Part 7

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Le lendemain de la visite de Babacar, Demba appelait à la maison. Il y avait une petite gêne entre nous, mais je discutais avec lui normalement. Sans vraiment en parler, on s’était réconciliée. Il me dit qu’avec la fin de l’année, il avait plein de boulot et qu’il ne me promettait pas de passer à la maison le jour même, mais il voulait qu’on discute. Je lui dis qu’il n’y avait rien d’urgent et qua ca pouvait attendre. Je fus soulagé de cette discussion et comptais aborder cette relation avec un peu plus de maturité. Je ne comptais plus me laisser faire comme une gamine, quoi que cette petite séparation m’as permis de constater qu’il m’a vraiment manqué et que je tenais à lui. Mais il y avait aussi les études qui m’attendais et les partiels approchaient.
J’étais en train de réviser dans ma chambre quand maman frappa doucement à ma porte et entrait. Elle s’est assise sur le lit et a commencé à me poser des questions sur mes cours et les professeurs. Je me mis à développer et à expliquer comment se passaient les cours. C’était la première fois qu’elle me le demandait et j’avais beaucoup de choses à dire. Elle rigolait quand je lui racontais les réactions de Fatou la diola et je me détendis avec elle. Je lui expliquais aussi qu’on allait bientôt m’octroyer une chambre à la cité universitaire et que je voulais aller loger là bas. Elle s’y opposait fermement et comme je ne voulais pas tirer sur la corde, je me dis que j’attendrais d’avoir effectivement la chambre pour essayer de la convaincre. Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas eu ce genre de conversation détendu et je ne voulais gâcher le moment. Elle me manquait ma maman et j’adorais quand elle était comme ca. Au bout d’un moment, elle me dit :
- Diouldé, il s’est passé beaucoup de choses entre nous, mais saches que je te considère comme ma propre fille. Maintenant, Malik doit venir avec sa femme. Il s’est passé des choses entre vous, mais je ne veux plus que ca se reproduise. Je ne supporterais plus de scandales dans cette maison. Je sais qu’avec tonton Farah ca été une erreur de la part de qui ? Je ne saurais le dire. Toujours est-il que c’est fini et ca aussi je tiens à ce que Malik ne soit jamais au courant encore moins sa femme.
-maman, ne t’inquiète pas. Tu dois me connaitre. Je ne suis pas le genre à créer des scandales. Avec Malik aussi c’est de l’histoire ancienne. Maintenant je suis avec Demba et on s’aime. Donc pour cela, y’a pas de soucis.
- merci ma fille dit-elle en se levant. Au fait j’ai finalement trouvé une maison. Dès le début de l’année prochaine, après le départ de Malik on va pouvoir déménager.
Cette nouvelle me fit peur car j’avais peur que ca ne soit tonton Farah qui soit derrière tout ca. Mais je me contentais juste de lui dire que le quartier me manquerait.
Le weekend, Demba passa finalement à la maison. Il était vraiment craquant et mon cœur s’accélérait en le voyant. Il avait légèrement coupé ses cheveux et sa barbe. Quand je lui fis la remarque il me dit qu’il s’était fait beau uniquement pour moi. Maman était partie à Louga et tata Sophie comme d’habitude était enfermée dans sa chambre. On s’installa donc au salon et on parlait de son travail et moi de mes cours. Je l’écoutais et surtout je le regardais. Finalement, il s’arrêta de parler et vint s’assoir à coté de moi et me prit les mains.
- tu m’as vraiment manqué Diouldé
- toi aussi tu m’as manqué, répondis je
- et tu étais vraiment prête à laisser tomber notre relation pour si peu ma chérie ? Vraiment je dois t’avouer que je ne te comprends pas. Explique-moi clairement que je puisse comprendre et savoir ce que je dois éviter avec toi.
Je réfléchis rapidement et je ne trouvais pas quoi lui répondre
- Demba, c’est juste une question de principe. Je ne sais pas quoi te dire. Ma réaction était peut être démesurée mais c’est surtout la façon dont tu m’as parlé après qui m’a énervé. Comme si j’étais juste une option et que je dois vite me décider sinon tu tournes la page. Non mais vas dans ce cas en chercher une autre, comme ca je ne te ferais plus perdre ton temps.
Je parlais avec la voix qui tremblait car en me souvenant de ses paroles, j’avais les larmes aux yeux. Il s’était donc approché et son visage était à quelques centimètres du mien.
- non, tu n’es pas une option ma belle…je t’ai choisi et je t’aime. Désolé, mais parfois quand je suis énervé je parle n’importe comment. Et puis je ne comprends pas pourquoi tu ne veux pas que…
Il avait approché son visage et je l’ai embrassé. Il m’avait vraiment manqué et à un moment, il s’est écarté en disant que cette fois c’est moi qui avait commencé.
Je luis souris et on continuait à discuter. Je me blottis dans ses bras et on regardait la télé en commentant et parfois en s’embrassant. Il est resté tard et je ne voulais pas qu’il s’en aille. Il me taquinait en disant que s’il n’était pas revenu j’allais mourir car sans lui, je ne vis pas. J’admis ce fait et finalement le laissait partir.
On était en 1999 et on devait passer en 2000 et le changement de millénaire était sur toutes les lèvres. On sentait une certaine euphorie dans les rues. L’an 2000 tant chanté allait enfin arriver et on annonçait toute sorte d’éventualité. Demba me parlais souvent de bug qui devait se produire et que les télévisions, les radios, l’électricité, tout allait arrêter de fonctionner et bête que je suis j’y croyais. C’est à cette époque aussi que la Sonatel a commencé à vendre ses premiers téléphones portables. A l’époque on parlait de « alize » pour dire portable. (chii mane dama yague dehh). Un peu avant on en voyait quelques uns qui en avaient mais c’était très rare et c’était surtout les immigrés qui en ramenaient ou les riches qui en possédaient. Mais cette année,le marché s’est un peu ouvert et il y avait ces téléphones sagem que la Sonatel avait pis en promo pour élargir le marché du portable, et les gens les achetaient de plus en plus.
Donc quelques jours après notre réconciliation, Demba revint à la maison avec une boite contenant un téléphone portable. J’étais tellement contente que je sautillais sur place. Comme maman était dans la cuisine, je me retins de l’embrasser. C’était donc un Sagem avec un petit écran, mais à l’époque c’était la grande technologie (l’équivalent du galaxy note 4 maintenant). On était dans la cour, et j’avais appelé maman pour qu’elle regarde le cadeau. Elle fit des prières pour le nouveau matériel et remercia Demba en lui disant qu’avec ca, comme elle n’est jamais rassurée quand je reste tard à l’université, elle pourrait me contacter à tout moment. Il me montra comment utiliser le téléphone et enregistra son numéro portable, celui de son bureau et celui de sa maison avec interdiction formelle de communiquer mon numéro sauf à maman. Je lui fis la promesse. Il resta diner et je le raccompagnais. Il voulait qu’on aille se promener, mais mes cours me fatiguaient et on devait avoir des partielles avant les fêtes. Donc je lui expliquais que je n’avais pas trop le temps mais que dès que je prends mes fêtes on va sortir ensemble. Mais ce merveilleux outil qu’est le téléphone portable nous a permis de mieux nous rapprocher. Il appelait souvent et me demandait toujours ce que j’étais en train de faire. Et au moment de dormir, il appelait encore, rien que pour me souhaiter une bonne nuit et me dire qu’il m’aimait.
J’appelais souvent Rama qui déprimais grave et qui voulais revenir au Sénégal en abandonnant son travail. Je l’en dissuadais et la priait d’être forte. Je raccrochais le cœur gros. C’est vrai qu’un chagrin d’amour peut parfois être douloureux surtout qu’ils avaient quand même duré ensemble.
Les cours et les révisions me prenaient beaucoup de temps. On avait formé un petit groupe de travail avec d’autres filles de la promo et on se retrouvait pour réviser. Il y avait Maty et Khady, deux filles très gentilles qui au début n’osaient pas trop m’approcher. Mais avec le temps, on se connut un peu mieux et on passait beaucoup de temps ensemble. Elle avait déjà une chambre à la cité Claudel et entre les cours, on y allait tous ensemble et si on finissait tôt aussi, on y allait pour réviser. Un jour, qu’on était en train de réviser, Demba est venu me prendre après avoir passé toute la journée à m’appeler et en voulant me convaincre d’aller au cinéma. Finalement, il est venu me chercher à sa descente du travail car il disait que j’en faisais trop avec les études et que j’avais besoin de décompresser. On allait donc chez lui pour qu’il se change et après on devait aller se promener un moment. Je m’installais au salon le temps qu’il prenne une douche et se change. Je crois que j’étais trop fatiguée et je me suis endormi sur son canapé. Je me réveillais en sursaut et il faisait noir dehors. Mon téléphone sonnait et c’était maman qui s’inquiétait. Je lui expliquais que j’étais avec les filles à réviser, et que je m’étais endormie, mais que je venais tout de suite. Ah la magie du portable. Il n’y avait personne dans le salon et j’appelais Demba, mais pas de réponse. Je m’avançais dans la chambre et je le vis étendu sur son lit en train de ronfler comme un train. Il était torse nu et avait juste un short sur lui. je m’approchait et le secouais doucement. Il se réveilla et me tira à lui
- c’est le meilleur réveil du monde di-il en me faisant basculer sur le lit et en commençant à m’embrasser.
Il était très doux au départ mais le baiser se fit plus passionné. Ses doigts parcouraient tout mon corps et à un moment, il leva la tête en me demandant si je voulais qu’il arrête. J’hésitais un moment et il se leva pour s’habiller. J’étais assise sur le lit à le regarder et quand il eut fini, il se rassit à coté de moi en m’enlaçant.
- t’inquiète, je te comprends, je ne vais plus insister pour ca.
Je souris et l’embrassais et c’est lui qui me repoussa
- stop petite dévergondée, je suis innocent…dit il en essayant d’imiter ma voix.
Il me ramenait chez moi et dans la voiture, il me demandait ce que voulais faire durant les fêtes de Noel en me proposant pleins de choses intéressantes. Je voulus lui dire que Malik devait venir, mais j’eus peur de gâcher ce moment de complicité entre nous et me dit que j’aurais l’occasion de la faire plus tard.
Mais le temps passait vite et une dizaine de jours avant les fêtes de Noel Malik arriva avec sa femme et la petite Diouldé. Ils sont arrivés la nuit et malgré tout le bruit, je n’ai pas daigné me lever. Le lendemain, j’avais cours et ils étaient en train de dormir car je n’entendais aucun bruit dans la maison. Je me faufilais tranquillement dans la cuisine et m’installais comme d’habitude pour prendre mon petit déjeuner quand Malik arriva. Mon cœur rata un battement quand je le vis. Le verre que j’avais s’est écrasé et au lieu de nous dire bonjour on se retrouvait tous à vouloir ramasser les débris
- décidemment je te fais cet effet dit-il en souriant
- hum, tu peux toujours réver répondis je du tac au tac
Ensuite, je me relevais et lui fit face. Il était vraiment beau. Il avait pris du poids et son visage était encore plus charmant avec ses fossettes qui se creusaient quand il riait. Je le regardais et j’essayais au maximum de ne rien laisser paraitre
- en tout cas, tu es de plus en plus belle dit-il en me regardant de haut en bas.
J’avais un léger maquillage et avait comme d’habitude attaché mes cheveux en arrière.
- j’ai vraiment hâte de rencontrer Awa et la petite Diouldé
- elles sont en train de dormir dit-il en s’approchant de moi. Il était tors nu et portait juste pantalon de pygama.
