Part 5

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Maman demeurait très triste après le départ de Rama. Je ne savais plus quoi faire pour la consoler. J’allais souvent dans sa chambre et je lui parlais, mais elle me répondait à peine. Je sentais qu’elle m’en voulait un peu aussi de lui avoir caché ca et me prenait pour la complice de Rama dans sa relation. Donc j’évitais le sujet Rama et discutais avec elle de biens d’autres choses. Parfois j’arrivai à la faire rire et la plupart du temps elle se contentait juste de sourire. Elle m’expliqua que si elle s’est battu toute sa vie avec les parents de son défunt mari c’était surtout pour ses enfants. Donc la réussite sociale de ces derniers devait être une preuve qu’elle avait bien réussi son rôle de mère malgré tous les balivernes et médisances. Elle me disait qu’elle avait dépensé tellement d’argent pour les études de rama et en retour elle ne méritait pas ça. Je la comprenais et j’avais vraiment beaucoup de peine. Mais je sais aussi que je ne pouvais pas convaincre Rama de changer d’avis sur sa relation. Cette dernière avait appelé dès son arrivée et malgré tout discutais avec sa mère. Moi j’essayais de la convaincre de laisser tomber car l’amour d’une mère était plus important que tout mais elle ne m’écoutait même pas.
Avec Malik c’était toujours un peu froid entre nous. Je ne comprenais pas pourquoi il était toujours fâché. J’avais épuisé toutes mes économies pour l’appeler, mais je revenais toujours le cœur lourd et toute triste, car, malgré qu’il m’assurait que c’était oublié pour lui, je le sentais lointain et très laconique. A l’époque je me disais que ca passerais et j’étais prête à patienter car je l’aimais. Je ne comprenais pas pourquoi j’éprouvais tout ca pour lui.
Les cours s’accéléraient et avec Moha on cravachait dur car on avait été sélectionné pour le concours général. On était encadré par le prof de sciences naturelles, qui parfois nous retenait jusque tard le soir. Cela m’occupait et je me plongeais à fond dans les études. Comme je rentrais tard j’avais de moins en moins l’occasion de voir Tonton Farah et je ne m’en portais que mieux. J’avais également de temps en temps des nouvelles de mes parents. Il fallait pour cela appeler à un numéro et patienter des heures qu’on appelle un membre de la famille ou ma mère si j’avais de la chance. Mon père se portait apparemment un peu mieux mais pour le moment il n’était pas encore question qu’il revienne. Cette nouvelle m’enchantait et je lui souhaitais sincèrement un prompt rétablissement. Un de mes oncles me fit appeler un jour et me parla du mariage avec Ibrahima et je lui répondis que je ne ferais rien en l’absence de mes parents. Il me traita d’impolie et d’indisciplinée mais je m’en foutais pas mal. De tout mon cœur j’espérais juste que Malik reviendrait vite et qu’on se marierait rapidement. Dans ma tête c’était clair. C’était Malik et personne d’autres.
Malgré les cours, les samedis après midi, je sortais toujours pour m’aérer un peu les idées. Souvent c’était chez Coumba avec ou sans Moha, ou alors j’allais au magasin de maman en ville pour l’aider et aussi flâner un peu. Chez Coumba j’évitais de rester tard quand Babacar devait passer car j’évitais Demba avec soin. Il m’intimidait et me troublait, et je ne voulais pas le côtoyer. Coumba m’assurait qu’il venait rarement mais je préférais partir. Un samedi, alors que je venais de quitter Coumba et que j’étais installée à regarder la télé toute seule dans le salon, on sonna. A ma grande surprise quand j’allais ouvrir, c’était Demba. En le voyant et sans le vouloir, mon cœur battait plus vite. Il avait le visage fermé et me regardais sévèrement.
- qu’est ce que je t’ai fait pour que tu dises que tu ne voulais pas me rencontrer.
Ah ma copine Coumba était passé par la. Aucune discrétion cette fille. J’eus honte et en même temps j’étais vraiment gêné.
- qui t’a dit ca ? Répondais finalement après quelques secondes de silence
- d’après toi ? Je n’aime pas ces enfantillages. Je ne t’ai rien fait pour que tu ailles raconter du n’importe quoi
- mais je n’ai rien dit l’interrompis je, qu’est ce que tu vas penser. Je ne voulais juste pas rester la bas et lui gâcher sa soirée avec Babacar c’est pourquoi j’ai prétexté ne pas vouloir te rencontrer. Mais va lui demander si je lui raconter quoi que ce soit sur toi.
