Chapitre 16 partie 2 : Panique à bord

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Vers le coup des dix heures, je sors à nouveau Happy. Bien emmitouflée dans mon gros manteau, je donne une fois de plus un coup d'œil vers la porte de Jales et je trouve toujours porte close et aucun signe de vie.

Sur le chemin menant au plus grand parc du village, je croise Christopher, mon voisin d'en face. Même si je n'ai pas oublié la fois où ses invités se sont garés chez moi et ont causé indirectement l'accident de ma voiture, je ne peux pas lui en vouloir. Car cet homme est tout simplement adorable.

Celui-ci promène sa chienne rottweiler et nous discutons une bonne demi-heure tandis que nos amis à quatre pattes s'amusent en poussant parfois des grognements plus dignes d'ours que de chiens.

Quand je rentre à la maison, il doit être aux alentours des onze heures trente. Revigorée, malgré la situation, j'ai le cœur un peu plus léger. Enfin, il l'était, jusqu'à ce que j'aperçoive Jales et que pour une raison qui m'échappe, je repense à Alexander.

Le brun bâille et regarde des documents qu'il tient dans les mains. Il ne m'a, à première vue, pas remarquée. Je me dirige vers ma porte, fais rentrer Happy et décide d'aller prendre de ses nouvelles, telle une bonne voisine. Après tout, ce n'est pas parce que j'ai raté les premières présentations que tout est perdu. La preuve avec hier soir.

— Bonjour ! m'écrié-je joyeusement en arrivant à sa hauteur.

Je regrette aussitôt la tonalité de ma voix, car s'il a la même gueule de bois que Maxime, je lui aurais causé un mal de tête affreux.

— Vous allez bien ?

Je m'adosse contre sa voiture et Jales semble surpris que je sois si libre d'agir. Il fait un pas en arrière, comme si j'étais une méchante bête s'apprêtant à le croquer tout cru. Moi qui pensais que nous avions franchi un cap tous les deux hier soir. Ben oui, je pensais que nous étions « potes » désormais.

— Je vais bien, répond finalement le brun.

— Très bien, lancé-je après quelques secondes de silence, alors si tout va bien, c'est super.

Je remue la tête pour accompagner mes dires.

C'est gênant ce silence. Je n'ai jamais trouvé une conversation aussi nulle.

Après m'être mordu les lèvres, car aucune réplique pouvant faire perdurer l'instant ne me vient à l'esprit, je décide de quitter les lieux comme si de rien n'était. Je fourre mes mains dans les poches de mon manteau puis je m'avance pour rejoindre ma maison quand le bruit d'un moteur me fait tourner la tête. Je reconnais aussitôt la voiture s'engageant dans le quartier.

La panique s'empare de moi tandis que je vois la Honda Civic de mon père se garer devant ma maison et instinctivement, j'attrape le poignet de Jales pour qu'il vienne se cacher derrière son véhicule.

— Oh Seigneur ! Ce sont mes parents, soufflé-je horrifiée.

Je pense tout de suite à Maxime dans mon salon. J'espère qu'il n'a pas fait de conneries du genre allumer une playlist bien nulle pour danser avec ma brosse à WC en caleçon. Si j'y songe, c'est parce que c'est du vécu. Cela remonte à plusieurs mois désormais. Debout sur la table de ma cuisine, il m'a accueillie avec la fameuse chanson du Moulin rouge, uniquement vêtu d'un caleçon à carreaux bleus et blancs.

Après ce bref flash-back, qui me fait pouffer de rire intérieurement, je me rappelle que je suis à côté de Jales.

— Rentrez chez vous.

Comme il me regarde en haussant un sourcil, je lui donne une tape pour lui faire comprendre qu'il faut qu'il s'en aille. Je ne sais pas ce que j'ai aujourd'hui à taper tous les hommes qui m'entourent, mais il faut peut-être que je me calme un peu.

Petit ami et Compagnie 1 - Opération Alexander (Terminée)Where stories live. Discover now