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Arthur Wayne posa sèchement le dossier sur la table, faisant sursauter sa fille. Cette dernière n'avait pas pour habitude de voir son géniteur dans un tel état. D'ailleurs, Kynriel n'avait pas l'habitude de le voir tout court... aussi se retrouver face à lui était troublant et attrayant à la fois... Le père de famille semblait se contenir d'imploser.

— Comment peux-tu me faire autant honte ? finit-il par demander après une minute de silence qui sembla durer une éternité pour la jeune fille.

Cette dernière observa avec défi son géniteur avant de hausser les épaules. Voilà bien des années qu'elle ne se préoccupait plus des désirs de son père, ce n'était pas aujourd'hui que cela changerait.

— Tu te ris de cela Kynriel, cependant si tu continues ainsi, tu perdras cette couronne que tu penses porter.

— La couronne ne bouge pas tant que j'arrive à bien bouger les pions...

Il frappa du poing sur la table.

— Sauf que nous ne sommes pas dans un de tes foutus jeux ! Tu es dans le monde réel, un univers qui te mangera si tu continues à te comporter ainsi.

Que ce soit dans la réalité ou dans la fiction, l'on avait toujours le risque de se faire manger. L'existence était un combat perpétuel auquel nul ne pouvait réellement échapper si il voulait gravir les échelons de la sociétés.

— Quelle importance ? Peu importe ce que je ferais, à tes yeux je resterais toujours cet être imparfait.

Arthur eut un rire nerveux avant d'avaler d'une traite son verre d'eau. Était-ce vraiment de l'eau au moins ? Kynriel l'espérait, auquel cas le peu de patience qui restait à Arthur Wayne risquait fort de ne pas faire long feu.

— C'est vrai, tu es bourrée de défauts Kynriel, dont l'orgueil. Tu peux dominer tout le monde, je m'en moque, mais tu n'auras pas ce pouvoir avec moi, pas tant que je serais chef de cette famille.

Cette fois, la jeune fille eut un sourire moqueur.

— Et combien de temps cela durera, père ?

— Serais-tu en train de me défier ?

— N'est-ce pas vous qui avait commencé en louant cette chambre d'hôtel pour deux personnes le mois dernier ?

Arthur se figea sur place, dardant des prunelles meurtrières en direction de sa fille qui ne lui laissa pas le temps de se défendre.

— Oh oui, j'imagine que la charge de travail doit être éprouvante, surtout sous le chemisier de votre secrétaire.

Un claquement sec résonna. Kynriel redressa la tête, toujours cette lueur de défi dans les yeux. Elle savait que son père attendait qu'elle montre un signe de faiblesse qui le rendrait victorieux, mais ce n'était pas son genre. Aussi, l'adolescente passa outre de la brûlure sur sa joue.

— Je t'interdis de me parler sur ce ton, ordonna-t-il le ton menaçant.

— Serais-ce de la crainte que je perçois dans votre voix ? Détendez-vous, je ne dirais rien à mère, inutile qu'elle souffre de votre manque d'humanité.

Il croisa ses mains qu'il observa quelques secondes avant de reprendre la parole.

— Tu me considères comme un monstre, cependant rappelles-toi que les chiens ne font pas des chats. Ce manque d'humanité tu en as hérité, ma fille.

Kynriel tira sa chaise vers l'arrière en se levant. Elle se pencha un peu, surplombant son père.

— Encore faudrait-il que je vous considère comme mon père.

— Qu'importe c'est dans ton sang.

— Le sang ne fais pas tout sans le sentiment de reconnaissance, actuellement vous n'êtes rien de plus qu'une illusion.

Kynriel se dirigea vers la porte, l'ouvrant avec toute la dignité qu'il lui restait encore. La voix de son père sonna au loin, comme une sorte d'avertissement.

— N'oublies pas Kynriel, c'est notre passé qui nous définit et le tient est bourré d'erreurs.

Sans répliquer, elle claqua la porte avant de s'appuyer contre le mur voisin le souffle court. 

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Petite parenthèse pour dire que Destiny est nominée aux Wattys 2018 ! Très bonne suprise owo

DestinyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant