Partie 17

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Le soir de notre retour, Rassoul voulait qu'on aille dire bonjour à sa mère. Depuis le baptême je n'y avais pas mis les pieds. Je rechignais en boudant un peu, mais il m'enlaçait en déposant des bisous sur mon visage et en disant plusieurs « s'il te plait, s'il te plait ». Finalement, je l'accompagnais et comme le ramadan devait commencer le lendemain, ca tombait bien. On y est allé à pied et Pa Ablaye comme à son habitude fut très content de me voir, de même que Sokhna. Les jumelles qui avaient fait l'effort de venir une ou deux fois chez moi aussi étaient sorties pour m'accueillir. Maman Oussey était sortie et je m'installais au salon avec Pa Ablay et on discutait tranquillement quand on a entendu la voix de maman Oussey qui saluait et comme d'habitude rouspétait et malheureusement, elle ne savait pas qu'on était juste à côté

- c'est vraiment abusé. Rassoul est parti avec sa femme depuis vendredi et ils devaient revenir hier. « Diébarame bou fouye bobou » (Sa femme là qui se croit supérieure) est en train de le ruiner avec ses weekends à Saly. Hannn. Depuis tout à l'heure j'appelle Rassoul, mais il ne répond pas alors qu'il doit me donner l'argent pour le ramadan.

Tout le monde avait entendu au salon et c'est Sokhna qui l'interrompit

- MAMAN

Elle a enfin regardé vers le salon et nous vit. Son visage se figea juste un instant avant d'afficher un large sourire.

- Haa ma fille...vous êtes revenus. Je m'inquiétais. Rassoul je t'appelle depuis tout à l'heure

- j'ai laissé mon portable à la maison. Dit-il en me regardant pour voir si j'avais entendu ou pas.

Mais tout le monde avait entendu. Mais je fis comme si de rien n'était tout en sachant qu'il ne dirait rien à sa mère. Comme d'habitude, je devais prendre sur moi. Elle me demandait si le weekend c'était bien passé et je répondis en souriant comme elle. Pa Ablay je crois était le plus gêné car il se leva et sorti à tâtons sans un mot pour sa femme. Je restais encore un peu puis je fis un signe à Rassoul car je voulais rentrer. Il se leva et une fois à la porte, me dit qu'il avait oublié son portable et est rentré pour soit disant le récupérer. Je ne dis rien sachant que le portable était à la maison et que c'était juste une excuse pour pouvoir rentrer et parler à sa mère. J'étais dépitée. Il dura à l'intérieur et finalement je commençais à marcher pour rentrer. Je croisais Sokhna qui m'accompagnait finalement et essayant vaguement d'excuser sa mère. Je lui souris et lui dit que ce n'était pas grave et que je commençais à m'habituer. Elle éclata de rire et je fis de même et on discutait jusqu'à la maison. Je la fis entrer et lui demandait de rester le temps que Rassoul arrive. Il est venu un quart d'heure plus tard en racontant du n'importe quoi. Je ne disais rien et sortait un plat du frigo pour réchauffer. On dinait en silence et je me couchais juste après. Il est venu quelques minutes plus tard se coller à moi et commencer à m'embrasser. Je voulus le repousser, mais il me disait qu'il avait trop envie de moi et je le laissais faire. Juste après, alors qu'il voulait encore recommencer, je le repoussais

- Rassoul, arrête et écoute moi

Il s'arrêta mais continuais avec son regard câlin en me caressant. Je pris ses mains fermement et me levais. Je me couvrais le corps et m'assis à l'extrémité du lit.

- Rassoul, commençais-je doucement. Il faut vraiment qu'on parle

Il se redressa d'un coup et me regardais avec étonnement

- qu'est ce qui se passe Diouldé ? J'ai fais quelque chose de mal

- non rien, mais c'est juste que cette maison me rappelle trop de souvenirs et je voudrais déménager.

Depuis des jours j'y songeais. Tout ce qui m'était arrivé c'était un peu la faute de ma belle famille. Et ils habitent à deux pas. Donc peut être que si je m'éloignais un peu, je réduirais considérablement les contacts et donc j'aurais moins de problèmes avec mon mari. C'était décidé je devais déménager pour mon bien. Bien sur, maman Oussey aura toujours cette influence sur son fils mais je n'avais pas envie de toujours de la voir et de me faire rabaisser devant mon mari qui en trouvais jamais rien à dire.

Diouldé : itinéraire d'une vieحيث تعيش القصص. اكتشف الآن