Part 11

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Une fois à la maison j’ouvris l’enveloppe et il y avait 250 milles. Il y avait Mariama et elle ne cessait de s’extasier en disant que j’avais beaucoup de chance. Elle me raconta la suite de la cérémonie et me dit qu’après mon départ, mon oncle est arrivé et a encore fait un scandale disant que les wolof sont avides et qu’on ne devait pas accepter que les femmes amènent l’argent. Elle m’expliqua qu’on leur avait donné plus de 200 milles sur le million et malgré cela, elles se sont plaint car, il n’y a pas eu de retour d’argent sur le bijou. Elle ne faisait que me répété ce qu’elle avait glané ca et la et ne comprenait pas ce que cela voulait dire. On est resté encore longtemps à discuter et un moment je lui demandais si elle a été excisée. Elle était bien plus jeune que moi et ca me gênait de parler de cela avec elle, mais comme elle était passé par la je voulais savoir. Elle répondait que oui comme toutes les femmes
- et comment s’est passé ta nuit de noce Mariama
On était couché dans le noir et elle se leva pour m’expliquer. Elle s’est mariée très jeune et sortait à peine de l’adolescence. Elle me raconta qu’Ibrahima n’y arrivait pas et on a du appeler l’exciseuse pour faire une autre incision pour permettre à son mari de la pénétrer à chaud. J’en eus des frissons et elle se mit à rire en disant qu’il fallait que je sois forte car ca allait chauffer pour moi. Je ne trouvais rien de drôle dans tout ca et je stressais à mort. Je n’en dormis pas de la nuit et le retournais sans cesse sur mon lit.
Le lendemain tombait un jeudi et j’avais très peu de temps pour me préparer. J’allais directement chez Coumba pour remercier tata Fatou et dès qu’elle me vit elle sourit et commença à me raconter leur cérémonie. Elle me fit comprendre que ma future belle mère n’était pas très facile et aimait par-dessus tout le faste. Elle me fit remarquer aussi que mon mari avait fait tout ce qu’il fallait et qu’il avait donné beaucoup d’argent et me fit tout un discours sur l’importance du mariage et comment une femme doit se comporter avec son mari. Je lui expliquais aussi que tout cela me dépassait et que pour dimanche je voulais juste quelque chose de simple.
- tu rêve ma chérie. Ta belle mère a réparti l’argent et elle s’attend à ce que le dimanche on lui amène le repas pour elle et ses amies chez elle
J’étais ébahie et elle m’expliquait que c’était la coutume et promit d’aller voir ma mère le lendemain pour lui expliquer tout ca. Je savais que ca allait encore créer des tensions avec mon oncle et j’en avais des maux de tête. Ensuite j’allais avec les filles au marché pour choisir un tissu et aller chez le couturier. Elles furent magnifiques et m’aidèrent beaucoup. J’avais la tête ailleurs et semblait évoluer dans un épais brouillard. Le soir, je me décidais finalement à aller voir ma mère et elle se mit à se plaindre en se demandant quelle sorte de belle famille j’avais. Je ne disais rien et me contentais d’écouter ses complaintes et j’en eus des maux de tête. Elle me remit juste 200 milles pour mes préparatifs et me dit qu’il fallait qu’elle cuisine le jour de la fête et comme ceux qui avait amené l’argent avait presque tout amené, et qu’elle ne savait pas quelle surprise on allait encore lui réserver, elle préférait garder une partie. Elle me confirmait que je devais rejoindre le domicile conjugal le jour même du mariage comme le voulait mon oncle et qu’on en rediscutera. J’avais pris mon temps et appelé toutes les filles et quelques garçons de ma classe pour les aviser de mon mariage le dimanche.
J’avais des maux de tête terribles et je rentrais pour dormir, mais Coumba m’appelait pour m’encourager surtout que sa mère lui avait tout expliqué. On en rigolait et je lui disais que j’en avais assez de tout ca et que si je pouvais juste me réveiller le lundi matin ca serait super. Après elle ce fut Moha. C’était Coumba qui l’avait mis au courant et il me dit qu’il était vraiment très content pour moi-même si il avait toujours espéré qu’un jour on serait ensemble. Je rigolais en lui disant que c’était trop tard. On parlait ensuite de choses et d’autres et il me souhaita beaucoup de bonheur. J’en fus vraiment touché et je me mis encore à songer à maman Fanta. Peut être que si elle avait été la, il n’y aurait pas tous ses problèmes vu qu’elle s’y connaissait. Mais bon à l’impossible nul n’est tenue. J’appréhendais la suite….

Diouldé : itinéraire d'une vieWhere stories live. Discover now