Chapitre 13 partie 2 : Cohabitation forcée

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Je me frotte le front et soupire à mon tour. C'est l'apothéose. C'est le summum du ridicule. Et voilà maintenant que nous sommes en panne ! Si j'ajoute le fait que mon voisin est peut-être un tueur en série qui va m'égorger dans la minute qui suit, je ne suis pas bien du tout. C'est vrai après tout, qu'est-ce je sais de lui ? Rien.

— Comment se fait-il que nous n'ayons plus d'essence ? Vous ne pas rouliez pas sur la réserve quand même ?

Vu sa tête, j'ai ma réponse. Mais qui est assez fou pour rouler sur la réserve bon sang, surtout quand on sait que l'on était en ville et qu'on la quitte pour un village qui n'a pas de pompe à essence à moins de dix kilomètres ?

— J'avais largement assez pour rentrer, et tout se serait bien passé si j'avais pris la déviation du centre-ville ! s'énerve-t-il et je suis tellement surprise qu'il monte le ton que je ne trouve rien à répliquer.

La tête dans les épaules, je grimace. Il est déjà assez en rogne comme ça, ce n'est pas la peine de provoquer le tueur qui sommeille peut-être en lui en lui disant qu'en roulant au ralenti dans les embouteillages des travaux, il aurait aussi gaspillé son carburant.

Deux longues minutes de silence terminent de refroidir l'atmosphère. Je regarde le tableau de bord et me frotte les bras. Je jette un coup d'œil à Jales. Évidemment, qui dit panne d'essence, dit voiture qui ne s'allume plus et donc plus de chauffage.

— Bon, appelez un dépanneur, m'ordonne-t-il subitement en continuant de fixer devant lui.

Je m'apprête à lui demander pourquoi moi quand je me rappelle que j'ai fait tomber son portable tout à l'heure. Il aurait vraiment de nombreuses raisons de vouloir m'égorger, si on y réfléchit bien.

— Mais euh... je vous ai déjà dit que je n'avais pratiquement plus de forfait !

J'attrape cependant mon portable dès que je croise son regard noir. Ça va, j'ai compris le message.

Je regarde mon écran et surtout l'unique barre de batterie qu'il me reste, puis essaie de réfléchir à la situation. OK, est-ce que nous connaissons notre adresse ? Pas du tout. Alors comment pouvons-nous être dépannés si nous sommes incapables de dire où nous nous trouvons ? C'est un marrant lui, mais si je dis à l'homme au téléphone que nous sommes sur une vieille route, à plus de trente minutes d'une déchetterie, je ne pense pas qu'il nous trouvera.

Soudainement, je songe à ma maison et à Happy. Là en revanche, je peux faire quelque chose. C'est après avoir pris une bonne inspiration que je compose un numéro que je connais par cœur désormais. On décroche dès la deuxième sonnerie.

— Oui allô Juliette, c'est moi Annabelle ! Je n'ai pas beaucoup de temps, je vais être un peu en retard, alors est-ce qu'il te serait possible d'aller voir si Happy va bien ? Ah merci, je suis... Euh allô ? Juliette, tu m'entends ?

Je regarde mon écran puis tapote ce dernier. Ah non, non, non ! Ce n'est vraiment pas le moment. Je n'avais pas fini.

— Vous êtes sérieuse ? Vous dîtes que vous n'avez pratiquement plus de forfait et vous le bousillez pour appeler votre voisine ? Puis maintenant vous n'avez carrément plus de batterie, termine Jales en apercevant mon écran noir.

Je voudrais répondre quelque chose, mais je ne sais pas quoi. Pourquoi n'ai-je pas pensé à prendre mon chargeur avec moi ? Il n'est pas rare que je le fasse car mon téléphone a tendance à perdre rapidement ses barres. Il faut dire que ça fait quelque temps que je l'ai et je pense qu'il a plus l'âge d'être à la retraite qu'à faire un temps plein. Je parle toujours du portable bien évidemment, si certaines personnes se posent la question...

Petit ami et Compagnie 1 - Opération Alexander (Terminée)Where stories live. Discover now