- oui mais j’ai l’impression que tu leur fais croire que je te fais des avances et c’est pour cette raison que tu ne veux pas me rencontrer et je n’aime pas ca. Je suis très responsable et je connais les limites avec une fille. surtout quand je sais que je ne lui plais pas ;
- non… je ne lui ai jamais dit une chose pareille. Décidément cette discussion me gênait au plus haut point et je ne savais plus quoi dire. J’avais les oreilles et les joues en feu.
On était toujours debout à la porte et un silence de cathédrale régnait. Je n’avais plus rien à dire et lui semblait attendre d’autres explications. Il avait toujours le visage fermé et au bout d’un moment il tourna les talons et parti. J’hésitai entre le rattraper pour lui expliquer et le laisser partir. Finalement, je refermais la porte et alla me coucher en me promettant d’avoir des explications avec Coumba.
Le Lundi matin, elle arriva tout sourire sachant que j’allais l’attaquer. Mais elle commença à parler et ne me laissa pas en placer une.
- Walay, c’est Babacar qui m’a dit qu’il avait ta nostalgie et ne t’avais pas vu depuis un bon bout de temps et c’est alors que je lui ai expliqué que tu fuyais Demba. Il m’a bien sur demandé pourquoi et je lui ai répondu que je ne savais pas. Et samedi ils sont venus ensemble et Babacar lui a demandé ce qu’il t’avait fait pour que tu refuse de le voir. Il a semblé étonné et a expliqué qu’il ne comprenait pas et que comme il connait chez toi, il allait directement te demander des explications. Je lui ai bien dit que tu n’avais rien dit mais il est quand même venu….
Elle a continué à parler et encore à parler. Moha qui était sur place m’a regardé et on à tous éclaté de rire. Finalement, je lui ai expliqué que j’étais vraiment gêné et que je ne savais pas quoi lui dire.
- tu es tout simplement une grande radoteuse. Tu es comme une passoire. Incapable de garder un secret. Je n’ai jamais eu aussi honte de toute ma vie.
- tu sais, je suis sure que tu lui fais de l’effet. Je suis sure qu’il vient parfois à la maison pour espérer te trouver la bas. Sinon je ne vois pas pourquoi il accompagne Babacar, qui est un grand garçon, à la maison.
- ca c’est ton avis lui répondis je. De toute façon vu la façon dont il m’a parlé, il ne m’adressera plus la parole.
- tu ne sais pas ce que tu rate. Demba est quelqu’un de bien.
Je ne répondis pas et eu un frisson en me rappelant son visage fermé. Il me fascinait vraiment mais bon sans plus. Il me donnait l’impression de vivre dans un monde différent du mien. Il était tellement beau, tellement ordonné et tellement perspicace. Et cette sensation que j’avais qu’il lisait en moi comme dans un livre me perturbait. Je préférais me plonger dans les études et oublier cet épisode.
Malgré tous nos efforts on ne réussit pas le concourt général, mais je passais en terminale avec une excellente moyenne. J’étais parti à l’école récupérer mes résultats avec Moha et on projetait de passer des vacances studieuses pour préparer le bac. C’est fière de cette bonne nouvelle que je rentrais ce jour la quand je vis maman prostré au salon, la tête entre les mains. Je crus un moment qu’elle était malade et j’accourus. Elle était en larme et semblait complètement abattue
- maman, parle-moi qu’est ce qui ne va pas ? Dis-moi STP
- Malik, c’est Malik
Mon cœur s’arrêta de battre quelques secondes et je crus qu’il lui était arrivé quelque chose. Je m’étais assise à coté de maman et je crois que je me suis senti plus mal qu’elle.
