèrent vers la jeune fille tandis que le professeur l'observait bouche bée. C'était bien la première fois qu'elle s'excusait en public et cela ne passait visiblement pas inaperçu. Elle soutint néanmoins le regard de l'enseignant jusqu'à ce que ce dernier se racle la gorge pour continuer son cours. Kynriel reporta son attention sur son voisin qui continuait de la fixer.

— Écoute, on doit absolument parler de tout ça après le cours, il y a quelque chose de louche avec ce jeu, lui murmura-t-elle.

Il hocha la tête pour approuver et ils restèrent tous deux silencieux. Cinq minutes avant la fin, Mr. Quinzel permit aux élèves de sortir plus tôt. Impatience de parler avec Kineo, la jeune fille rangea rapidement ses affaires dans son sac et s'apprêtait à sortir lorsque la voix de son professeur lui demanda de rester un peu. Elle laissa les autres élèves passer devant et rejoignit rapidement le grand bureau en bois placé juste devant le tableau.

— Je constate que le week-end vous a permis de réfléchir plus en profondeur sur ce qui s'est passé vendredi, lança-t-il.

— Absolument pas, répliqua-t-elle avec une once de défi.

— Qu'est-ce donc alors ?

— Rien. Je suis juste trop fatiguée aujourd'hui pour pouvoir supporter de longs discours malgré tout, même quand je me tiens sage il y a toujours des personnes mécontentes...

— Votre langue ne me paraît pas trop fatiguée si vous voulez mon avis. – Il fit une courte pause accompagnée d'un sourire moqueur- La dernière fois que vous étiez réellement fatiguée, la capuche de votre sweat recouvrait votre tête posée sur la table. Vous écoutez également de la musique afin de ne pas être dérangée par d'éventuelles nuisances.

L'enseignant la connaissait trop bien.

— La musique permet à mon cerveau de rester calme et ne pas se poser des milliers de questions à la minute, répondit-elle.

Kynriel surveillait du coin de l'œil la pendule. Il restait trois minutes avant que la sonnerie ne sonne l'heure du déjeuner. Trois minutes pour en finir avec cette discussion qui devenait de plus en plus agaçante. Le professeur Quinzel suivit son regard et poussa un soupir.

— Vous avez déjà pensé à consulter un spécialiste pour votre addiction aux jeux ?

— Je... Je vous demander pardon, un spécialiste ?

— Oui. Vous savez forcément ce que c'est voyons avec des connaissances telles que les votre.

— Je sais ce qu'est qu'un spécialiste oui, mais je n'en aurais pas l'utilité et je ne...

La lycéenne se tut et porta la main à sa poitrine. Quelque chose la faisait terriblement souffrir au cœur comme si quelqu'un lui plantait un couteau ou autre. Elle essaya tant bien que mal de reprendre sa respiration.

— Et...merde...

— Mlle Wayne que se passe-t-il ?! Mlle Wayne ?!

Kynriel tomba sur les genoux tendit que la douleur se faisait de plus en plus intense. Il lui était maintenant difficile d'essayer de reprendre sa respiration et ses bracelets la brûlaient aux poignets. Tout se faisait flou autour d'elle, elle ne parvenait même plus à entendre ce que disait l'adulte à côté d'elle. Alors, la sonnerie de 12 :00 retentit et tout devint noir. 


***

Pardonnez-moi pour le retard ! >.< 

DestinyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant