20 : Le Temple d'Ysgrith

137 29 18
                                    

Le groupe trouva enfin, à l'aide des indications fournies par la carte des rats, l'entrée du si convoité temple de la frontière de l'Ysgrith.
La piste menait vers une pente assez douce, plongeant sur plusieurs mètres dans le sol entre deux parois parallèles. Au fin fond de la crevasse, deux colonnes de marbre formaient une arche identique à celle du temple de Carmin.

Ils et elle laissèrent leurs chevaux devant l'arche, et pénétrèrent le sanctuaire séculaire. La profondeur du temple ne permettait pas aux rayons de soleil de s'imposer dans l'enceinte du sanctuaire, et donc aux explorateurs de distinguer les motifs des gravures des murs.
Paulin cogna du pied un objet, au sol. Il se pencha pour le ramasser. Le tâtonnant, il lui découvrit un aspect lisse et sphérique, avec cependant des disparités sur une face, dont des bosses et des creux assez profonds.
Dès l'instant où il comprit qu'il s'agissait d'un crâne, il le laissa aussitôt tomber avec dégoût.

Sélénie brillait légèrement dans le noir, de sa peau pailletée. Elle longeait les murs, semblant pouvoir déchiffrer les secrets dans l'obscurité. Les deux yeux de Meturis également, brillaient, mais comme le prestre buta contre quelque chose, vraisemblablement le reste de la carcasse, Paulin en déduit qu'il n'était pas aussi nyctalope que la fée.

« Y voyez-vous quoi que ce soit ? demanda-t-il finalement, en errant au hasard dans le noir.

— Bien sûr ! affirma la fée, dont la nitescence eut un bref éclat. Je vous raconte ce qui se passe ?

— Ce serait fort aimable, accepta Aliénor.

— Alors... sur les murs, dans l'ordre, y'a des bonshommes qui font la guerre, puis une sorte de soleil qui descend et tout le monde qu'est content. Et à la fin c'est les mêmes bonshommes mais ils se tiennent tous la main.

— Y a-t-il un autel au centre ? demanda la druidesse.

— Une sorte de table en pierre, ouais. Pas de dessins sur celle-ci.

— Et pour le squelette ? s'enquit Meturis, qui avait apparemment ramassé la cage thoracique de la carcasse jonchante et l'examinait du bout des doigts.

— Boh il est mort.

— Merci beaucoup, commenta ironiquement le prestre. Mais a-t-il quoi que ce soit de particulier ?

— Pas de c'que je vois. Pas de vêtements, ceci dit. Et pas le moindre morceau de chair putréfiée. Ça pourrait être un enfant d'Ovilath, mais il est complètement immobile. D'où ma remarque : le squelette est mort.

— Est-ce qu'il y a une épée quelque part ? s'inquiéta Paulin.

— Ah oui, vous étiez là pour ça à la base. Pas d'épée en vue. Mais dans la table de pierre, là, y'a une fente comme pour tenir une épée. Si y'en avait une, alors elle y est plus.

— Elle n'est pas par terre ?

— Nan. Rien d'autre que le crâne du squelette. Rien au plafond non plus, si vous voulez tout savoir.

— Peut-être qu'Ovilath a envoyé ses soldats voler l'épée ? proposa Aliénor, inquiète à son tour.

— Possible. Mais qu'est-ce qui aura eu raison de notre ami le cadavre ? »

Paulin posa ses deux mains sur l'autel de pierre. Tout ce chemin, tous ces dangers, tout cela pour rien. Tout cela pour qu'au final, la seule arme capable de venir à bout des Cinq ne soit prise.
L'espoir était mort.

L'espoir ? Les mots du Dragon Ancien de la Pureté lui revinrent. Ce temple était dédié au Dragon Ancien de l'Espoir. Pouvait-il vraiment disparaître aussi facilement ?

Ainsi qu'il fut ÉcritOù les histoires vivent. Découvrez maintenant