- qu’est il arrivé à Malik ? Demandais je doucement et craignant la réponse
Maman ne répondais pas et ceci augmenta ma peur. Je reposai la question en criant et finalement maman me répondit
- il a mis enceinte une fille là bas. Awa Mbaye. Ils étaient ensemble ici et je pensais que c’était fini entre eux car la fille est castée. Au lieu de ca, ils continuaient à se voir et voila que maintenant, elle est enceinte. Mon Dieu qu’ai-je donc fait au bon Dieu pour mériter tout ca. Hier c’était Coumba, aujourd’hui…
A ce moment, je perdis le fil de la conversation. Je n’entendis plus rien. Je sentit mon sang quitter le haut de mon cerveau et couler jusqu’à la plante de mes pieds. ca devait être une erreur. Malik n’avait rien fait. Je rigolais et rassura maman
- non maman, ce n’est pas Malik. Appelle Malik, je suis sure qu’il te dira la vérité. Les parents de la fille cherchent le père, mais ce n’est pas Malik dis je d’un ton ferme et convaincu
- j’ai déjà appelé Malik et il m’a dit que la fille est enceinte de 4 mois
A ce moment, je ne ressentis rien. Je ne dis rien. Maman continua à pleurer, se plaignant de son sort. Je n’avais pas la force de la réconforter. Je me levais en titubant et repris mon sac. Je filais droit au télécentre et je composais tremblante le numéro de Malik.
- allo cria t’il
- allo….
Il reconnut ma voix et se tut. Il ne disait rien et moi je ne savais pas par ou commencer.
- Diouldé ? Tu es la ?  dit-il d'une voix radoucie
- oui.
- maman t’a appris la nouvelle ? Écoute je voulais t’en parler avant mais je ne savais pas par ou commencer. Dioudé, c’est une erreur. Je ne voulais pas ca. Tu sais que c’est toi que j’aime.
- c’est donc vrai ?? Demandais-je
- oui c’est vrai…dit il la voix cassée
J’eu l’impression de recevoir un coup de poignard au cœur. Je n’aurais jamais cru qu’un sentiment pouvait créer une si vive douleur physique.
Je commençais à pleurer et il continua
- je t’en supplie mon cœur, ne fais pas ca. Je ne sais pas ce qui m’est arrivé. Ce n’était rien de sérieux. C’est toi que j’aime…c’était fini entre nous. C’est elle qui ne voulait rien comprendre. Je t’en supplie écoute moi..
Je raccrochais tranquillement le téléphone et restais assise. Finalement, le gérant du télécentre après avoir patienté des minutes vint me trouver et me raccompagna. Il me demanda si tout allais bien et à travers mes larmes je me contentais de hocher la tête. Une fois à la maison, je trouvai tonton Farah à coté de maman en train de la réconforter. Il me regardait fixement. Je montais directement dans ma chambre et me coucha. Mon cœur pesait des tonnes et j’avais juste envie de l’arracher de mon corps pour ne plus ressentir cette douleur. Je respirais difficilement tellement je me sentais oppressé. Rama m’avait pourtant prévenu. Je me sentais ridicule de l’avoir cru tout ce temps. En même temps au plus profond de moi, une voix le disait que ses explications étaient logiques. Et si c’est la fille qui l’avait piégé ? Mais l’évidence était quand même la. Il allait avoir un enfant avec une autre femme. Moi qui avais toujours cru que c’était à moi de le faire. C’était moi la femme de sa vie.
Les jours qui suivirent furent noirs et à force de ne rien manger, combiné à la fatigue de l’année scolaire et le début de l’hivernage, je tombais malade. Maman n’avait pas trop la tête à mon état de santé et moi aussi j’étais aussi choqué qu’elle pour la réconforter. Coumba vint un jour me rendre visite un matin et me trouva dans cet état. Mon état de santé l’inquiéta.
- déjà que tu n’étais pas bien grosse légui dehh tu peux aller défiler. Et puis tu es pale…tu dois être anémiée. Ta peau est toute blanche. Qu’est ce qui ne va pas
A ce moment, je ne tins plus. J’en avais marre de garder cette souffrance pour moi. Ca me pesait trop. Je me mis à pleurer toutes les larmes de mon corps. Quand je voulais commencer à parler, je n’y arrivais pas, mes pleurs reprenaient de plus belle. Coumba ne savais plus quoi faire. Finalement je me calmais un peu et put enfin parler
- Coumba aides moi. Dis-je en sanglotant. C’est trop pour moi. Je ne sais pas pourquoi ca m’arrive à moi.
- explique moi diouldé.. c’est ton père ? Il lui est arrivé quelques choses ?
- non, mon père va bien. C’est Malik
- quel Malik ? Le fils de tata Fanta ?
- oui, il a mis enceinte une fille en France.
