Partie 30

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Comme je l'avais prévue, Demba a encore une fois très mal pris le fait que je voulais m'entêter à faire cette formation. Il est même allé jusqu'à dire que c'était juste pour l'embêter. Sauf que cette fois j'étais vraiment décidée et je le lui ai fait comprendre.

- si je voulais vraiment t'embêter, je l'aurais fait depuis l'année précédente cette formation. Mais justement, je ne voulais pas avoir de problème. Maintenant, il faut que tu saches que je tiens à cette formation. J'ai toujours fait ce que tu me demandais de faire, toujours. Cette fois c'est moi qui te demande un peu de compréhension.

Il a gardé le silence, tripotant son téléphone sans rien dire.

- cette formation je vais la faire Demba. Si tu comptes me faire la tête tout le temps, ça sera pour six mois. Je reconnais que c'est contraignant, mais je ferais mon possible pour que vous ne le sentiez pas toi et Mohamed.

Il gardait toujours le silence. Je me suis approché et j'ai pris son téléphone. Mais il s'est contenté de me regardé toujours en silence

- je t'aime mon cœur. Tu es toute ma vie. Tu me combles sur tous les plans. Mais comprend que ce travail me tient à cœur et je veux réussir. Pour moi. Ne me laisses pas tomber.

Il a soupiré

- pourquoi ? Pourquoi tu persistes comme cela ? Tu penses que c'est raisonnable d'abandonner ton fils pour suivre des cours

- je n'abandonne personne. Ni toi ni mon fils. Arrête de dire cela...

Il m'a interrompu en criant

- alors explique-moi ce que tu veux faire là ???

J'ai soupiré. Et j'ai baissé d'un ton sinon, ça sera un dialogue de sourds.

- Ne cherches pas de raison. Je te demande juste de me soutenir pour cela. 6 mois ce n'est pas insurmontable.

Il a gardé le silence et est sorti de la chambre. Je me suis couchée le cœur lourd et vraiment pas décidée cette fois ci à lâcher l'affaire. Il boudait comme d'habitude et je ne l'ai pas suivi dans sa bouderie. Au contraire. Je lui parlais, lui expliquais les solutions pour Mohamed. J'avais déjà parlé à Maman Fanta de la formation et elle était ravie que je prenne en main mon avenir professionnel. Elle disait toujours qu'une femme devait être active et ne pas toujours se laisser entretenir. Surtout elle disait que c'était un aboutissement pour elle.

- Dans ta famille tu es la seule à avoir fait des études. En te prenant à ta mère, je voulais faire de toi une grande cadre, reconnu dans son milieu, une grande intellectuelle. Je t'encourage ma fille.

Son enthousiasme me faisait chaud au cœur et me convainquait que je ne prenais pas une si mauvaise décision que cela. Oui parce que je doutais toujours. La réaction de Demba me faisait encore douter de l'opportunité ou pas de cette formation. Au début elle m'a même proposé de garder Mohamed pendant les 6 mois et de le prendre uniquement les weekends, mais j'ai rigolé en lui disant que Demba ne serait jamais d'accord. Il était tellement attaché à son fils qu'il ne pourrait jamais rester autant de temps loin de lui. Ah s'il pouvait être aussi ravi pour moi que maman Fanta.

J'avais effectué toutes les formalités d'inscription et il me restait une semaine avant le début des cours. Demba ne m'avait toujours pas donné son accord, malgré le fait qu'on en parlait presque plus. Donc un soir, je l'ai relancé tout en douceur et cette fois, il a donné son point de vue disant qu'il me donnait son aval, mais que ça ne signifiait pas qu'il

- chérie, tu connais ma position. Je t'aime. Et je sais que tu y tiens vraiment à cette formation. Mais saches que je ne dis pas ça parce que je suis pour, mais juste pour te faire plaisir. J'avoue que je ne comprends pas vraiment ton entêtement, mais bon. Fais comme il te plaira.

Diouldé : itinéraire d'une vieKde žijí příběhy. Začni objevovat