Je voulus fuir, mais j’étais comme scotchée. J’étais là à le regarder et lui aussi me fixait. On était plus qu’à quelques centimètres l’un de l’autre et je devais lever la tête pour le regarder quand soudain, Marie est entrée dans la cuisine. On s’est vite éloigné et j’ai rapidement pris mon sac pour partir. Le revoir a été un choc. Je pensais vraiment que ca allait être une formalité pour moi surtout que j’étais avec Demba et que je l’aimais beaucoup. J’y ai pensé toute la journée et j’étais fâché contre moi-même d’avoir eu cette réaction avec lui. Et puis je me fis une raison en me disant que c’était peut être normal car la dernière fois qu’on s’était vu, on était amoureux et on avait pleins de projet et aussi je n’oubliais pas que c’était mon premier amour donc, je me fis une raison.
Quand je rentrais le soir, je pus enfin voir mon homonyme. Elle avait 2 ans et était mignonne comme un cœur. Elle ne restait pas en place et avait une seule question à la bouche « cha ché quoi tata ». Sa maman aussi était une femme très jolie et très ouverte. Elle me fit la bise et m’enlaçait pour me dire toute sa joie de me voir enfin. J’avais décidé de prendre mes distances avec elle mais finalement, elle était tellement gentille que je me retrouvais à discuter comme si je la connaissais depuis longtemps. Maman nous trouva dans cette conversation et en fut très contente. Malik était sorti et moi j’avais des cours à réviser pour mes devoirs. Mais la petite Diouldé ne me lâchait pas d’une semelle et me poursuivait avec ses « chachéquoi tata ». Je restais donc avec eux et quand Malik arriva on se salua correctement. Je sentais le regard de maman sur moi et je fis comme si de rien n’était. Mais avec Malik c’était autre chose. Même quand sa femme était la, il me lançait parfois des regards appuyés qui me gênait énormément. Le lendemain de son arrivée, j’oubliais mon portable à la maison et toute la journée, j’étais pris par mes cours. J’étais avec mon groupe de travail et on est resté à réviser jusqu'à un peu tard. J’étais persuadé que Demba avait essayé de m’appeler sur le portable et les filles me taquinaient en disant qu’il était trop collant.
Je rentrais donc et arrivée devant la maison, j’allais à la boutique pour chercher un rechargement pour l’appeler et je trouvais Malik qui achetait de l’eau minérale. Je le saluais et on marchait ensemble vers la maison en discutant. Il me demandait comment se passaient mes cours et je lui répondais cordialement. On était arrivé ensemble à la maison en rigolant et à l’entrée du salon, je vis qu’il y avait Demba et maman qui discutaient. Quand maman nous vit, elle prit un air contrarié et son regard passait de moi à Malik. Et Demba aussi me regardait avec un air interrogateur. Je fus prise sans raison de panique et m’avançait lentement pour saluer. Maman me répondit froidement et Demba se leva pour dire bonjour à Malik.
- c’est mon fils Malik, dit maman en faisant les présentations. Il est venu en vacance avec sa femme et sa fille.
Au nom de Malik, le visage de Demba se renferma et il se tourna vers moi pour me regarder une seconde, ensuite se retourna vers Malik pour engager une conversation
- Malik c’est Demba, l’ami de Diouldé, continua t-elle. Dioudé tu rentre bien tard. Demba est la depuis un moment et apparemment tu n’as pas ton cellulaire.
- non je l’ai oublié ici en partant ce matin. Excuse moi Demba dis je en me tournant vers lui.
Il me fit un sourire crispé et je m’excusais pour aller déposer mes affaires et me changer. Malik était resté à discuter avec Demba et maman et j’étais toute affolée. Mon Dieu on était arrivé ensemble et je n’avais pas dit à Demba que Malik était venu en vacance. Qu’est ce qu’il va penser de tout ca. Je regardais le téléphone et en effet, il avait appelé plus de 20 fois durant la journée. Je fis rapidement une toilette et descendit. Je trouvais Demba seul au salon, et il me dit que Malik était sorti avec maman. Je m’assis à coté de lui et lui demandait comment s’était passé la journée. Il ne répondait pas et se contentait de me regarder.