Elle eut un air surpris et se tint la bouche.
- hiii c’est grave ca. Tata Fanta est au courant ?
- oui
- mais pourquoi tu pleure comme ca ? Ce n’est pas toi qui est enceinte…c’est son problème. Il est assez grand pour jouer aux jeux de grandes personne
Elle ne comprenait pas et finalement je me calmais et allais me doucher. A mon retour, elle attendait toujours et je lui avouai tout. Mon amour pour lui, notre relation qu’on a caché et toutes les promesses qu’il me faisait. Elle ne disait rien et se contentait de m’écouter. Quand je me tus, elle semblait très surprise de cette nouvelle et me regardais bizarrement. J’eus honte de lui avoir caché tout ca et je le lui dis.
- Donc même quand je te disais que j’étais intéressée par lui tu sortais déjà avec lui ? Et tout ce temps tu entretenais une relation sans m’en parler ?
Je hochais timidement la tête. Je m’en voulais vraiment.
- je voulais t’en parler mais comme je ne savais pas comment te le dire
- mais je suis sensé être ta meilleure amie. Je ne t’ai jamais rien caché Diouldé et toi tu as été capable pendant des mois de me cacher ca. Et maintenant que tout ca t’arrive qu’est ce que tu veux que je te dise. Tu pensais que j’allais te le prendre si tu me l’avais dit ? tu me prend alors donc pour une moins que rien.
- Non Coumba ne dis pas ces horreurs. Pardonne-moi, je n’aurais jamais du te cacher ces choses. Je ne sais pas ce qui m’est arrivé
- il ne t’est rien arrivé. C’est moi qui te considère comme mon amie mais toi, je ne représente rien pour toi. Et maintenant qu’il ta tourné le dos qu’est ce que tu attends de moi ?
Elle se leva et parti d’un coup. Je ne cherchais pas à la retenir sachant que j’avais merdé sur toute la ligne. J’étais vraiment très mal et la vie me sembla un gros poids trop gros pour mes faibles épaules. Les jours suivants, je me sentis de plus en plus mal et maman me força à aller à l’hôpital. J’avais des nausées mais comme j’avais le ventre vide, je n’arrivais pas à vomir en plus d’une fièvre. J’appelais Moha pour qu’il m’accompagne et une fois sur place, les infirmières décidèrent de m’hospitaliser. J’avais le palu et en plus j’étais trop faible. Je devais être perfusé et Moha couru prévenir maman. Elle arriva complètement paniquée et le médecin la rassura. J’avais fait des analyses et les résultats sortirent le lendemain. J’étais sévèrement anémiée et avec le palu en plus mon état de santé nécessitait quelques jours de surveillance. J’avais envie de leur dire de soigner mon cœur car j’avais l’impression que c’était la partie de mon corps qui me faisait le plus mal.
Moha fut tout simplement magnifique. Il restait avec moi presque toute la journée malgré mes protestations. Quand je lui expliquais le problème avec Coumba, il décida d’aller lui parler. Et qu’elle ne fut ma surprise de la voir. Quand elle entra dans la chambre j’avais les larmes aux yeux. Je n’arrivais as à parler tellement j’étais désolée. Elle comptait vraiment pour moi. Elle a toujours été la dans tous les moments difficiles. Elle aussi avait envie de pleurer mais elle ne dit rien et se contenta juste de me prendre mes mains et les a serré très fort. Je n’avais pas les mots pour lui exprimer tout ce que je voulais lui dire. (Désolé je n’ai jamais su communiquer). Finalement, elle s’assit et me demanda mon état de santé.
- Comment tu vas Diouldé. Tu n’as vraiment pas bonne mine.
- je vais beaucoup mieux. Si tu m’avais vu quand je venais tu saurais que je vais beaucoup mieux.
Il y avait une petite gêne entre nous et finalement, il y eu un silence pesant que j’interrompis.
- Coumba, pardonne-moi. Tu te trompe quand tu dis que je ne te fais pas confiance. C’est juste que j’aie du mal à communiquer. Je suis comme ca. Mais tu sais que je tiens beaucoup à toi. En plus c’étais ma première relation, je ne savais pas trop comment m’y prendre, comment en parler…
- Ne t’en fais pas. On en reparlera quand tu te porteras mieux.
