Part 12

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Je voulais ouvrir mes valises pour prendre quelques affaires, mais il me dit que ce n’était pas la peine et me prit juste le petit sac. La maison était encore animée, mais comme la chambre se trouvait dans un coin de la maison, on a pu sortir sans se faire voir. C’est quand il a allumé la voiture que Sokhna est sorti pour voir et elle nous a fait un petit signe. J’avais encore mon accoutrement bizarre avec le pagne blanc sur la tête. En chemin, il se moquait de moi et de mon habillement mais je me contentais de sourire. J’avais une boule au ventre.
Arrivée à la maison, je m’installais au salon et enlevais enfin le voile et défit le foulard. Rassoul était en face de moi et me regardais en souriant.
- ta coiffure est top ma belle.
Je me levai pour aller me regarder dans le miroir et mon image me fit rire. J’avais trois nattes sur la tête et comme j’étais fatiguée, j’avais de petits cernes rouges sous les yeux. La camisole que j’avais mis était trop grande et trop moche aussi
Rassoul vint se mettre derrière moi et m’enlaçait. Il déposa un petit baiser sur le cou et me regardais à travers le miroir. Il me chuchotait à l’oreille qu’il m’aimait et qu’il a attendu ce jour toute sa vie. Comme il accentuait sa pression et laisser balader ses mains, je le repoussais un peu le cœur battant
- Rassoul, tu m’as attiré ici en me promettant à manger. J’ai trop faim
Il soupira et s’écarta pour aller dans la cuisine. Il revint avec un plat de viande et des frites. Toute contente je m’installais et commençais à manger. Mais je crois que je n’avais plus d’appétit. Je picorais tandis que Rassoul avait disparu dans la chambre. Je me levais finalement et ramenais le plat dans la cuisine, mais le renversais sur moi et me mis à nettoyer. Ma tunique était toute sale et je l’enlevais pour la nettoyer un peu. Je restais donc avec juste le pagne attaché à la taille et l’autre à la poitrine. Je courus au salon pour prendre le voile et me couvrir, et je tombais sur Rassoul. Il s’était changé et avait mis un teeshirt blanc et un short. Je me figeais et me crispais. Il me demandait ce que je faisais et je lui expliquais que j’avais renversé le plat et que je nettoyais. Il s’approcha et me demanda de laisser tomber et de venir me reposer. Il m’enlaçait et m’amenait dans la chambre. J’avais surtout envie de fuir et je le suivis en trainant les pieds et le cœur battant. Je m’arrêtais devant la chambre et j’écarquillais les yeux. La chambre avait changé. Il y avait de nouveaux meubles, un lit plus grand, une coiffeuse, une grande armoire. Des descentes de lit très jolies et des fleurs disposés partout dans la chambre. Seule une veilleuse diffusait une lumière tamisée et ceci donna un charme fou à la pièce.
- tu aimes ? me demanda t-il en souriant
Et comment. J’adorais.
- tu as changé ca quand ? J’étais la hier et je ne l’ai pas vu
- bah c’était la hier, mais tu n’es pas rentré dans la chambre. Bienvenu dans ta chambre Mme Diop.
Le lit était immense et recouvert d’un drap blanc, un couvre lit plié sur le coté et plein d’oreillers dessus. Je m’avançais timidement et m’assit sur le bord du lit.
Purée mon cœur battait fort et j’avais même peur de faire un malaise. Rassoul s’assit juste derrière moi et posa son menton sur mon épaule.
- tout ça c’est pour toi ma belle.