- tu n’as vraiment rien à me dire dit-il avec une pointe d’énervement dans la voix.
Je baissai la tête et répondit finalement
- je suis désolé mais j’ai oublié mon téléphone ici ce matin.
- je ne te parle pas de ton téléphone. Malik est venu et tu n’as pas jugé opportun de me le dire ? Pourquoi tu me caches ce genre de choses ?
Il était vraiment énervé et pour cette fois j’aurais du lui en parler, mais je ne savais pas comment aborder ce sujet avec lui. Donc je le laisser parler
- je t’ai déjà dis que je n’aimais pas ce genre de choses. Je ne te cache rien sur ma vie alors que j’ai l’impression qu’avec toi, je ne sais jamais ou je mets les pieds.
- je voulais t’en parler mais je ne savais pas comment le faire et aussi comment tu allais le prendre
- tu ne savais pas comment le faire ? répéta-t-il. Ca veut dire qu’il représente quelque chose au point que tu éprouve des problèmes pour m’en parler ?
-non tu as tout faux. Excuse-moi. Tu as raison j’aurais du t’en parler mais..
Je ne savais pas quoi dire. Et puis Malik ne représentais rien, pourquoi voulait il en faire un problème. Et si je le lui avais dit ca aurais changé quoi. Il gardait le silence quelques instant puis soupira
- ce n’est même pas le fait qu’il soit la qui me dérange, mais surtout pourquoi tu ne m’as rien dit. Diouldé, je veux que tu me fasses confiance. On est ensemble pour tout.
Je hochais la tête et lui prit la main. Il sourit nerveusement puis se leva pour partir. J’essayais de le retenir mais il me dit qu’il était très fatigué et qu’il s’inquiétait de ne pas pu me joindre de la journée. Je le raccompagnais jusqu'à la porte et lui demandais
- tu es fâché contre moi ?
Il me regarda avec ses beaux yeux la et me fit un sourire crispé en secouant la tête. Puis, il se penchait pour m’embrasser tendrement quand on entendit un petit toussotement derrière. Il s’agissait de tonton Farah qui me lançait un regard noir. Demba prit congé en me demandant de prendre mon téléphone car il m’appellerait dès son arrivée. En rentrant, je trouvai tonton Farah au salon. Je voulais prendre le téléphone que j’avais posé sur la table, mais je ne le trouvais pas. En rebroussant chemin, il me le tendit en me demandant si c’est ce que je cherchais.
- tu n’es qu’une petite pute, mais ce que tu donnes à tout le monde tu me le donneras un jour. Lanca t-il sur un ton menaçant.
Je me contentais de prendre le téléphone et de fuir rapidement. Je commençais à avoir l’habitude de ses petites remarques salaces et je n’en fis pas cas. Demba n’a pas appelé ce soir la et quand j’essayais de le joindre il était injoignable. Il devait être en train de ruminer. J’avais vraiment merdé.
Les jours suivants, mes partielles avaient commencé et je partais tôt et revenait tard. Demba semblait toujours fâché et malgré mes propositions pour le voir, il insistait pour que je termine d’abord mes examens. Malik cherchait des occasions pour me parler mais je m’enfuyais dès que je le voyais venir. Awa, sa femme passait plus de temps chez elle et ne revenait que le soir avec bébé Dioudé. Un soir, alors que je révisais, assise sur le lit, il frappa doucement à ma porte et entra. Dès que je le vis, je pris peur et le regardais fixement. Il s’est approché et s’est assis sur le lit.
