Petit ami et Compagnie 1 - Opération Alexander (Terminée)

Chapitre 5 : Soirée cinéma, potins et Derek Jones

Le 2 décembre

Mes vendredis soir sont toujours réservés pour Maxime. Depuis plus d'un an, nous avons pour habitude de nous retrouver à la maison pour regarder un bon film, le tout en dévorant de la cuisine bien grasse. Les semaines paires, c'est Max qui choisit quelle réalisation nous visualisons et les semaines impaires, c'est moi qui décide. Et étant donné que nous sommes la quarante-huitième, c'est mon cousin qui aura le dernier mot.

— J'ai amené trois DVD.

Tous deux fans de cassettes, nous devons malheureusement nous contenter du numérique depuis que mon magnétoscope est tombé en panne. Nous pourrions regarder un film en streaming comme le font la plupart des gens, mais nous sommes quelque peu conservateurs lorsqu'il s'agit de cinématographie.

— Je te laisse choisir celui qui te tente le plus.

Tandis que j'attrape le boîtier de Vertigo, North by Northwest et de Psychose, tous trois étant des œuvres du grand Hitchcock que Maxime affectionne particulièrement, je soupire. Anéanti, l'espoir de pouvoir regarder une comédie romantique à la Grease, Fame ou Footloose.

— Au fait, tu sais qui emménage à côté ?

J'abandonne ma lecture intensive des résumés pour rejoindre mon cousin qui est actuellement planté derrière ma fenêtre et tire sans aucune discrétion mon rideau vert menthe.

— Non.

Ma réponse courte me trahit.

— Tu penses à Terrence, pas vrai ?

— Non.

Le sourire en coin de Max me fait comprendre qu'une fois de plus, je mens très mal. Je suis vraiment mal barrée pour mentir le 25 décembre.

— En tout cas, il y a quelqu'un à l'heure qu'il est. Regarde-moi ce 4x4 un peu ! Putain, ça ne déconne pas là. Cette voiture doit coûter trois fois le prix de la mienne !

Oh, je dirais plutôt vingt fois quand on songe à sa poubelle et que l'on regarde le carrosse d'en face. Mais parce que je ne veux pas vexer mon cousin, je ne dirai rien.

— Quand je suis arrivé, il n'y avait personne, m'apprend-il. T'as réfléchi à qui ça pourrait être ?

Je pourrais dire que non, mais ce serait mentir. Bien sûr que je me suis demandé qui viendrait remplacer Terrence et ses parents. Qui n'y aurait pas songé ?

— J'espérais une famille joyeuse, mais maintenant que je vois ce...

— Arrête, tu ne vas pas me dire que tu n'as pas fait le vœu d'avoir un voisin super sexy qui passera la tondeuse torse nu et proposera de s'occuper de ta pelouse aussi ? me coupe Max. C'est le fantasme de toutes les femmes !

Je roule des yeux. Avec Maxime, le fantasme d'une femme devient celui de toute la gent féminine sur cette Terre.

— Je pense plutôt que je vais avoir affaire à une famille de riches.

À l'époque où les Miller habitaient à côté, nous nous retrouvions souvent, surtout en été, pour des barbecues. C'était convivial, c'était comme si nous étions une seule et même famille, et ça me manque parfois.

Seulement après le départ de Christian et de sa femme, il y a eu une mère célibataire qui s'est installée. Elle n'est pas restée longtemps, mais son garçon, Clark si je me souviens bien, était terrible. Il attaquait la vieille chienne de mes parents chaque fois qu'il la voyait dans notre pelouse. Une fois même, il m'a balancé un pot de yaourt sur la tête. Le petit garçon causait de nombreux ennuis.