J’avais mis le voile sur mes épaules et il l’enleva pour déposer des petits bisous sur mes épaules nues. C’était doux et malgré ma peur, j’essayais de me laisser aller. Ensuite, il se leva et mis la musique. C’était son artiste préféré Kenny G et la radio diffusait une musique douce. Si la musique adoucit les mœurs, moi, elle m’a plus stressée. Je me levais et dis à Rassoul que je devais aller aux toilettes. Je m’y enfermais un bon moment puis ne sachant que faire, je ressortis. Il n’y avait personne dans la chambre et j’ouvris mon sac pour voir quelle tenue mettre. Mais Adja n’y avait rangé que les bouts de tissus et autres pagnes. Je refermais donc et restais avec mes pagnes. Je m’étendis sur lit et tout de suite après Rassoul réapparut avec de l’eau et me fit un grand sourire. Il se dépêcha de poser cela sur la coiffeuse et se coucha sur le lit à coté de moi et me tira à lui. J’étais plus que crispé et il le remarqua
- ma chérie, détend toi voyons. Tu va finir par me gêner en me jetant depuis tout à l’heure tes regards pleins de frayeur. Je ne vais pas te manger voyons. A moins que…
Il fit mine de me mordre à l’épaule et ceci me décrispa un peu et je me mis à sourire
- désolé, je suis un peu stressé c’est tout
Il se releva un peu et me regarda avec ses beaux yeux la.
- il ne faut pas. je t’aime et je ne te ferais pas de mal.
Je lui souris et il se coucha sur les moelleux oreillers en m’entrainant. J’étais couché sur son épaule et il me caressait la tête. Il me parlait de sa journée et des folies de sa maman qui s’était changé plus de dix fois d’après lui et qui paradait comme si c’était elle la mariée. Il me dit même qu’elle avait l’intention d’aller au salon car elles pensaient que j’allais venir dire bonjour à la famille après la cérémonie de la mosquée. Il disait qu’elle voulait faire un chignon et il l’a retenue en la suppliant de ne pas faire ca. Là, je ne me retins plus. Je me mis à rire en imaginant la scène. Je m’étais assise car j’avais une petite toux et lui aussi s’était relevé. Je me calmais finalement, tandis que lui s’était mis à me regarder fixement. Mon cœur rata un battement surtout qu’il s’était dangereusement approché pour m’embrasser.
Comme j’étais un peu plus relax, je me laissais faire et il appuya encore son baiser. Il en profitait pour défaire le pagne noué sur ma poitrine et écarta les pans. Je me retrouvais nue jusqu’à la taille et il se recula un peu pour me regarder. Ses yeux brillaient et un peu gênée, je me cachais les seins. Il sourit et enleva prestement son teeshirt avant de revenir et de m’écarter les mains. Mon cœur battait très fort et j’avais vraiment peur. Mais il ne me laissa pas le temps de trop y penser, il s’était à nouveau penché sur moi et déposait pleins de baiser sur mon corps. J’essayais de me laisser aller mais sans grand succès même si il s’y prenait vraiment tendrement.
Un moment, il commença à défaire, le nœud du pagne et je voulus l’arrêter. Mais il écarta ma main et continuais. Je me retrouvais donc toute nue à mon plus grand désarroi. Il s’était écarté pour me regarder et je croisais les jambes espérant cacher le maximum. Il sourit et se remit à m’embrasser partout. Il arriva un moment à mes lèvres et se remit à m’embrasser. Il se releva et me chuchota à l’oreille un « laisse toi aller ma belle ». A ce moment, il descendit sa main vers cette partie que je ne voulais que personne ne touche et je saisis sa main pour qu’il arrête.
- laisse-moi voir ce qu’ils t’ont fait.
A cet instant, la première réaction de tonton Farah quand il avait posé sa main sur cette partie de me revint en mémoire et je maintins encore sa main. Il ne forçat pas et se contenta de me regarder avant de m’embrasser. Il en profitait pour libérer sa main et continua. Quand il y posa sa main, je me crispais complètement et ferma les yeux pour ne pas voir sa réaction.
Je m’attendais à ce qu’il écarte rapidement sa main, mais au lieu de ca, il se mit à me caresser tendrement et à me chuchoter à l’oreille qu’il n’avait jamais vu une aussi belle femme que moi. Je me décrispais un peu et ouvrit les yeux pour le regarder. Ses yeux étaient brillants de désir et il respirait sourdement en continuant à me caresser. Tout à coup, il se leva et enleva son short. Je fermais les yeux pour ne pas le regarder, et il plongea à nouveau sur le lit et m’attira à lui. Je sentais son membre bien dur sur ma cuisse et un moment je me dis que j’allais mourir aujourd’hui. Tout le calme que j’avais partit d’un coup et une vraie frayeur s’installa. Il continuait à me caresser, à m’embrasser et à me murmurer des mots doux, mais cette fois, j’avais vraiment peur. Je voulais le repousser, mais je me retins. Il voulait m’écarter les cuisses mais je les maintenais fermement collées. Cette fois, malgré les mots pour me calmer, je restais figée. Il força un peu et écarta malgré moi et se mit au milieu. Puis, il appuya de tout son corps sur moi et commençait à pousser doucement en m’embrassant. Mais rien n’entrait. Il me faisait mal et je le tapais sur la poitrine pour qu’il arrête. Je m’étais mise à pleurer en lui disant qu’il me faisait mal et un moment je crus que c’était fait tellement c’était douloureux, mais non rien n’entrait. Il se releva finalement et je soufflais un peu.