- Malik s’il te plait, ne me crée pas de problème. Sors
- Non, il faut qu’on parle. Tu me fuis comme la peste et je sais que c’est maman qui est derrière tout ca. Elle m’a aussi parlé en me disant de ne pas t’approcher mais je ne peux pas. A chaque fois que je te vois, j’ai envie de t’embrasser, d’être avec toi, comme avant.
Il parlait en s’approchant de moi et je me suis levée pour me mettre devant lui
- arrête, tout ca c’est du passé. Tu es marié et moi je suis avec quelqu’un. Va-t’en s’il te plait avant que quelqu’un arrive.
- mais je t’aime toujours…et je sais que toi aussi tu m’aime
Il s’était levé et s’approchait de moi. Je restais à le regarder et c’est quand je sentis ses lèvres sur les miennes que je réagis. Je reculais et ne sachant plus quoi faire, je sortis de la chambre et descendit rapidement les escaliers. Mon cœur battait très fort car j’avais peur que maman ne sorte et nous trouve en train de jouer au chat et la souris. Je me réfugiais dans un coin de la cour et m’accroupis. Je restais là bas un bon moment. Finalement, je remontais et ne trouvant personne dans ma chambre, la referma à double tour avant de dormir. J’étais enragé contre moi-même, troublée par tout ce qui venait de se passer. J’étais consciente que Malik ne cherchait qu’à s’amuser avec moi et me prenait pour la petite gamine amoureuse qu’il avait laissée. Je ne me laisserais plus prendre. Le lendemain, je devais finir mes partielles et je comptais mettre tout à plat avec Demba car c’est lui que j’aimais.
Je trouvais Malik dans la cuisine le lendemain et on dirait qu’il m’attendait. Je le saluais brièvement et voulut partir quand il me retint par le bras
- Diouldé, retrouvons nous dans un endroit tranquille et discutons.
Je retirais mon bras et lui demandais encore une fois de me laisser tranquille.
Juste après mes examens, j’appelais Demba en lui demandant de nous retrouver près de son lieu de travail quand il aura fini. Depuis qu’il avait vu Malik à la maison, on ne s’était pas revu. Je le trouvais vraiment fatigué et lui proposait de rentrer. Il était un peu souffrant et avait des maux de tête. Je le raccompagnais chez lui et lui trouvais des médicaments. Je lui proposais d’aller se doucher et que ca le soulagerais et comme j’étais encore plus fatiguée que lui, je m’endormis encore une fois sur son sofa. Il me réveilla en riant et en disant que je croyais que sa maison était un dortoir. Puis il s’assit à coté de moi et m’enlaçai.
- aucune femme ne m’a causé des soucis comme toi. Depuis que je sais que ton ex est dans la même maison que toi, ça me perturbe.
- arrête, il n’y a plus rien entre nous. Et puis avec mes horaires, je ne le vois même pas.
Il ne disait rien et me regardais fixement.
- Demba, je t’aime et je ne ferais rien qui puisse mettre en mal notre relation ? Tu me demande toujours de te faire confiance mais aujourd’hui, fais moi confiance.
- je te fais confiance ma belle. Mais je veux me caser, je ne suis plus très jeune et j’ai besoin de stabilité. Ça te dirait qu’on se marie ?
Mon cœur rata un battement et je restais bouche bée. Je n’avais plus les idées en place et un moment il me sourit et m’embrassait
Je l’aimais mais j’avoue qu’à ce moment je ne songeais vraiment pas au mariage. Je pensais qu’on avait encore le temps de mieux se connaitre et moi de terminer mes études.
- ne prend pas cet air, ma chérie, on ne va pas se marier demain, mais je te demande d’y réfléchir. Je t’aime. Je ne veux pas te perdre.
Sans me laisser le temps de répondre, il recommençait à m’embrasser. Cette nuit, je dormis à peine pensant à sa demande et à mes études. En même temps, j’avais la un magnifique échappatoire pour me sortir des griffes de tonton Farah et Malik. Mais encore fallait il que le destin me laisse du répit….

Diouldé : itinéraire d'une vieOnde as histórias ganham vida. Descobre agora