Destiny

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Un an plus tôt. 

 De nombreux cris raisonnaient aux tympans de Kynriel qui se massait les tempes d'une main tout en essayant de l'autre de retenir son livre qui glisser de ses genoux. Quelle idée aussi de se rendre dans la salle de sport ! En même temps, il faut dire qu'elle n'avait pas réellement eut le choix, c'était ça où Kineo ne lui rendait pas son portable... le fourbe ! Tiens d'ailleurs quant-on parle du loup...

— Kynriel !

L'intéressée lui jeta un regard noir, qui voulait-il que ce soit ? Elle devait bien être la seule que l'on faisait chanter pour rester dans cette maudite salle. Essoufflé, son cousin s'assit lourdement sur le banc à ses côtés tentant de reprendre son souffle. Son maillot était en sueur, tandis que ses cheveux, plus rebelles que jamais, partaient dans tous les sens. Il posa sa main humidifiée par le sueur sur l'épaule de l'adolescente.

— Tu comptes rester là tout la journée ? Allez viens jouer avec nous.

— Non. Tu m'as déjà traîner ici de force, tu ne penses pas que je vais céder à un autre de tes caprices...

Il tenta de l'amadouer en faisant ses yeux doux, mais ce genre de combine n'avait aucun effet sur elle. Poussant un soupir, Kineo choisit d'utiliser des mots qui auraient sûrement plus d'impacts.

— N'oublies pas que j'ai ton téléphone en otage...

— Kineo si tu ne veux pas que j'arrache la porte de ton casier pour le récupérer tu ferais mieux de la boucler. Pourquoi tu retournes pas jouer histoire d'être fatigué au point de ne plus pouvoir parler ?

Le jeune homme appuya son dos contre le mur en buvant une gorgée d'eau à travers sa gourde. Il avait entassé une grande partie de ses affaires à côté de Kynriel...

— Chère cousine, tu ne fais vraiment aucun effort pour te sociabiliser... C'est l'occasion rêvée, profites-en !

— J'ai dis non.

Son ton était sans appel. Il s'apprêta à répliquer, mais ses camarades l'appelaient pour qu'il reretourne jouer et puis de toute façon, Kynriel s'était replongée dans la lecture de son roman... du moins jusqu'à ce qu'un ballon vienne le heurter de plein fouet. En soupirant, elle leva les yeux vers le lycéen qui s'approchait à petite foulée, un sourire radieux aux lèvres. Visiblement, cet idiot avait l'air satisfait de sa bêtise...

— Excuse-moi ! Tyler ne sait vraiment pas viser... Il ne t'a pas touché au moins ? dit-il tout en se baissant afin de reprendre son souffle.

— Non, répliqua-t-elle avec une certaine froideur.

— Cool !

Il se pencha pour ramasser le ballon qu'il renvoya à un membre de son équipe avant d'observer le livre.

— Macbeth ? J'aime trop ce livre !

— J'en suis heureuse pour toi...

— T'es pas du genre à lire Twilight ou Journal d'un vampire, hein ?

— C'est pas mon truc non... trop gnangnan.

Le jeune homme s'étira, toujours ce sourire aux lèvres qui agaçait de plus en plus Kynriel.

— Je te comprends, rien ne vaut qu'un bon grand classique littéraire !

— Hé Caliban ! Tu comptes camper là-bas ou tu reviens jouer ?

Un des membres de l'équipe de basket semblait visiblement agacé que son camarade perde du temps à papoter.

— Tu ferais mieux d'y aller Caliban, dit Kynriel replongeant une énième fois dans son livre.

— Ouais... au fait appelle-moi plutôt Cal, Caliban ça fait vraiment nom à rallonge !

Il retourna sur le terrain, joyeux comme un saint et se remit à jouer. Kynriel ferma finalement son livre et l'observa quelques secondes. Cet échange était mine de rien assez étrange aux yeux de l'adolescente. C'était bien la première fois qu'un inconnu se montrait aussi amical avec elle... et étrangement Kynriel en ressentait une certaine satisfaction. En soupirant, elle ramassa ses affaires et se dirigea vers les vestiaires, tant pis si Kineo gardait son portable, en rentrant à la maison rien ne l'empêcherait de se rabattre sur son pc. Alors qu'elle s'apprêta à saisir sa veste, une main se posa sur son épaule, la faisant sursauter. Faisant volte-face, Kynriel se retrouva nez à nez avec Quinn ainsi que ses deux habituelles acolytes, alias miss acné et miss pompon-girl.

— On t'a vu parler avec Caliban, commença Quinn, l'air plus menaçante que jamais.

— Bonjour Quinn, je suis moi aussi ravie de te voir. C'est pour quoi cette fois ? lança avec ironie Kynriel.

Son interlocutrice serra les dents, elle avait visiblement du mal à se contenir.

— Tu crois que parce que tu es la plus intelligente, tu peux tout te permettre ?

— ...

— Pauvre trésor qui ne comprend rien à la vie... Dire que Kineo s'entête à vouloir t'intégrer.

— Crois-moi, depuis le temps que je lui dis d'abandonner... qui voudrais s'intégrer parmi vous ?

Quinn saisit son tee-shirt, d'une poigne féroce, plus que Kynriel ne l'avait imaginé. Depuis son entrée au lycée, la jeune femme avait tout fait pour ne pas se retrouver de nouveau nez à nez avec son ennemie du collège. Visiblement aujourd'hui, son manque de vigilance allait lui coûter....

— Je commence à en avoir marre que tu me prennes de haut !

— C'est pas moi qui suis venue te chercher, répliqua Kynriel.

— Tu veux peut-être que je te rafraîchisse la mémoire sur ce qui se passait au collège quand tu défiais quelqu'un ?

— Ouais Quinn, vient on lui rafraîchit la mémoire !

Kynriel n'appréciait pas du tout la manière dont le mot « rafraîchir » était prononcé. Quinn aborda un sourire féroce face aux encouragement de ses amies. Les doutes de la joueuse furent confirmé lorsque les deux autres filles l'empoignèrent pour la mettre sous l'une des douches des vestiaires.

— Oh ! Le retour de ces petits jeux mesquins, que le niveau est bas Quinn...

— La ferme !

Elles l'empoignèrent de sorte à ce que Kynriel soit la seule touchée par l'eau glaciale. La lycéenne serra les dents tandis que l'humidité imbibée ses vêtements. Elle posa ses prunelles chocolats sur son adversaire.

— Un beau jour Quinn, tu vivras une humiliation telle, qu'il te sera presque impossible de te relever. Et ce jour-là, je ne me contenterais pas uniquement de rire de toi, je t'écraserais comme une vulgaire fourmi.

— Je croyais t'avoir dit de la fermer !

Elle lui assena un coup de poing dans le ventre qui coupa le souffle à Kynriel qui tomba sur les genoux. La jeune femme tenta de reprendre son souffle tandis que l'eau se coupait et que ses tortionnaires partaient, enfin.