-Diouldé, arrête de crier voyons. Les voisins vont venir dit-il.
Lui-même était fatigué et il respirait fort.
- mais ca fais mal. Dis-je en me tenant la partie concerné.
- attend laisse moi voir ca
Il écartait mes mains et observa attentivement. Puis je l’entendis soupirer
- ma mère m’a dit que s’il ya des problèmes je dois appeler ma tante
- on n’appelle personne. On va le faire doucement et tout ira bien. J’avais parlé à la gynéco et elle m’a dit qu’on avait certes un peu bouché mais que ce n’était pas méchant.
Je le regardais bouche bée. C’était juste le mot « recommencer » qui me faisait peur. Mon Dieu, il avait juste frôlé et ca faisait mal qu’est ce que ca serait s’il y arrive. Il se leva, ouvrit un tiroir et sortit un flacon. Ensuite il revint se coucher. J’avais pris un drap pour me couvrir et il vint s’engouffrer dedans en me tenant bien serré contre lui
- tu as du beaucoup souffrir quand on te faisait ca.
Je lui dis que c’était tout simplement horrible et que jusqu’à présent je m’en souviens. Il ne dit rien et soupira. Je regardais la montre accrochée au mur et il était presque 4h du matin. Je ne me rendais même pas compte de l’heure et je suppose que c’était l’adrénaline qui nous maintenait réveillé. Mais j’étais complètement épuisée. Il me demandait de me détendre pour faciliter les choses et que si je me crispais ca allait être compliqué. Il me parlait doucement en m’embrassant. Ensuite, il se pencha encore et recommençai les séances de caresses. Malgré tout, je n’arrivais pas à me détendre, mais je le laissai faire toute crispé. Je sentais qu’il me mettait un liquide sur la partie déjà douloureuse à cause de la première tentative et il m’expliqua que c’était pour faciliter les choses. Encore une fois, il essaya, cette fois en appuyant plus fort et je criais tellement c’était douloureux. Je me débattais mais il me maintenait fermement et essayait de m’embrassait pour arrêter mes cris. Un moment, j’ai eu vraiment peur car des souvenir remontaient et d’un coup une autre douleur très vive s’ensuivit. J’ai alors senti une petite déchirure. Comme j’avais arrêté de crier, il s’est aussi arrêter en m’appelant pensant que j’étais dans les vaps. Il se releva et je me suis recroquevillée sur moi-même en pleurant. Il se mit derrière moi et se mit à me parler doucement
- calme toi ma chérie. Excuse-moi. shuutttt
Il répétait son shutt encore longtemps en me caressant les cheveux et je me calmais quand même. Il me retournait doucement et on se fit face. Il m’essuyait les larmes qui coulaient et m’embrassait les joues.
- si tu veux on arrête. On n’est pas obligé de le faire aujourd’hui mon cœur, si c’est trop douloureux, on laisse tomber et on essaye une autre fois.
- tu veux dire que ce n’est pas fini.
J’avais vraiment senti une petite déchirure et si ce n’était pas encore fini, je préférais mourir que de continuer. Ma question le fit rire et il s’écarta un peu en se couvrant le visage pour rigoler en silence.
- non ma belle. Mais de toute façon je te laisse. Tu souffre trop.
Il était vraiment sérieux et il me serra dans ses bras. Je me mis à réfléchir à ce qu’on doit dire à ma tante demain si rien ne se passe aujourd’hui. Entre la douleur, l’idée de devoir servir des explications à ma tante, je ne sus quoi faire.
