Un autre monde

Une entrevue très secrète

Nuit noire. Personne dans la rue, dans les environs. Silence mortel s'étendant à perte d'oreille. On n'entendait pas une mouche voler. On ne pouvait mieux choisir un lieu de rendez-vous aussi désert, aussi judicieux, aussi pragmatique que celui-ci. La silhouette noire encapuchonnée avançait sur le qui-vive, effrayée et inquiète à l'idée de rencontrer quelqu'un qui pourrait la reconnaître. Nerveuse, la personne secoua la tête de droite à gauche, mais rien en vue, fébrilement, elle reprit sa marche.

Elle reconnut des hommes de part et d'autre du cabanon choisit pour la rencontre, elle cessa sa marche, mais à sa vue, les hommes ne semblaient pas surpris, au contraire, ils ne paraissaient pas surpris de le voir dans cet endroit désolé. La personne reconnut le symbole des révolutionnaires sur leurs vestons, ce qui la rassura hautement.

On la fouilla cependant, question de sécurité oblige, et enfin, on frappa à la porte, on demanda à ce que la personne entre dans la petite maisonnette, la silhouette s'y engouffra, sans demander son reste, tellement nerveuse rien qu'à l'idée qu'on ait réussi à la pister jusqu'ici. Qu'on ait pu connaître ses plans à l'avance. Mais une fois à l'intérieur de la chaumière, la personne respira profondément, ici, on ne la dénoncerait pas exactement.

Quelqu'un si trouvait déjà, l'y attendait, les jambes croisées, avec du thé, du saké, de quoi boire, de quoi se restaurer, même si le repas risquait fort d'être frugal. Cependant, ils n'étaient pas là pour ce décorum, ils devaient discuter au plus vite.

- Bonjour Garp.

C'était la silhouette inquiète à l'idée qu'on puisse la trouver en ces lieux avec cette personne.

- Bonsoir Dragon.

Qui n'était autre que son propre fils, la personne la plus recherchée au monde.

- Merci de me recevoir, je sais que ton temps est compté.

Mais Dragon n'en tint pas compte.

- Je suis ravi que tu ais eu le courage de venir me voir. C'est déjà ça.

Garp s'assit sur le siège qui lui était réservé.

- Je ne vais pas te demander comment tu vas, je sais très bien que ça va mal depuis la mort d'Ace.

Le vieil homme afficha une mine cynique, désabusée, une fois de plus, son propre fils était la seule personne au monde qui savait lire en lui comme un livre ouvert, on ne pouvait décidément rien lui cacher.

- J'ai déposé comme tu dois sans doute le savoir, ma lettre de démission à Sengoku, il devra me laisser partir.

Dragon sourit froidement :

- Effectivement. Mais tu ne m'as pas clairement expliqué les raisons de ta venue, ton appel était assez vague à ce sujet.

Garp soupira : il savait que Dragon allait en arriver là, il devait faire des efforts surhumains pour ne pas laisser exprimer sa rage, la laisser exploser tout sur son passage, et éviter de succomber à son impuissance face à la situation.

- Comme tu le sais, Ace est mort voilà quelque temps, ça a été la raison de mon départ des Marines, mais certaines personnes me voient toujours comme leur mentor, leur modèle à atteindre. Un homme dont j'ai sauvé la famille voilà quelques années m'a rapporté une conversation peu banale entre des Shinigami et Sengoku.

Il ravala sa salive, tellement ce sujet lui était difficile, il en avait vraiment trop vu, trop entendu au cours de sa longue carrière, mais entre la finalité de cette rencontre avait sonné le glas dans son cœur, tentant le va-tout.

- Ace a été envoyé dans notre monde ainsi que Roger pour une mission consistant à anéantir Aizen Sôsuke, un des membres de l'équipage choisi par Luffy pour sauver Ace. Je te passe les détails, mais ils se sont alliés au final, Luffy, Ace, Aizen et Roger vivent ensemble, dans le même petit hameau au bord de la mer. Un jeune homme du nom d'Ichigo se trouve parmi eux, il a été envoyé par la Soul Society pour réduire à néant cet Aizen. J'avoue ne pas avoir compris toute l'histoire. Cependant, je sais que Luffy attend tes petits-enfants, Dragon, et qu'ils projettent de tuer tout ce petit monde. J'ai eu du mal à encaisser la mort d'Ace, alors celle de Luffy m'achèverait aussi.