Assy : les caprices du destin (3)

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Le lendemain, Elhadj vint lui rendre visite et encore une fois ce sentiment de culpabilité refit surface. Comme il devait aller voir sa mère à Podor, il lui proposait de sortir pour aller au restaurant ensemble. Elle le regarda étonné. Elhadj qui invite au restaurant. C'était une première. Les sorties qu'ils faisaient ensemble c'était à la plage ou des promenades. Elle accepta. Le soir, elle revêtit une jolie robe et il l'amena...dans un fast-food. Là ou ils étaient assis, la fumée des grillades l'indisposait, mais elle ne disait rien. Trop contente de faire une sortie...en tête à tête. Même si c'était dans des chaises en plastiques qui glissaient au moindre mouvement. Il lui parlait de ses sentiments pour elle, des ambitions qu'elle avait, de mariage. Elle l'écoutait en souriant, sans trop parler, confuse par tout cela. et ce sentiment de culpabilité grandissait. Comment pouvait-elle penser à quelqu'un d'autre, qui n'était même pas libre alors qu'un homme merveilleux était fou d'elle. C'était carrément se faire harakiri. Elle passa une bonne soirée. En rentrant, il lui remit un billet de 5000 en lui demandant d'acheter du crédit. Il expliqua qu'il aurait voulut lui donner plus surtout qu'il savait qu'elle ne travaillait pas mais il devait se rendre le lendemain à son village n'avait pas trop d'argent. Même s'il reconnaissait que Mr Mbaye l'avait beaucoup aidé financièrement ces derniers temps. En se quittant, il se pencha pour l'embrasser tendrement. Elle se surprit à attendre. Oui, elle était à l'écoute de son corps, espérant ressentir les mêmes choses délicieuses qu'elle ressentait quand Ibrahima l'embrassait. Quand il la touchait. Mais le miracle n'est pas venu. Pas qu'elle ne ressentait rien, mais ce n'était pas la même chose. Elhadj était tout content qu'elle accepte se laisse aller comme cela et ne cessait de lui répétait qu'il l'aimait.

Elle rentra malgré tout le cœur léger et en se raisonnant qu'Elhadj était l'homme de sa vie. Il était très tard quand elle reçut un message d'Ibrahima. Ils se mirent à discuter ainsi pendant longtemps, jusqu'à ce qu'elle s'endorme, le sourire aux lèvres.

La semaine suivante fut plus reluisante pour elle. Elle reçut quelques propositions mais le salaire était trop bas. En plus elle devait assurer son transport avec. Trop juste. Son cousin insistait aussi pour ses photos de mode, mais elle déclinait gentiment. Même tonton Ibrahima s'y mettait en lui proposant de venir travailler dans sa société. Mais là aussi c'était hors de question. Il appelait tous les jours ou quand il faisait tard, lui envoyait des messages. Leur relation était...bizarre. Elle voulait que ça se limite uniquement au stade d'amitié ou alors de complicité amicale. Mais elle savait, elle était sure qu'il y avait bien plus. Même si elle refusait de l'admettre et même si Ibrahima n'en parlait pas. Il se contentait de la faire parler, de la faire rigoler, de lui faire sentir ce vide quand il raccrochait, d'être présent en permanence alors qu'il était si loin...et près de son épouse. Même mère Saly lui demandait qui l'appelait comme cela et elle disait toujours que c'était Elhadj qui était en voyage. Ça étonnait mère Saly qui se disait que leur relation devenait de plus en plus sérieuse.

Avant la fin de la semaine, un gérant du restaurant l'a appelé pour lui dire de passer pour qu'il discute. Elle est partie après avoir tendu les mains à sa mère qui a du prier avec tous les versets de Coran qu'elle connaissait. Finalement, elle a du l'interrompre avant qu'elle ne soit en retard. Il s'agissait d'un grand restaurant et le gérant était un blanc, Mr Renaud. Il lui dit qu'il la trouvait très jolie et en plus elle s'exprimait très bien en français. Elle lui expliqua qu'elle avait le niveau du bac et prendrait toute proposition décente. Cela fit sourire le monsieur qui finalement lui proposa un travail de serveuse, de 8 heures à 20 heures pour un salaire de 60 milles plus 5000 pour le transport. Elle a failli lui sauter au cou, mais s'est retenue. Elle rentrait chez elle tellement contente qu'elle sourit tout le chemin. Sa mère aussi était contente même si elle trouvait le salaire un peu juste. Mais bon, il fallait s'en contenter.

Diouldé : itinéraire d'une vieWhere stories live. Discover now