Elle me rassurait et je lui demandai des nouvelles de Babacar. Elle m’assura qu’il avait promis de passer me voir à la descente. Je l’en remerciais et on continuait à discuter de sa famille quand soudain, le Dr Rassoul entra dans la chambre. Il était accompagné de deux infirmières et portait une blouse blanche. Il était penché sur des dossiers et ne m’avais pas regardé
-Alors, Mlle…Diouldé…commenca t’il
A ce moment il leva la tête et me reconnut. Ou du moins le crus je car il baissa à nouveau la tête sur son dossier et me posa plein de questions sur mon état de santé. Après il regarda mes yeux et en profita pour me regarder fixement.
- apparemment l’anémie n’est plus si sévère. Et après une dernière analyse que je vais te prescrire je pense que demain tu pourras sortir.
Il était très froid avec moi et je me souvins de notre dernière conversation au téléphone ou je lui avais presque raccroché au nez. J’avais été très incorrecte et apparemment il m’en voulait vraiment. Après son départ, Coumba aussi prit congé. J’avais envie de lui expliquer que je le connaissais et elle en aurait rajouté mais comme elle était un peu distante, je l’ai regardé partir le cœur meurtri. Je le comprenais. On était ensemble tout le temps, on était sensée tout se dire et moi, une chose aussi importante qu’un premier amour m’arrive et je le lui cache. Je m’en voulais terriblement et j’espérais qu’avec le temps on redeviendrait comme avant.
Le soir effectivement Babacar était passé me voir avec beaucoup de friandises et autres sucrerie. Mon état de santé s’améliorait et je devais sortir le lendemain quand je reçu la visite de Demba. Les visites étaient terminées et Moha et maman venaient juste de quitter. Il venait apparemment de descendre et avait un badge accroché au cou. Je le regardais stupéfaite
- comment tu as fait pour rentrer ?? Lui demandais-je étonnée
- comme on a le même teint, le gardien m’a pris pour ton frère et je lui ai dit que je devais te donner une commission. Dit-il en rigolant
Il était vraiment très mignon, et après notre petite altercation, je n’avais jamais imaginé qu’il me rendrait visite. Mais il était la, tout craquant avec son pantalon et sa chemise noires qui sur sa peau claire faisait un effet surprenant.
- j’ai hésité avant de venir car je sais que tu n’as pas toujours envie de me voir
Je baissais la tête et répondit doucement
- je n’ai jamais dit ca. Et puis c’est vraiment gentil de passer me voir.
- tu vas bien j’espère ? Tu n’as pas bonne mine.
- tu ne m’as pas vu quand j’arrivais. Maintenant ca va beaucoup mieux. Je vais bien et d’ailleurs en principe le médecin me libère demain.
- c’est tant mieux. dit-il en me regardant ou plutôt en me scrutant. Il avait l’air fatigué et semblait vraiment s’inquiéter pour moi. Finalement il s’installa confortablement sur une chaise. Heureusement que ma voisine était sortie dans l’après midi. Il continua à me parler de sa journée et de son niveau de fatigue. Ca détendit un peu les choses et je me mis naturellement à le taquiner. Ses blagues me firent sourire, ce qui ne m’était pas arrivée depuis des jours. Je pensais automatiquement à Malik et mon sourire se crispa. Il resta un peu et finalement prit congé en m’assurant qu’il passerait à la maison.
A la porte, il croisa le Dr Rassoul et se dirent rapidement bonjour. Le Dr entra et me demanda comment j’allais
- je vais bien Dr, merci.. Répondis-je
- demain tu pourras sortir. J’ai vu ta maman tout à l’heure. Elle m’a dit que ton père était parti en Guinée
- Oui la maladie ne partait pas et finalement il a décidé de partir. Mais il va mieux.
- c’est tant mieux.
Il était debout au pied du lit et se contentait de me regarder. Finalement je lui expliquai
- je suis vraiment désolé pour la dernière fois, mais j’étais vraiment débordé. J’aurai du t’appeler après mais j’avais oublié.
Il a juste souri puis a répliqué
- ce n’est pas grave. J’ai compris.
Il avait compris quoi ? Je ne saurai le dire car il me souhaita la bonne nuit et partit. Le lendemain, maman et Moha vinrent me prendre et je retournais à la maison.

Diouldé : itinéraire d'une vieDove le storie prendono vita. Scoprilo ora