- on peut encore essayer dis-je tout doucement, après quelques minutes de discussion
L’affamé se redressa prestement comme s’il n’attendait que ça.
- tu es sure ?
Non je n’étais pas sûre mais avais-je vraiment le choix.
Je ne répondais rien et il me tira à lui en déposant un baiser bien sage sur le front.
- ne te sens pas obligé. Si tu veux, j’allume la voiture et demain, ils ne trouveront personne ici.
Je me dis que de toute façon, il fallait passer par là et si on part que va penser ma mère. Non, je ne pouvais pas partir. Et je ne dis rien. On était là, tous nus, l’un contre l’autre et rien que cette proximité très sensuelle m’aida à me détendre un peu, car il frottait sa jambe contre la mienne, me caressait les seins et je repoussais ses mains, s’amusait à se coller complètement à moi malgré mes protestations. Mais il répétait que j’étais à lui et me serrait au point qu’il m’étouffait. Je lui dis que j’étais mince et qu’il risquait de me casser. Il essayait de me détendre mais n’empêche, il y avait cette vive douleur que je ressentais et je n’étais pas particulièrement pressé de m’y replonger.
On restait longtemps dans cette position et on discutait à bâtons rompu de choses et d’autres et il réussit même à me faire rire car il imitait mes cris et disait qu’il lui fallait un enregistreur. On entendit l’appel du muezzin au loin et on se regardait en souriant. J’étais un peu reposée et un moment il se leva pour boire de l’eau. Il était debout devant moi et pour la première fois je laisser mon regard vagabonder sur son corps musclé. Mon homme était vraiment très beau et quand j’arrivais à l’arme du crime, je me retournais vivement, le visage en feu. Il m’avait vu et se mit à sourire et se couchant à nouveau, me tira à lui en me demandant pourquoi je ne le regardais pas.
- moi je peux passer toute ma vie à lorgner ton joli corps. Tu es magnifique.
Il avait écarté le drap et m’observais. Je voyais ses yeux recommencer à briller et il se penchait à nouveau pour m’embrasser. Je sentais renaitre en lui le désir par cette partie qui se tendait et mon cœur battit encore plus vite. Il prit son temps m’embrassait les seins, le ventre, s’attardait sur mon nombril et la, je ne pus m’empêcher de prendre sa tête pour essayer de le repousser. Il descendait encore et j’essayais de l’en empêcher sans résultat. Tout à coup j’eus une sensation froide sur cette partie qui brulait et je me crispais involontairement. Il se releva et continuait les caresses et encore une fois se dressa au dessus de moi en poussant un peu plus vigoureusement que la fois précédente. Cette fois j’essayais d’être forte et plaça ma main sur ma bouche pour ne pas crier mais ciel qu’est ce que ca faisait mal. Il mit encore le liquide et appuya de tout son poids sur moi en forçant. La douleur était trop vive et je me mis à crier et à pleurer tout en essayant de me dégager. Mais cette fois il ne me lâchait pas et je sentais une chose s’introduire lentement. J’avais l’impression que c’était un couteau qu’on m’enfonçait tellement c’était douloureux et je ne supportais plus le niveau. Je poussais un cri tellement fort qu’il s’est arrêté un moment pour essayer de me calmer en m’embrassant. Mais je voulais juste qu’il se retire, et je lui disais de se pousser. Mais, il ne m’écoutait pas. Quand il commença à bouger, j’avais cette impression de brulure vive et je tapais sa poitrine en criant et pleurant. C’était à la limite du soutenable.
Au bout d’un moment qui me semblait interminable, je le sentais enfin se retirer et se rouler sur le coté tandis que je sentais un liquide chaud s’écouler. Je me tenais la partie traumatisé et était complètement pliée en deux. Je n’arrêtais pas de gémir car j’avais l’impression d’avoir atteint les sommets ultimes de la douleur. Il se remit à me caresser le dos et le visage
- cette fois c’est fini ma chérie. Je t’en supplie arrête de pleurer. C’est fini.
Je me mis à pleurer et il semblait dépassé et finalement se leva et alla vers les toilettes. J’entendis la douche couler et il ressortit revêtu d’un autre teeshirt et d’un short. Il fouilla à nouveau dans ses affaires et sortit une boite de médicament. Il sortit un cachet et le fit fondre dans un verre. Il me demanda alors de me lever pour boire et que ca me ferait du bien. J’essayais de me relever, mais une vive douleur m’obligea à me recoucher. Il me tendit quand même le verre, mais mes mains tremblaient tellement que je le fis tomber.
Il me répétait que ce n’était pas grave et il me refit un autre verre et cette fois me releva la tête et m’aida à le boire. Mes larmes coulaient et je sentais qu’il était très peiné de me voir comme ca. Il s’assit à coté de moi et se penchait pour me murmurer à l’oreille
- c’est fini. Merci ma chérie. Je suis l’homme le plus heureux de la terre. Je t’aime, je t’aime. Tu me pardonnes ?
Il me posait la question en déposant des tonnes de bisous sur mon visage.
Ces mots me touchaient et j’essayais tant bien que mal de lui sourire.
Mais qu’est ce que les livres peuvent nous raconter des histoires. J’en avais lu pas mal et aucune ne m’avait parlé de cette douleur sourde que je ressentais à cet instant. Dans les livres c’était décrit comme un moment magnifique, avec une union des cœurs et des corps. Qu’il y avait juste un instant de douleur mais que tout de suite après c’était l’extase. Je me dis alors que c’était parce que je n’étais pas comme les autres et que c’était l’excision qui était la cause de tout ca. Je continuais à trembler et il me recouvrit avec un drap en se couchant à coté de moi et en me caressant le visage.
- tu veux que je t’aide à te relever ?
Non je n’avais pas envie de me lever. Je voulais juste que cette douleur disparaisse.
En regardant par la fenêtre, je vis les premières lueurs et je compris qu’on était déjà au matin.
J’étais là étalé sur le lit, tremblante de douleur et complètement épuisée. Je n’avais aucune force et j’avais mal partout.
Rassoul était la à essayer de me réconforter, quand on entendit sonner à la porte. Je pensais automatiquement à ma tante tandis que Rassoul se levait. Je voulais voir le drap, mais je n’avais même pas la force bougé et je restais sur place. Ma tante entrait doucement dans la chambre en m’appelant. Je répondis faiblement et elle s’approcha lentement. Elle s’assit à coté et me demandai si tout allait bien. Je hochais seulement la tête et elle se mit à chanter mes louanges d’une voix étreinte par l’émotion. Je ne pus retenir mes larmes. Elle me félicitait d’avoir su rester chaste et d’avoir honoré toute la famille. Je pleurais certes d’émotion mais j’en profitais pour encore pleurer de douleur. J’avais trop mal et elle poussa la couverture. Rassoul était à l’entrée et je le vis essayer de venir pour l’aider, mais sa mère le retint et l’entraina du coté du salon. Avant de sortit je le vis me regarder avec un air très triste et j’en eux un pincement au cœur.
Ma tante m’aida à me relever et ca fut vraiment laborieux. Je réussis à m’assoir sur le lit et la, je vis que le drap. Je m’attendais à une petite tache, mais le drap était complètement rouge et e me redressant, je sentais encore un liquide couler. Mais la douleur était toujours insupportable. Elle m’aida à me lever mais j’avais les jambes tremblantes et je n’arrivais pas à me mettre debout. Finalement elle me soutenait et je me levai en m’appuyant sur elle. Je restais debout un moment puis elle me conduisit vers les toilettes et m’assit sur la chaise anglaise. J’avais envie de faire pipi, mais si je savais ce qui m’attendait au moment d’uriner, j’allais faire une ablation de la vessie. J’en ai des frissons rien qu’en y repensant. C’est comme si on versait de l’alcool sur une blessure béante. Je me remis à pleurer et à réclamer Rassoul et ma tante essaya tant bien que mal de me réconforter. J’avais mal à l’intérieur de mes cuisses et aux épaules. Elle me massait un peu le corps avec du beurre de Karité. Ensuite, elle sortit un moment et je restais seule. Je la vis à travers la porte entrebâillée, enlever le pagne et le drap en dessous et les plier soigneusement avant de sortir. Au bout de quelques minutes elle revint avec une grande marmite bouillante contenant des feuilles. Elle dilua cela un peu et m’aspergea de l’eau très chaude. Le contact me fit crier et elle utilisa les feuilles pour me masser un peu. Quand elle en versa sur mes fesses et commença à masser, je me mis à crier et j’entendais Rassoul taper à la porte et demander si tout allait bien. Ma tante répondait que oui et continuait son châtiment.
Ensuite elle sortit et demanda à Rassoul de lui donner un vêtement ample que je dois mettre. Il mit du temps car mes bagages étaient chez eux et au bout de quelques minutes, on m’apporta une camisole que j’enfilais. J’avais aussi mis un slip qui me gênait énormément. L’effet des feuilles ou du bain, je me sentais un peu mieux et avec l’aide de ma tante, j’ai rejoins ma chambre et je trouvais qu’on avait changé les draps et arrangé la chambre. Je m’étalais sur le lit et ma tante m’attachais à nouveau un foulard en me recommandant de le garder et qu’elle reviendrait plus tard. Avant de partir elle me fit boire une potion qui d’après elle me ferait du bien. Dès qu’elle sortit Maman Oussey entrait à son tour en me félicitant et en disant que j’étais une fille bien et bien éduquée. Elle avait un bol rempli de bouillie de mil et elle me recommanda de me lever pour manger un peu. Mais je n’en avais pas trop envie et je lui demandais ou était Rassoul.
- toi tu oses encore demander ou est Rassoul. Tu veux que je te l’appelle encore ?
Elle se moqua encore de moi et me demandais de me lever pour manger. Mais je lui dis que je voulais dormir un peu car j’étais vraiment fatiguée. Avant même qu’elle ne sorte je m’étais endormie. A mon réveil, ma mère était assise à coté de moi et me regardais en se tenant la bouche. Dès que je bougeais, elle sursauta et se pencha sur moi.
- Diouldé ?ca va ?
J’essayais de me lever mais la douleur me rappela à l’ordre. Et elle se pencha sur moi pour m’enlacer et elle se mit à pleurer. Voir ma mère en larmes me brisa le cœur et je lui demandais d’arrêter
- je pleure de joie ma fille. Après tout ce que tu as traversée, maintenant tu peux marcher la tête haute. Je suis fière de toi et ton mari est venu jusqu’à la maison pour me dire qu’il était fière de toi. A la maison, il ya la fête. Tu m’as honorée.
Je lui pris les mains et y fourra mon visage pour me mettre à pleurer.
- je vais te laisser te reposer. Si c’était en Guinée, tu allais revenir à la maison pour une semaine qu’on puisse te masser, mais ta belle mère a dit qu'ici, une nouvelle mariée reste chez son mari et ne reviens chez sa mère qu’au bout d’une semaine. Je ne veux pas tirailler avec elle donc je te laisse. Mais je viendrais tous les jours.
je la regardais partir le coeur gros.
Après elle, mes belles sœurs aussi sont venues me rendre visite, mais je ne pouvais me lever. La douleur était encore vive et je me forçais à parler. Vers 14h, Rassoul revint et dès que je le vis, mon cœur s’illuminait et je lui fis un sourire un peu forcé. Il se pencha sur moi et déposa un baiser sur mes lèvres
- tu vas bien ma chérie ? demanda t-il sur un ton vraiment inquiet
- oui ca va. Tu étais ou depuis ce matin ?
Il me sourit et m’embrassait encore
- avoue que je t’ai manqué. Tu ne peux plus te passer de moi ? Tu veux qu’on s’y mette encore ?
Je lui lançais un regard catastrophé et lui demandais de m’aider à me relever car je voulais aller aux toilettes et surtout enlever ce slip qui me dérangeait énormément.
Il m’aida donc et dès que je me suis levée, j’ai eu un vertige et je vis le regard étonné de Rassoul qui passait de moi au drap. Je me retournais et je vis que le drap et ma tenue était complètement rouge de sang.
- ma chérie, je crois qu’il faut qu’on aille à l’hôpital…

Diouldé : itinéraire d'une vieWhere stories live. Discover now